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Critique de markko31


Pouilles, été 78, pendant les années de plomb. Michele a 9 ans et bat la campagne sur son vieux vélo avec ses amis et sa petite soeur qu'il traîne comme un fardeau.
Entre ennui et rivalités, les journées étouffantes sont longues et les enfants s'inventent des jeux, plus ou moins drôles, plus ou moins cruels.

Je n'ai pas peur. Fanfaronnade d'un gamin qui bombe le torse avec un regard inquiet, ou force inattendue de l'innocence comme résistance?
Ce roman est moins dur que percutant, moins cruel que déchirant.
Il ne nous sert pas une vision romantique de l'enfance, n'en efface ni les cruautés ni les violences. le récit est pris en charge à hauteur d'un gamin de 9 ans, dans une langue simple et authentique qui n'est jamais infantilisante et rend d'autant plus clairs les dilemmes et contradictions de Michele.

L'innocence est fragile face aux noirceurs du monde, celui forgé par les adultes. Ce récit est celui d'une rupture de confiance, quand la menace vient de beaucoup trop près. Quand elle se niche tapie au milieu d'un royaume enfantin, entre ces voisins trop bien connus et les chemins mille fois arpentés, quand elle entre dans sa propre maison, le château qu'on croyait imprenable grâce à la mère vigilante, grâce au père solide et fiable comme un roc.
L'angoisse monte dans cette Italie rurale gangrénée par les non-dits et le climat politique délétère, le cadre semblant auparavant illimité, à hauteur d'enfant, se confine et se fait asphyxiant.

Quel choix moral s'impose à un enfant, face à la barbarie dont il est le temoin?
Michele connaîtra le goût amer de la trahison mais fera le choix de la solidarité, de l'amitié et de la compassion. Au milieu de l'adversité, des liens humains forts peuvent se créer.

Dans ce monde à l'envers des adultes aux logiques nébuleuses, le trajet de Michele file droit comme un direct à l'estomac, jusqu'à une fin qui nous laisse sans souffle et un peu sonnés.
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