Captive du désir

La victoire est un plat qui se déguste lentement afin d’en apprécier toutes les saveurs.

Si je devais choisir un époux, je voudrais que ce soit quelqu’un qui partage la même philosophie de l’amour et du mariage que moi, et non quelqu’un qui considère que les gens sont interchangeables et remplaçables à l’envi.

Peu m’importait qu’elle décroche tel ou tel diplôme ou qu’elle choisisse telle ou telle profession. J’étais un peu égoïste à l’époque, même si j’avais eu la malchance de tomber amoureux de celle que l’on me destinait, contrairement aux autres fils de famille que leurs futures épouses indifféraient et qui considéraient leur mariage comme une simple transaction.

La jalousie est un sentiment réservé à ceux qui désirent quelque chose mais ne peuvent pas l’avoir. Être possessif, c’est le besoin que l’on éprouve de protéger ce qui vous appartient déjà.

Ma fiancée n’est pas une personne docile et malléable et je sais qu’elle risque de me donner du fil à retordre, mais cela n’en est que plus stimulant.
C’est peut-être idiot, mais elle me fascine d’une manière que je ne saurais m’expliquer. Je ne pourrais pas davantage l’expliquer à mon père. Tout ce que je sais, c’est que je suis prêt à tout pour la garder.
Si je dois pour cela mentir, tricher, lui forcer la main… je ne reculerai devant rien. Mais si elle veut se mesurer au maître du jeu, je me ferai un plaisir d’accepter. Elle est persuadée qu’en jouant le rôle de la douce fiancée, elle va pouvoir s’en sortir et me quitter à la fin de la semaine.
Je ne la laisserai jamais s’en aller.

On dit toujours que le premier amour est le plus fort que l’on vivra jamais. Qu’on en sorte vainqueur ou perdant, il vous marque pour la vie. Je sais que je garderai l’empreinte de Luca en moi pendant toute mon existence.
C’est un peu grandiloquent, peut-être, mais je ne vois pas comment expliquer autrement le pouvoir qu’il détient sur moi.
Mais il est temps d’oublier tout cela à présent. Il est temps de jouer pour gagner.

Je voudrais qu’il redevienne l’individu que je croyais connaître, celui qui me plaisait infiniment quand nous étions jeunes. Gentil, généreux, attentif, bienveillant… et drôle.
Je sais qu’il est insensé de vouloir revivre le passé, mais parfois, il me semble le retrouver, en particulier lorsqu’il est hors de son cadre habituel, comme aujourd’hui, où il porte le même pantalon qu’hier, un peu froissé, et où il a les cheveux ébouriffés après cette nuit passée dans l’un des pires lits qui soient.

Le titillement au creux de mon ventre s’intensifie et je me cambre contre ce sexe en érection qui se presse contre moi, insistant, impatient. Il y a longtemps que je n’ai plus ressenti ce désir impérieux, cette envie folle de me sentir pénétrée.

Même si on s’entend à merveille au lit, cela ne suffit pas à construire une relation. Le sexe est important, je n’ai pas dit le contraire, mais je n’ai pas envie d’élever mes enfants comme les fils Donato l’ont été.
Pour commencer, Giovanni est trop traditionaliste et profondément misogyne et, même si Luca est différent, son frère Dante, lui, a plutôt tendance à ressembler à son père. Je ne veux pas que mes enfants se trouvent soumis à une telle influence. Chez les Donato, il est impossible de soustraire les petits-enfants à la famille, de les en tenir éloignés.

Il est évident qu’il ne va pas se mettre à draguer une serveuse alors qu’il a un défi à relever avec moi. Je me conduis vraiment en amateur. Si je veux gagner la partie, j’ai intérêt à me montrer plus fine.