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4,06

sur 302 notes
La découverte d'une petite fille amnésique met en émoi la gendarmerie de Bournelin. Elle est âgée d'une dizaine d'année. On est en mai 1946, et rien n'explique sa soudaine apparition dans la petite ville : aucune disparition d'enfant n'est signalée.

A cinquante kilomètres de là, après la signature de l'Armistice en 1940, la famille Lenoir a dû céder aux injonctions de l'occupant et héberger un sous-officier allemand dans le manoir qui sert aussi de lieu d'exercice au Dr Lenoir. Cohabitation complexe.
Les événements se succèderont au rythme de l'évolution historique que l'on connaît.
Enfin on découvre les confidences d'une libraire toulousaine, Solweig, qui tente de ne pas se laisser déborder par son passé que l'on pressent lourd de blessures enfouies.

C'est donc peu à peu que l'histoire se construit, en comblant les inconnues de ce puzzle à dimension temporelle. Il est cependant facile de s'y retrouver et les voyages dans le temps ne sont pas de nature à brouiller les repères de la lecture.

L'écriture est sobre et se tient au déroulé des faits, sans jugement moral ou développement théorisant. Les dialogues tiennent compte de la personnalité et de l'histoire de ceux qui les disent. C'est donc un réel plaisir de tourner les pages, avec ce qu'il faut de suspens pour que la vigilance ne s'éteigne pas.
On imagine sans peine cette histoire sur grand écran.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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60 critiques déjà publiées sur Babelio, en l'espace de quelques jours ! le roman est paru le 10 février et semble susciter un fort engouement parmi les lectrices (je n'ai lu qu'un seul avis masculin, fort élogieux d'ailleurs !)
Comme de coutume, je remercie vivement Babelio et les éditions Préludes de m'avoir fait profiter de cette Masse Critique privilégiée, une attention que j'ai pleinement appréciée.
J'ai l'impression que tout ou presque a déjà été écrit sur ce roman, je vais néanmoins tenter d'y apporter ma petite touche perso. J'aime ce qu'on a coutume d'appeler le roman choral, où l'on a différents points de vue de personnages, j'ai donc été servie à ce niveau-là puisqu'ils sont 7 à s'exprimer, à plusieurs époques de surcroît. du coup j'ai eu peur de me perdre, mais non en fin de compte, c'est très bien fait : chaque titre de chapitre porte le nom du personnage qui s'exprime à la première personne, ainsi que la date, on s'y retrouve donc parfaitement, même si on effectue de nombreux allers-retours entre 1940, 1946 et 2011.

En mai 1946, une fillette de 10 ans amnésique est retrouvée à Bournelin, près de Bordeaux, dans un triste état. L'enquête est confiée à Justin, la plus jeune recrue de la gendarmerie du coin. D'abord bien embêté de devoir abandonner une affaire sur le point d'aboutir (démasquer de faux résistants ayant profité de la fin de la guerre), il s'attache très vite à la gamine, qu'il surnommera Angèle.

A 60 kilomètres de là, en 1940, la famille Lenoir fait grise mine : on leur impose d'accueillir chez eux un sous-officier de la Wehrmacht, Günter Kohler, dont la mission est de surveiller le passage entre la zone libre et la zone occupée dont la limite passe à proximité. Günter n'est pas un fervent partisan du nazisme, et pour cause : c'est un Mischling, terme que j'ai découvert et qui signifie qu'il est à moitié juif (mais il a omis de le déclarer lors de son recrutement). Cette particularité me l'a rendu plus sympathique, mais c'est plutôt son physique avantageux et son goût pour la littérature qui vont séduire Noémie, Mme Lenoir. Tout ceci est raconté dans les deux ou trois premiers chapitres, je ne révèle pas grand-chose ! Les Lenoir ne sont pas non plus en accord avec le régime pétainiste, même si aux yeux des bourgeois locaux ils préfèrent jouer les bons collabos, histoire de ne pas se faire remarquer, M. Lenoir étant le médecin du village. Ils ont deux enfants, Valentin et la fameuse Solveig qui donne son titre au roman. Leur jardinier Germain intervient lui aussi à plusieurs reprises, et va jouer un rôle dans l'histoire.

Solveig que l'on retrouve en 2011, vieille femme qui a perdu son époux quelques années auparavant, et qui se remémore l'histoire de sa famille en nous donnant quelques clés au passage. Ses 5 interventions s'intercalent dans l'histoire pour nous relater des faits survenus après le dénouement ou donner son point de vue de petite fille sur la vie au manoir au début de l'occupation.

L'histoire en elle-même n'a rien de bien nouveau, si ce n'est le contexte dans laquelle elle se déroule, ces années où la population française vit sous le joug des allemands et le gouvernement Pétain, et cette ligne de démarcation entre France Libre et France occupée. le microcosme de la petite ville de Lignon rassemble tous les courants de pensée de l'époque, entre ceux qui soutiennent sans réserve la politique de coopération avec l'occupant, et ceux qui organisent petit à petit la résistance, selon leurs moyens et leur dose de courage. Plusieurs réseaux se montent de façon pas toujours cohérente et coordonnée, ce qui nous donne une image moins idéalisée que celle présentée habituellement. Même si le roman n'a pas vocation à nous donner une leçon d'histoire, il est correctement documenté et j'ai appris certaines choses.
Les personnages qui m'ont interpellée sont ceux de Justin, ce jeune gendarme qui va chercher par tous les moyens à découvrir ce qui est arrivé à "Angèle", et la protéger pour lui éviter des traumatismes supplémentaires (notamment par rapport à l'orphelinat où elle est placée "en attendant"). Et Günter, ce soldat allemand qui s'interroge si souvent sur le bien-fondé de l'idéologie qu'il est censé défendre, et sur ce qu'il est prêt à accepter ou non dans le cadre de sa mission. On est bien loin de la brute nazie qui obéit aveuglément pour servir le führer ! Armand Lenoir m'a été sympathique également, il n'hésite pas à se remettre en question et à admettre ses erreurs. Pas contre je l'ai trouvé un peu naïf par moments. J'ai moins apprécié Noémie, la mère de Solveig, que j'ai trouvé plate et inconséquente, même lors de son idylle avec Günter. Quant à Solveig elle-même, bien sûr l'histoire tourne autour d'elle mais elle n'est pas le personnage le plus attachant, elle m'a même un peu agacée. de plus j'ai trouvé qu'elle n'évolue pas vraiment entre 6 et 13 ans, sa façon de s'exprimer reste semblable notamment.

Excepté ces petites réserves sur quelques personnages, j'ai apprécié ma lecture fluide et intéressante, une histoire bien construite quoi que l'on devine aisément certains rebondissements. La fin est prévisible, mais plutôt bien amenée.
Je n'ai pas eu de coup de coeur, mais je trouve que pour une auteure débutante, Reine Andrieu s'en est très bien sortie, et si j'en ai l'occasion je lirai son premier roman, "Le chant des Amazones"
P.S. Je viens de constater que "L'hiver de Solveig" avait déjà paru en 2020 sous le titre "La console des disparus", en auto-édition, et avait fait l'objet de quatre critiques sous ce titre. Il faudrait peut-être fusionner les deux fiches, si un administrateur me lit ?


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La lecture de l'hiver de Solveig de Reine Andrieu m'a conquise.
L'écriture de cette fiction historique est simple, mais sa construction est plus complexe avec des sauts dans le temps. Il est d'ailleurs très compliqué de parler de ce livre sans en dire trop.
Sachez seulement que nous sommes amenés à suivre des personnages :
- En 1940, en France durant l'occupation allemande.
- En 1946, à la fin de cette guerre. Qui a fait beaucoup d'orphelins.
- En 2011, dans notre monde actuel.
Quelle est le lien qui réuni tous ces personnages ? Je vous laisse le découvrir.
Je recommande cette lecture dont j'ai apprécié découvrir les mystères.
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Le roman choral, comme la focalisation interne, est un choix de l'auteur auquel j'adhère à coup sûr car il apporte de nombreuses nuances au récit et le nourrit de manière intime. C'est une boule multifacettes qui diffracte la lumière des évènements et l'irise d'une gamme plus riche de tonalités. le parti-pris de multiplier ici les narrateurs ( sept...ou six en réalité) m'a conquise.
À cela s'ajoute un élément narratif qui me séduit de manière quasi-automatique : le va et vient entre plusieurs périodes. Dans ce roman, une danse à trois temps : la période de la deuxième guerre mondiale, l'année 1946, l'année 2011.
La plume de Renée Andrieu est sensible et juste. le destin croisé des personnages interroge de manière vive et continue le lecteur sur sa propre éthique, ses choix, ses convictions, ses ambiguïtés, lâchetés, ambivalences possibles, sa part de lumière et d'ombres.
Un roman profond qui renvoie le lecteur à lui-même et suscite de nombreuses questions : en temps de guerre, qui est notre véritable ennemi? Quels sont les idéaux qui nous nourrissent et pourraient nous pousser à l'héroïsme?À qui pouvons-nous véritablement nous fier? Que serions nous capables d'accomplir par patriotisme, par amitié, par amour? Avons-nous toutes les cartes en main pour juger les actes des autres? Pouvons-nous nous pardonner certaines erreurs? Quelle est notre capacité de résilience?
Un roman percutant. Indéniablement.
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Mi-mai 1946, une petite fille court dans la forêt, se sentant en danger, mais après une chute dans un ravin (ou un choc psychologique ?) elle se retrouve amnésique. Elle ne sait pas d'où elle vient combien de kilomètres elle a pu parcourir, ni bien sûr qui elle est. Un jeune gendarme, Justin la prend en charge avec opiniâtreté (comme un chien qui cherche un os dit-il). Ainsi démarre l'histoire.

Ce roman nous raconte l'histoire d'une famille, à Lignon, pas loin de Bordeaux, pendant la seconde guerre mondiale : le père, Armand Lenoir, médecin, son épouse Noémie et ses deux enfants : Solweig, dix ans, curieuse de tout et Valentin sept ans dont la santé est fragile.

Ils vont être obligés de partager leur manoir avec un sous-officier allemand, Günter Kohler, cohabitation difficile on le devine. Dans la maison, il y a la bonne, Ernestine et la cuisinière Cosima, et le jardin est entretenu par Germain.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la défaite de la France et le comportement du Maréchal Pétain ne plaît pas à tout le monde, certains, surtout parmi les notables de la ville, étant à fond pour le Maréchal, alors que d'autres n'accepte pas la soumissions à l'Allemagne nazie, alors l'arrivée de Günter n'enchante personne, tout le monde se méfiant de tout le monde.

Reine Andrieu alterne les périodes : la guerre jusqu'à l'armistice, l'année 1946 avec l'histoire de la petite fille amnésique que l'on va prénommer Angèle, en attendant qu'elle retrouve la mémoire, et une période plus récente, avec l'histoire de Solweig en 2011 et elle donne la parole tout à tour, à tous les protagonistes, qui vont pouvoir exprimer leurs peurs, leur ressenti.

Günter, surnommé « l'indé » indésirable, est attiré par Noémie, qui se sent un peu délaissée par son époux, pas souvent là se partageant entre ses patients et sa famille, alors quand Günter est victime d'un accident assez grave, c'est Noémie qui va faire office d'infirmière, Ernestine refusant de s'en occuper.

Voilà pour la trame du roman. On va suivre ainsi, la vie de tous les jours d'une famille ordinaire ou presque, à qui on a imposé d'héberger un officier allemand, la Résistance qui s'organise, avec des groupes en rivalité, la mise en place du STO, les lois de Nuremberg, l'amour qui peut surgir avec un homme de la nation ennemie, alors qu'on est farouchement anti-allemand, mais aussi ce que peuvent endurer ces soldats, loin de leur famille, qui ont laissé une fiancé, ou une femme voire des enfants, pour participer à une guerre, une Occupation qu'ils n'ont pas forcément souhaiter, ainsi que le problème des « Mischling », ces hommes dont le père est Allemand (sous-entendu Aryen) et la mère juive.

Et précisément, Günter est un Mischling mais il ne l'a dit à personne. le Reich veut bien d'eux pendant la guerre, pour servir de chair à canon mais au fur et à mesure que l'extermination des juifs se planifie, la Wehrmacht finit par savoir qu'il a menti, ce qui va avoir beaucoup de conséquences sur tout le monde… de surcroît, sa fiancée est de confession juive et il est sans nouvelle d'elle, ni de sa famille depuis longtemps.

Ce qui fait la force de ce récit, c'est le fait que les personnages actuels comme ceux qui traversent la guerre, ou ceux qui entourent Justin pour tenter d'identifier la fillette et de retrouver sa famille, sans oublier le Débarquement des Alliés après Pearl Harbor et le comportement des GI avec les femmes françaises. Ou encore l'amitié qui lie Solweig et Sylvette depuis près de quarante ans.

J'ai bien aimé ce roman de Reine Andrieu,, le deuxième après « le chant des Amazones » en 2018 qui ne tombe pas dans le pathos, reste au plus près des faits, des ambiguïtés, car tout n'est pas noir ou blanc, il y a toutes les nuances de gris.

L'écriture est belle, donc ce roman se dévore, malgré des scènes difficiles (torture des Résistants arrêtés, ou dénonciations, rivalités, affirmations arbitraires, (les notables sont forcément Pétainistes, les ouvriers ou classe populaire forcément Résistants) …

Une séquence m'a bien plu : Noémie sur son vélo, qui passer la frontière avec la zone libre, munie de son Ausweis, pour aller récupérer dans médicaments chez un pharmacien mieux achalandé, et qui transporte en fait un message pour un membre de la Résistance… Ou encore l'amour profond d'Angèle pour Justin son sauveur, qu'elle confond avec l'amour véritable…

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce beau roman et son auteure dont j'aurai du plaisir à retrouver la prose. Je suis passée assez près du coup de coeur. Vues les déceptions avec deux lectures récentes, je vais essayer de ne pas faire de comparaison et rester pour l'instant à la note que je lui ai attribuée.

#LHiverdeSolveig #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Un roman qui me permet de découvrir une auteure. Merci à Babelio de me l'avoir proposé.

Amnésie, secrets, seconde guerre mondiale: je ne pouvais qu'être attirée! En quelques mots, car il s'avère difficile de ne pas dévoiler l'intrigue, une fillette en 1946 est retrouvée, amnésique, suite sans doute à un grave traumatisme. Une vieille dame intervient aussi de nos jours et semble avoir eu un passé douloureux et plusieurs personnages vont prendre la parole entre 1940 et 1946. Remarquable construction temporelle, en tout cas.

Je noterai d'abord les aspects du livre qui se sont révélés - légèrement- négatifs pour moi: en premier lieu, pas moins de sept points de vue nous sont livrés! On peut vraiment parler de roman choral, ce qui fait qu'on s'éparpille quelque peu, et que l'on perd, je trouve, en intensité et en profondeur. D'autre part, lorsque la focalisation interne concerne Noémie, je n'ai perçu aucune émotion, alors que cette femme cède à la passion amoureuse. le style est froid, distant. Enfin, le récit prend parfois l'aspect d'un compte-rendu journalistique des faits historiques, c'est un peu artificiel. Même si je reconnais que l'auteure s'est beaucoup documentée.

Cependant, j'ai pris grand plaisir à ma lecture. L'écriture est agréable et tente de s'adapter à chaque personnage . J'ai éprouvé tout de suite de l'empathie pour la fillette de dix ans, qui cherche désespérément à se souvenir. Elle m'a fait penser à la petite Sarah de Tatiana de Rosnay, tellement hantée par la culpabilité... Les ambiguïtés, les comportements complexes des gens durant la guerre sont bien décrits. le hasard créera le drame. Comme l'écrit l'un des protagonistes:" Les malentendus, les jugements hâtifs, les suppositions non vérifiées avaient conduit les événements à s'enchaîner de cette façon."

Un livre prenant, aux destins poignants. Belle découverte!
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J'ai lu beaucoup de commentaires sur ce roman, ce n'est donc pas tâche facile de mettre le mien maintenant mais je vais tâcher de le mettre en listant les points positifs et les points négatifs. D'abord, c'est un roman qui se passe dans sa grande partie pendant l'Occupation , c'est une période historique dont je ne me lasse pas et le récit de Reine Andrieu est suffisamment fluide pour être entraînée dans l'histoire. C'est un roman choral, j'aime beaucoup les romans dans lesquels il y a une alternance de points de vue, cela permet de voir l'intrigue sous tous ses angles. Qui est cet enfant qu'on appelle Angèle retrouvée amnésique en 1946 ? Qui sont ces Lenoir, Noémie et Armand qui apparaissent ensuite, que viennent-ils faire dans cette histoire ? On pressent la réponse assez vite dans le récit mais cela n'enlève rien à l'intérêt du roman qui, je le reconnais, devient plus intense au fur et à mesure des pages.

Par contre, si les faits historiques rapportés par Reine Andrieu sont vrais, ce qui me dérange dans ses personnages, c'est qu'ils sont très au fait des événements qui se déroulent hors du territoire et qu'ils ont souvent des propos très clairvoyants sur la situation historique. Et je ne suis pas sûre que le français moyen était aussi au fait de ce qui se passait. J'ai en mémoire le journal de ma grand-mère qui avait une vingtaine d'années à l'époque et elle évoquait surtout sa vie, ses périples pour se ravitailler, son mari qui était prisonnier de guerre. Mais quid de l'Occupation, des combats en Europe, du sort des Juifs ? Rien ou si peu. Entendre alors Noémie parler avec autant de certitude sur ce qui se passe m'a laissée sceptique. de même que ce qui arrive à sa famille en 1946, pourquoi avoir attendu aussi longtemps ? Compte tenu de l'attitude de Noémie, du fait que certains savent ce qu'elle fait, comment a-t-elle échappé à l'épuration sauvage durant l'été 1944 ? Des petites choses qui m'ont chiffonnée durant la lecture de ce roman mais qui ne m'ont pas empêchée de l'apprécier.

Je remercie en tout cas Babélio d'avoir pu obtenir ce livre au cours d'une Masse critique.

Challenge Multi-défis 2021
Challenge Plumes féminines 2021
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L'hiver de Solveig est le premier roman de Reine Andrieu et il a été pour moi une très bonne lecture.
Fin d'après midi de juillet 1940, alors que la France est occupée, deux militaires allemands se présentent à la porte d'une grande maison de notables du village de Lignon. Une partie de leur maison est réquisitionnée pour loger l'adjudant Kohler pour une durée indéterminée. Mme Noémie Lenoir est seule chez elle avec ses enfants dont Solveig son ainée, son mari médecin est en consultation. de toute façon elle n'a pas le choix, elle doit accepter. Cet allemand est amoureux d'Hannah qu'il n'a pas vue depuis 1 an. Sa relation va évoluer petit à petit avec Noémie.
En 1946 c'est la fin de la guerre. Une jeune fille assise sur un banc dans le village de Bournelin est abordée par 2 femmes qui lui posent des questions mais n'obtiennent pas de réponse sur d'où elle vient et son identité. Elles la conduisent à la brigade. Suite à une chute sur la tempe, elle souffre d'amnésie. C'est le gendarme Justin qui va s'occuper d'elle et va tenter de découvrir le mystère qui l'entoure. Il décide de la baptiser « Angèle ». le temps de découvrir qui elle est, celle-ci est placée à l'orphelinat.
Malgré quelques répétitions d'informations qui peuvent être gênantes car l'auteure a décidé de donner le point de vue des différents personnages, ce principe donne du dynamisme. le fait d'alterner la temporalité ajoute ce sentiment. Tous les éléments sont là pour ne pas avoir envie de lâcher ce livre avant la fin. Une auteure que je vais surveiller à l'avenir.
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«L'hiver de Solveig » de Reine Andrieu est sorti en février 2021 et déjà 108 critiques toutes aussi enthousiastes les unes que les autres, ce n'est pas rien ! En ce qui me concerne, je suis tout simplement tombée dessus à la médiathèque. C'est en lisant le résumé que je me suis dit qu'il pourrait me plaire sans n'avoir lu aucune critique. Bien m'en a pris !
Je l'ai tout simplement dévoré et adoré !

Au printemps 1946, une petite fille de huit ans est retrouvée, totalement amnésique, au centre d'un village non loin de Bordeaux. Amenée à la gendarmerie du coin par des habitants, l'enquête va être confiée à Justin, tout jeune recru. Particulièrement sensibilisé par la situation de la fillette, celui-ci va tout faire pour reconstituer son histoire.

Eté 1940, à Lignon, paisible bourg bordelais, Les Lenoir, une famille de notables se voit dans l'obligation d'héberger Günter Kohler, un sous-officier de la Wehrmach. Cohabitation qui s'avère particulièrement difficile au début mais qui va prendre une tournure inattendue de la part de Noémie, la jeune épouse. Celle-ci va très vite éprouver une violente attirance pour l'officier, attirance réciproque qui va conduire les deux protagonistes à devenir amants.

Automne 2011, Solveig , une femme âgée d'environ 80 ans, est anéantie devant les images des deux tours s'effondrant à New-York suite à l'attentat du 11 septembre 2001 et qui passent en bouclent à la télévision pour le dixième anniversaire. A chacune des diffusions, l'incrédulité la saisie. Solveig a vécu la seconde guerre mondiale avec les évènements durs, violents, barbares qui l'ont jalonné ! La cruauté de l'homme n'a donc pas de limite ? Les hommes n'ont-ils tiré aucune leçon des erreurs du passé ? Questions qui la replongent dans son passé que l'on devine lourd de blessures enfouies.

Mais quel lien relie tout ces personnages ?

Porté par des personnages forts et doté d'une intrigue inattendue, L'hiver de Solveig est un roman historique, bouleversant et romanesque, sur une des périodes les plus troublées de l'Histoire.
La romancière alterne pour chaque chapitre les trois époques différentes donnant la parole tour à tour aux différents personnages impliqués dans l'intrigue.

Reine Andrieu à travers sa plume romanesque nous embarque totalement dans cette histoire. C'est un vrai plaisir de lecture à travers une écriture fluide et agréable. Mais pas que !
Le roman nous amène à quelques réflexions sur cette période si terrible qu'a été la seconde guerre mondiale ! Les apparences sont parfois trompeuses : ne pas jugé trop vite les gens à qui l'on a à faire !

J'invite vraiment tout le monde à découvrir ce premier roman. Bien sûr, ce n'est pas ce que l'on appelle de la grande littérature ni une « thèse » sur la seconde guerre mondiale mais je peux vous assurer que vous passerez un très agréable moment durant sa lecture ! Ce qui n'est déjà pas si mal !

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Une intrigue rendue intéressante par l'amnésie persistante de la petite d'Angèle/Solveig.
Une romance historique, la Seconde guerre mondiale avec son lot de malheurs, facile à lire, distrayante, une lecture pour affronter la canicule estivale et l'oublier quelques heures.
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