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Critique de Tachan


L'an passé, Akata, petit éditeur depuis des années, s'est rapproché d'un mastodonte du marché : Albin Michel, grâce aux éditions Leduc avec qui ils travaillent en sinergie. Qu'est-ce que ça change pour eux ? Cela leur ouvre la porte et leur offre les moyens de sortir des séries emblématiques au Japon, comme ce sera le cas bientôt avec le Clan Poe de Moto Hagio, mais aussi des séries fleuves avec adaptation animée à succès, comme c'est le cas ici pour Sounds of Life.

Série toujours en cours au Japon, celle-ci y compte déjà près de 30 tomes là-bas. Chez nous, l'éditeur français propose d'emblée ses 2 premiers tomes pour la lancer, puis un tome chaque mois pendant quelques temps afin de bien cimenter le lancement. Une riche idée, permise, je pense, grâce aux nouveaux moyens de l'éditeur et on en est les premiers à en bénéficier pour découvrir ce shonen musical vraiment prometteur.

Quelle promesse ai-je trouvée ici ? Celle d'un groupe de lycéens un peu bancal qui va se réunir autour d'une passion commune : le koto, ou plutôt autour d'un but commun sauver le club de leur lycée. Est-ce vraiment le koto qui va les cimenter ? Oui, mais c'est surtout un prétexte pour mettre en scène des lycéens avec leurs propres galères qui dans la relation qu'ils vont tisser grâce à ce biais vont faire naître une belle amitié. Et j'adore ce genre d'histoire justement !

J'ai donc pris un grand plaisir, dans ce premier tome particulièrement efficace, où Amu, avec une esthétique très shojoisante (normal pour une autrice venant de ce milieu avant d'arriver au shonen), nous emmène à la découverte de ces lycéens haut en couleur. Il y a Chika, le gars tout feu tout flamme aux allures de délinquants dont tout le monde a peur mais qui cherche à se racheter une conduite en apprenant à jouer du koto car son grand-père était luthier. Je suis totalement tombée sous le charme de ce héros au grand coeur qui s'emballe un peu trop facilement et dont le meilleur ami, Tetsuki, est souvent là pour lui filer un coup de main à sa façon. La façon de l'autrice d'aborder avec lui les loubards pour montrer leur grand coeur derrière est super efficace et marche à fond sur moi, les séquences émotions m'arrachant presque à chaque fois une petite larme. Il y a Takezo, dit "la princesse", dernier membre du club qui tente de le faire revivre mais qui se fait marcher sur les pieds par à peu près tout le monde, cependant sa passion est intacte et il lutte pour s'affirmer. Ils sont rejoint ensuite par une vraie princesse, Hozuki, qui vient d'une grande famille de musiciens mais qui est une peste sous son jolie visage. Elle va leur en faire baver. Enfin, comme il faut maintenir le club à flot, ils acceptent les trois amis foufou de Chika : Kota, Saneyasu et Michitaka, qui sont un peu le cliché du trio suivant le héros charismatique.

Le titre fonctionne à merveille car l'autrice sait mettre en scène et profiter de cette synergie entre des personnages venant d'horizons très différents pour monter un club. Cela rappelle un peu les premiers temps de titres que Chihayafuru, I'll ou Haikyu, où il suffit d'un héros ou une héroïne pleine de passion pour motiver les autres et les entraîner. C'est donc un grand classique mais mis en scène efficacement ici, sous un trait beau et fin, plein de promesses où déjà dès les premières notes jouées par la virtuose Hozuki, on sent tout le potentiel de ces futurs moments musicaux. Mais le talent de l'autrice est de situer cela dans un lycée où la question de la réputation est centrale. Elle apporte ainsi une profondeur supplémentaire à son oeuvre avec le rôle que les adultes vont y jouer. D'habitude on ne voit que les ados mais là les adultes ont leur place aussi, du grand-père qui redonne un cadre, aux luthiers qui accompagnent, en passant par le directeur, soutien de l'ombre et le directeur adjoint, sorte de pourriture qui au contraire veut tout gâcher. Cela promet de belles tensions narratives.

En surfant sur cette vague des titres "à passion", sportif ou autre, Akata nous offre ici de rencontrer un groupe de jeunes en construction qui vont se fédérer autour d'un art traditionnel que j'ai déjà hâte de voir développer et mis en scène, car ces premières pages sont ultra prometteuses. On y retrouve un beau et doux dessin, de l'humour, de l'émotion, de la profondeur et un joli jeu de faux semblant sur les apparences et les ravages d'une mauvaise réputation. Sounds of Life s'annonce d'emblée passionnant et je vais être contente de pouvoir le suivre à un rythme si rapproché pour commencer.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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