Fabrine haïssait même le parfum de son père, parce que la mémoire olfactive était de loin la plus tenace et que si le visage ou le timbre d’une voix s’effaçait avec le temps, les odeurs, elles, subsistaient comme une cicatrice de souvenirs.
Le bonheur est fragile, c'est un funambule qui marche sur un fil... puis, bascule!
À n’en pas douter, la bonne humeur s’était invitée pour les accompagner durant le trajet, mais le bonheur, c’était bien connu, demeurait éternellement sauvage et nul ne l’apprivoisait jamais totalement. Confortablement installé, il donnait à ceux qui le côtoyaient, l’utopique certitude qu’il serait éternel et sa disparition était toujours brutale, parce qu’elle se faisait sans discours ni préambule.
Dans le fond le bonheur ce n'était rien d'autre que ça, tous ces petits plaisirs de la vie mis bout à bout et que l'on ne prenait plus le temps de regarder parce que l'on tenait demain pour acquis.