Le roman choral, comme la focalisation interne, est un choix de l'auteur auquel j'adhère à coup sûr car il apporte de nombreuses nuances au récit et le nourrit de manière intime. C'est une boule multifacettes qui diffracte la lumière des évènements et l'irise d'une gamme plus riche de tonalités. le parti-pris de multiplier ici les narrateurs ( sept...ou six en réalité) m'a conquise.
À cela s'ajoute un élément narratif qui me séduit de manière quasi-automatique : le va et vient entre plusieurs périodes. Dans ce roman, une danse à trois temps : la période de la deuxième guerre mondiale, l'année 1946, l'année 2011.
La plume de Renée
Andrieu est sensible et juste. le destin croisé des personnages interroge de manière vive et continue le lecteur sur sa propre éthique, ses choix, ses convictions, ses ambiguïtés, lâchetés, ambivalences possibles, sa part de lumière et d'ombres.
Un roman profond qui renvoie le lecteur à lui-même et suscite de nombreuses questions : en temps de guerre, qui est notre véritable ennemi? Quels sont les idéaux qui nous nourrissent et pourraient nous pousser à l'héroïsme?À qui pouvons-nous véritablement nous fier? Que serions nous capables d'accomplir par patriotisme, par amitié, par amour? Avons-nous toutes les cartes en main pour juger les actes des autres? Pouvons-nous nous pardonner certaines erreurs? Quelle est notre capacité de résilience?
Un roman percutant. Indéniablement.
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