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Critique de mh17


Caramel vert (1992) est un roman noir à la péruvienne.
Il se déroule à Lima durant la grave crise financière qui secoua le Pérou dans les années 80. le narrateur Carlos Morales vient d'être licencié . Il était employé dans une mutuelle. Il erre à un carrefour encore hagard et il est recruté rapidement par un certain Lopez, comme agent de change de rue dans le centre de Lima. Lopez lui procure un grand appartement dans un immeuble où une vieille dame fortunée collecte l'argent récolté. Cette respectable banquière entourée de gardes du corps armés jusqu'aux dents, emploie comme femme de chambre la belle et ambitieuse Mabel dont il tombe éperdument amoureux.
Carlos se rend compte que son activité est une façade pour cacher le blanchiment des dollars des narcotrafiquants...
Le roman est très bien mené avec un rythme qui s'accélère, des péripéties, du suspense. Les deux personnages principaux sont intéressants avec une psychologie complexe qu'on découvre au fil de l'action.
Ampuero joue avec les codes du roman noir à la Dashiell Hammet ( cité en exergue) ou du film noir américain pour saisir la brutale réalité sociale de ces années là : ambiance urbaine nocturne, femme fatale, anti-héros amoureux, richards sans scrupules, hommes de mains bêtes et brutaux , narration désenchantée et dérision douce amère…
La douce tentation du caramel vert contamine tous les niveaux de la société et la violence est omniprésente : règlements de comptes entre gangs, police corrompue qui protège le plus offrant. On pourrait se croire à Chicago au temps de la prohibition s'il n' y avait pas en plus des spécificités péruviennes qui gangrennent le pays entier : le mécanisme du blanchiment d'argent, les guerres entre narcotraficants, les terroristes du Sentier lumineux. Et puis, la société péruvienne est très racialisée : la jeune Mabel est une métisse intelligente mais non éduquée, qui n'a rien à voir avec Lauren Bacall. Pour sortir de sa condition subalterne, il lui faut s'exiler aux Etats-Unis. Et pour cela, elle a besoin d'argent. Lopez doit son autorité à sa couleur de peau, il es blanc » comme un yaourt ». Carlos est un blanc également mais il est orphelin. Pour se sortir de la pauvreté, il n'est pas très regardant sur ses relations. Il lui faut un certain temps pour s'apercevoir qu'il est pris au piège…

je lirai sans doute Taxi Driver sans Robert de Niro
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