Ce qu'ils ne voyaient pas, pourtant, c'était la souffrance que je cadenassais, l'angoisse qui me prenait à la gorge au milieu de la nuit et les rares larmes que je laissais filtrer dans mes pires moments de solitude. Je ne supportais plus ce que j'étais devenu, je ne savais plus quoi faire de moi.
J’ai passé la nuit sur la terrasse malgré le froid glacial à regarder le vent pousser les nuages, libérant les étoiles. Mon coeur ne descellerait pas, mon esprit était comme saigné à blanc. J’étais engourdi, triste à crever et ronger par la rancoeur. Je n’étais plus rien, plus personne ou seulement, une boule de haine prête à exploser. Comme un boomerang envoyé deux ans plus tôt, avant le style hippie, qui me revenait aujourd’hui en pleine figure, de toutes ses forces : c’était la même souffrance qu’après le départ de mon père, mille fois amplifiée. Je n’allais pas pouvoir me relever.
- Ne choisissez pas une religion, nourrissez-vous de toutes les religions. La méditation, l’éveil, la pleine conscience sont des bases pour maîtriser sa vie.
J’ai pris le livre, mais avant que je n’aie le temps de lire les premières lignes de la quatrième de couverture, elle m’en a mis un autre entre les mains : « Tantra » de Daniel Odier.
- Vous devez simplement ouvrir votre esprit aux possibilités et vous trouverez votre chemin.
Je n'ai pas de parents, c'est ça mon putain de problème ! Mon père m'a bazardé ici du jour au lendemain, parce que ça faisait 14ans que je le faisais chier, 14ans qu'il ne m'aimait pas ! J'étais une sale graine qui refusait de germer, j'étais un trouillard, une petite fiotte, même Damien, ce sale connard l'a dit !