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Critique de Kirzy


Un vieil homme qui joue sur un piano public dans un aéroport. du Beethoven. Divinement. Il ne joue que sur des pianos publics, il ne se produit jamais sur scène malgré sa maitrise exceptionnelle. Il semble attendre quelqu'un. Il s'appelle Joe. Et il interpelle le lecteur dès la première phrase avant de le prendre par la main pour un voyage dans son enfance.

L'enfance comme moment fondateur de toute une vie nourrie de ce qu'il s'est noué durant cette période, rencontres, amitiés, amour. Comme une empreinte indélébile qui fait basculer à jamais un destin comme celui de Jo. Orphelin à 14-15 ans, placé dans un orphelinat religieux. C'est là que tout va se jouer pour lui.

Le thème n'est pas nouveau mais Jean-Baptiste Andrea en parle avec une grâce folle et une sensibilité très authentique. Ce n'est jamais facile de parler de l'enfance meurtrie, cela peut vite sonner faux, surtout dans les dialogues ou les situations. Mais là, jamais. Tout est juste, notamment dans sa subtilité à évoquer le temps et les souvenir. le temps qui fait mal , celui des maltraitances assénées par le personnel de l'orphelinat, sans misérabilisme lourdaud. le temps qui se suspend comme celui des cours de piano de M.Rothenberg ( sans doute les plus beaux passage du livre ). Les souvenirs d'amitié forte qui réparent, entre société secrète de la Vigie, émission radio doudou et bain de vent ( très belle idée ). Et le temps du premier amour qui porte le doux nom de Rose, inoubliable, définitivement inoubliable, salvateur.

J'ai souvent eu en tête l'image d'un Antoine Doinel lorsque j'ai lu car comme Truffaut, Jean-Baptise Andrea parle merveilleusement de l'énergie unique de l'enfance, celle qui propulse dans la vie. Il le fait avec son style élégant et fluide qui confirme son talent de conteur après Ma reine et Cent millions d'années et un jour. Avec une tendresse et un humour qui transcendent la tristesse de la perte d'une famille et la douleur de grandir dans un orphelinat sordide.

Si je n'aime pas beaucoup ce titre, très manichéen ( le roman l'est parfois un peu, j'ai tendance à préférer les récits plus ambigus qui floutent les frontières du Bien et du Mal ), je ne retiens que la lumière qui se dégage de ce roman très fort qui plonge le lecteur dans une émotion toujours juste et sincère.

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