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Critique de Kirzy


Kirzy
19 novembre 2021
L'intrigue, machiavélique en diable, est resserrée autour de deux personnages. Comme dans Les Apparences ( de Gillian Flynn ), l'un semble innocent et naïf, l'un plus dangereux et retors. Mais au fur et à mesure que le l'histoire avance, les rôles s'échangent, à plusieurs reprises, jusqu'à ce que le récit se transforme en duel en cage, jusqu'au triomphe d'un seul, en toute amoralité.

C'est d'abord avec Florence Darrow que l'on fait connaissance. Tout le premier tiers du roman nous la présente de façon très fine sur fond de satire mordante du monde de l'édition. Florence est persuadée qu'elle est destinée à être une écrivaine reconnue. En attendant, elle est assistante d'édition à New-York, complexée par ses origines modestes et sa non maîtrise des codes huppés du milieu. le destin intervient lorsqu'elle est choisie pour devenir l'assistante personnelle de la charismatique Maud Dixon, écrivaine au phénoménal succès avec un unique roman sur le passage à l'âge adulte, mettant en scène deux adolescentes et le meurtre d'un prédateur sexuel par l'une d'elle. Maud Dixon est un pseudonyme. Seule son éditrice et désormais Florence connaissent son identité. Lors d'un voyage au Maroc, le destin se fait joueur ...

Je pensais connaître Maud, sentir que quelque chose n'était pas net mais jamais je n'ai deviné les détails de ce trouble. Je pensais connaître Florence, comprendre ce qu'elle voulait et ressentait, mais jamais assez pour imaginer jusqu'où son ambition pourrait la faire aller. Alexandra Andrews a construit un scénario d'une habileté remarquable, dupant le lecteur dès le départ sans que celui-ci ne cille, pipant les dés de façon réjouissante.

Même si la plausibilité des personnages est un poil légère, le récit, rusé, regorge tellement d'inventivité qu'on se laisse totalement embarqué et happé par les feintes, les renversements soudains et les rebondissements ( même lorsque ces derniers semblent sortir de nulle part ), le tout parsemé de dialogues plein de vivacité et d'esprit.

J'ai particulièrement apprécié la fraicheur avec laquelle l'auteure traite la thématique complexe de l'identité, comme une relecture réjouissante et astucieuse du Monsieur Ripley de Patricia Highsmith. L'Enigmatique Madame Dixon ne parle que d'identité : être prêt à tout pour échapper à ses origines, garder ses secrets pour se construire la vie estimée méritée, être submergé par le désir de prendre la vie par le col pour la secouer jusqu'à sa propre réussite. de l'identité et du métier d'écrivain aussi avec ses faux-semblants et ses ambitions.

Un thriller psychologique vivant, tranchant, imprévisible, très divertissant au final.
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