AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253080855
448 pages
Préludes (10/02/2021)
4.06/5   302 notes
Résumé :
Été 1940. Dans la France occupée par les Allemands, les habitants sont contraints de donner gîte et couvert à l’ennemi. À Lignon, paisible bourg du Bordelais, les Lenoir, une famille de notables, doivent héberger Günter Kohler. Passée sa répulsion première, Noémie, la jeune épouse, éprouve une violente attirance pour l'adjudant qui vit désormais sous leur toit.
Printemps 1946. La guerre est terminée, mais elle a laissé derrière elle son lot de malheurs, et ... >Voir plus
Que lire après L'hiver de SolveigVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (149) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 302 notes
60 critiques déjà publiées sur Babelio, en l'espace de quelques jours ! le roman est paru le 10 février et semble susciter un fort engouement parmi les lectrices (je n'ai lu qu'un seul avis masculin, fort élogieux d'ailleurs !)
Comme de coutume, je remercie vivement Babelio et les éditions Préludes de m'avoir fait profiter de cette Masse Critique privilégiée, une attention que j'ai pleinement appréciée.
J'ai l'impression que tout ou presque a déjà été écrit sur ce roman, je vais néanmoins tenter d'y apporter ma petite touche perso. J'aime ce qu'on a coutume d'appeler le roman choral, où l'on a différents points de vue de personnages, j'ai donc été servie à ce niveau-là puisqu'ils sont 7 à s'exprimer, à plusieurs époques de surcroît. du coup j'ai eu peur de me perdre, mais non en fin de compte, c'est très bien fait : chaque titre de chapitre porte le nom du personnage qui s'exprime à la première personne, ainsi que la date, on s'y retrouve donc parfaitement, même si on effectue de nombreux allers-retours entre 1940, 1946 et 2011.

En mai 1946, une fillette de 10 ans amnésique est retrouvée à Bournelin, près de Bordeaux, dans un triste état. L'enquête est confiée à Justin, la plus jeune recrue de la gendarmerie du coin. D'abord bien embêté de devoir abandonner une affaire sur le point d'aboutir (démasquer de faux résistants ayant profité de la fin de la guerre), il s'attache très vite à la gamine, qu'il surnommera Angèle.

A 60 kilomètres de là, en 1940, la famille Lenoir fait grise mine : on leur impose d'accueillir chez eux un sous-officier de la Wehrmacht, Günter Kohler, dont la mission est de surveiller le passage entre la zone libre et la zone occupée dont la limite passe à proximité. Günter n'est pas un fervent partisan du nazisme, et pour cause : c'est un Mischling, terme que j'ai découvert et qui signifie qu'il est à moitié juif (mais il a omis de le déclarer lors de son recrutement). Cette particularité me l'a rendu plus sympathique, mais c'est plutôt son physique avantageux et son goût pour la littérature qui vont séduire Noémie, Mme Lenoir. Tout ceci est raconté dans les deux ou trois premiers chapitres, je ne révèle pas grand-chose ! Les Lenoir ne sont pas non plus en accord avec le régime pétainiste, même si aux yeux des bourgeois locaux ils préfèrent jouer les bons collabos, histoire de ne pas se faire remarquer, M. Lenoir étant le médecin du village. Ils ont deux enfants, Valentin et la fameuse Solveig qui donne son titre au roman. Leur jardinier Germain intervient lui aussi à plusieurs reprises, et va jouer un rôle dans l'histoire.

Solveig que l'on retrouve en 2011, vieille femme qui a perdu son époux quelques années auparavant, et qui se remémore l'histoire de sa famille en nous donnant quelques clés au passage. Ses 5 interventions s'intercalent dans l'histoire pour nous relater des faits survenus après le dénouement ou donner son point de vue de petite fille sur la vie au manoir au début de l'occupation.

L'histoire en elle-même n'a rien de bien nouveau, si ce n'est le contexte dans laquelle elle se déroule, ces années où la population française vit sous le joug des allemands et le gouvernement Pétain, et cette ligne de démarcation entre France Libre et France occupée. le microcosme de la petite ville de Lignon rassemble tous les courants de pensée de l'époque, entre ceux qui soutiennent sans réserve la politique de coopération avec l'occupant, et ceux qui organisent petit à petit la résistance, selon leurs moyens et leur dose de courage. Plusieurs réseaux se montent de façon pas toujours cohérente et coordonnée, ce qui nous donne une image moins idéalisée que celle présentée habituellement. Même si le roman n'a pas vocation à nous donner une leçon d'histoire, il est correctement documenté et j'ai appris certaines choses.
Les personnages qui m'ont interpellée sont ceux de Justin, ce jeune gendarme qui va chercher par tous les moyens à découvrir ce qui est arrivé à "Angèle", et la protéger pour lui éviter des traumatismes supplémentaires (notamment par rapport à l'orphelinat où elle est placée "en attendant"). Et Günter, ce soldat allemand qui s'interroge si souvent sur le bien-fondé de l'idéologie qu'il est censé défendre, et sur ce qu'il est prêt à accepter ou non dans le cadre de sa mission. On est bien loin de la brute nazie qui obéit aveuglément pour servir le führer ! Armand Lenoir m'a été sympathique également, il n'hésite pas à se remettre en question et à admettre ses erreurs. Pas contre je l'ai trouvé un peu naïf par moments. J'ai moins apprécié Noémie, la mère de Solveig, que j'ai trouvé plate et inconséquente, même lors de son idylle avec Günter. Quant à Solveig elle-même, bien sûr l'histoire tourne autour d'elle mais elle n'est pas le personnage le plus attachant, elle m'a même un peu agacée. de plus j'ai trouvé qu'elle n'évolue pas vraiment entre 6 et 13 ans, sa façon de s'exprimer reste semblable notamment.

Excepté ces petites réserves sur quelques personnages, j'ai apprécié ma lecture fluide et intéressante, une histoire bien construite quoi que l'on devine aisément certains rebondissements. La fin est prévisible, mais plutôt bien amenée.
Je n'ai pas eu de coup de coeur, mais je trouve que pour une auteure débutante, Reine Andrieu s'en est très bien sortie, et si j'en ai l'occasion je lirai son premier roman, "Le chant des Amazones"
P.S. Je viens de constater que "L'hiver de Solveig" avait déjà paru en 2020 sous le titre "La console des disparus", en auto-édition, et avait fait l'objet de quatre critiques sous ce titre. Il faudrait peut-être fusionner les deux fiches, si un administrateur me lit ?


Commenter  J’apprécie          7215
La découverte d'une petite fille amnésique met en émoi la gendarmerie de Bournelin. Elle est âgée d'une dizaine d'année. On est en mai 1946, et rien n'explique sa soudaine apparition dans la petite ville : aucune disparition d'enfant n'est signalée.

A cinquante kilomètres de là, après la signature de l'Armistice en 1940, la famille Lenoir a dû céder aux injonctions de l'occupant et héberger un sous-officier allemand dans le manoir qui sert aussi de lieu d'exercice au Dr Lenoir. Cohabitation complexe.
Les événements se succèderont au rythme de l'évolution historique que l'on connaît.
Enfin on découvre les confidences d'une libraire toulousaine, Solweig, qui tente de ne pas se laisser déborder par son passé que l'on pressent lourd de blessures enfouies.

C'est donc peu à peu que l'histoire se construit, en comblant les inconnues de ce puzzle à dimension temporelle. Il est cependant facile de s'y retrouver et les voyages dans le temps ne sont pas de nature à brouiller les repères de la lecture.

L'écriture est sobre et se tient au déroulé des faits, sans jugement moral ou développement théorisant. Les dialogues tiennent compte de la personnalité et de l'histoire de ceux qui les disent. C'est donc un réel plaisir de tourner les pages, avec ce qu'il faut de suspens pour que la vigilance ne s'éteigne pas.
On imagine sans peine cette histoire sur grand écran.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          780
La lecture de l'hiver de Solveig de Reine Andrieu m'a conquise.
L'écriture de cette fiction historique est simple, mais sa construction est plus complexe avec des sauts dans le temps. Il est d'ailleurs très compliqué de parler de ce livre sans en dire trop.
Sachez seulement que nous sommes amenés à suivre des personnages :
- En 1940, en France durant l'occupation allemande.
- En 1946, à la fin de cette guerre. Qui a fait beaucoup d'orphelins.
- En 2011, dans notre monde actuel.
Quelle est le lien qui réuni tous ces personnages ? Je vous laisse le découvrir.
Je recommande cette lecture dont j'ai apprécié découvrir les mystères.
Commenter  J’apprécie          600
Le roman choral, comme la focalisation interne, est un choix de l'auteur auquel j'adhère à coup sûr car il apporte de nombreuses nuances au récit et le nourrit de manière intime. C'est une boule multifacettes qui diffracte la lumière des évènements et l'irise d'une gamme plus riche de tonalités. le parti-pris de multiplier ici les narrateurs ( sept...ou six en réalité) m'a conquise.
À cela s'ajoute un élément narratif qui me séduit de manière quasi-automatique : le va et vient entre plusieurs périodes. Dans ce roman, une danse à trois temps : la période de la deuxième guerre mondiale, l'année 1946, l'année 2011.
La plume de Renée Andrieu est sensible et juste. le destin croisé des personnages interroge de manière vive et continue le lecteur sur sa propre éthique, ses choix, ses convictions, ses ambiguïtés, lâchetés, ambivalences possibles, sa part de lumière et d'ombres.
Un roman profond qui renvoie le lecteur à lui-même et suscite de nombreuses questions : en temps de guerre, qui est notre véritable ennemi? Quels sont les idéaux qui nous nourrissent et pourraient nous pousser à l'héroïsme?À qui pouvons-nous véritablement nous fier? Que serions nous capables d'accomplir par patriotisme, par amitié, par amour? Avons-nous toutes les cartes en main pour juger les actes des autres? Pouvons-nous nous pardonner certaines erreurs? Quelle est notre capacité de résilience?
Un roman percutant. Indéniablement.
Commenter  J’apprécie          565


Mi-mai 1946, une petite fille court dans la forêt, se sentant en danger, mais après une chute dans un ravin (ou un choc psychologique ?) elle se retrouve amnésique. Elle ne sait pas d'où elle vient combien de kilomètres elle a pu parcourir, ni bien sûr qui elle est. Un jeune gendarme, Justin la prend en charge avec opiniâtreté (comme un chien qui cherche un os dit-il). Ainsi démarre l'histoire.

Ce roman nous raconte l'histoire d'une famille, à Lignon, pas loin de Bordeaux, pendant la seconde guerre mondiale : le père, Armand Lenoir, médecin, son épouse Noémie et ses deux enfants : Solweig, dix ans, curieuse de tout et Valentin sept ans dont la santé est fragile.

Ils vont être obligés de partager leur manoir avec un sous-officier allemand, Günter Kohler, cohabitation difficile on le devine. Dans la maison, il y a la bonne, Ernestine et la cuisinière Cosima, et le jardin est entretenu par Germain.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la défaite de la France et le comportement du Maréchal Pétain ne plaît pas à tout le monde, certains, surtout parmi les notables de la ville, étant à fond pour le Maréchal, alors que d'autres n'accepte pas la soumissions à l'Allemagne nazie, alors l'arrivée de Günter n'enchante personne, tout le monde se méfiant de tout le monde.

Reine Andrieu alterne les périodes : la guerre jusqu'à l'armistice, l'année 1946 avec l'histoire de la petite fille amnésique que l'on va prénommer Angèle, en attendant qu'elle retrouve la mémoire, et une période plus récente, avec l'histoire de Solweig en 2011 et elle donne la parole tout à tour, à tous les protagonistes, qui vont pouvoir exprimer leurs peurs, leur ressenti.

Günter, surnommé « l'indé » indésirable, est attiré par Noémie, qui se sent un peu délaissée par son époux, pas souvent là se partageant entre ses patients et sa famille, alors quand Günter est victime d'un accident assez grave, c'est Noémie qui va faire office d'infirmière, Ernestine refusant de s'en occuper.

Voilà pour la trame du roman. On va suivre ainsi, la vie de tous les jours d'une famille ordinaire ou presque, à qui on a imposé d'héberger un officier allemand, la Résistance qui s'organise, avec des groupes en rivalité, la mise en place du STO, les lois de Nuremberg, l'amour qui peut surgir avec un homme de la nation ennemie, alors qu'on est farouchement anti-allemand, mais aussi ce que peuvent endurer ces soldats, loin de leur famille, qui ont laissé une fiancé, ou une femme voire des enfants, pour participer à une guerre, une Occupation qu'ils n'ont pas forcément souhaiter, ainsi que le problème des « Mischling », ces hommes dont le père est Allemand (sous-entendu Aryen) et la mère juive.

Et précisément, Günter est un Mischling mais il ne l'a dit à personne. le Reich veut bien d'eux pendant la guerre, pour servir de chair à canon mais au fur et à mesure que l'extermination des juifs se planifie, la Wehrmacht finit par savoir qu'il a menti, ce qui va avoir beaucoup de conséquences sur tout le monde… de surcroît, sa fiancée est de confession juive et il est sans nouvelle d'elle, ni de sa famille depuis longtemps.

Ce qui fait la force de ce récit, c'est le fait que les personnages actuels comme ceux qui traversent la guerre, ou ceux qui entourent Justin pour tenter d'identifier la fillette et de retrouver sa famille, sans oublier le Débarquement des Alliés après Pearl Harbor et le comportement des GI avec les femmes françaises. Ou encore l'amitié qui lie Solweig et Sylvette depuis près de quarante ans.

J'ai bien aimé ce roman de Reine Andrieu,, le deuxième après « le chant des Amazones » en 2018 qui ne tombe pas dans le pathos, reste au plus près des faits, des ambiguïtés, car tout n'est pas noir ou blanc, il y a toutes les nuances de gris.

L'écriture est belle, donc ce roman se dévore, malgré des scènes difficiles (torture des Résistants arrêtés, ou dénonciations, rivalités, affirmations arbitraires, (les notables sont forcément Pétainistes, les ouvriers ou classe populaire forcément Résistants) …

Une séquence m'a bien plu : Noémie sur son vélo, qui passer la frontière avec la zone libre, munie de son Ausweis, pour aller récupérer dans médicaments chez un pharmacien mieux achalandé, et qui transporte en fait un message pour un membre de la Résistance… Ou encore l'amour profond d'Angèle pour Justin son sauveur, qu'elle confond avec l'amour véritable…

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce beau roman et son auteure dont j'aurai du plaisir à retrouver la prose. Je suis passée assez près du coup de coeur. Vues les déceptions avec deux lectures récentes, je vais essayer de ne pas faire de comparaison et rester pour l'instant à la note que je lui ai attribuée.

#LHiverdeSolveig #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          492

Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Mon métier de libraire aussi m'a sauvée. Vivre au milieu des livres a constitué une forme de thérapie. Rencontrer des auteurs, organiser des soirées-dédicaces, échanger avec un lecteur sur un bon livre, voir les enfants se vautrer dans le petit espace cosy aménagé pour eux dans la librairie avec un ouvrage à la main, ces moments-là m'ont aidée à comprendre pourquoi j'étais sur terre et surtout pourquoi j'avais le droit d'y rester. Bien sûr, mon mari et mes enfants ont donné beaucoup de sens à ma vie. Mais mon métier aussi. Considérablement.
Commenter  J’apprécie          190
Il faut comprendre, Armand et moi faisons partie de la France anti-allemande, celle qui ne veut pas renoncer à sa liberté. Nous éprouvons une aversion sans réserve pour tous les citoyens de la nation ennemie, tous. Ils ne forment qu’un bloc, une masse, dont nous devons débarrasser le territoire au plus vite…
Commenter  J’apprécie          150
J’observe un autre contraste, tout aussi frappant dans le comportement des Français à notre égard. D’un côté il y a ceux qui se sont faits à l’idée que la guerre est perdue pour eux. Ceux-là sont aimables avec nous, parfois trop, c’en est presque gênant. Ils vénèrent le Maréchal et se félicitent de la fin de la guerre. Quand on les croise dans la rue, on a droit à un petit clin d’œil, à un sourire ou à un bon mot. D’autres, à l’inverse, adoptent une attitude méprisante, voire hostile. Surtout depuis que le Maréchal a rencontré le Führer et qu’il a été décidé que les Français devaient collaborer avec nous. Les Lenoir font partie de cette catégorie. Je comprends qu’ils ne soient pas à la fête, car le Reich s’installe dans les administrations, les commissariats de police, les mairies, et tous les frontons arborent le drapeau allemand. Enfin, le drapeau nazi, devrais-je dire. Quand on n’est pas directement installés chez eux, comme moi chez les Lenoir. Nous sommes nombreux dans ce cas. Pour certains, cela se passe très bien. Pour d’autres, c’est plus compliqué. Cela dépend beaucoup de la position des hôtes par rapport au choix de Pétain d’avoir mis fin aux combats.
Commenter  J’apprécie          30
Il y a eu une descente de la milice au Café de la Poste. Ceux-là sont pires que la Gestapo. C'est Laval qui a eu la riche idée de faire fleurir ces troupes de fous furieux sous le commandement de Darnand. Sous prétexte que la police n'était pas assez efficace. De vrais chiens enragés. Des témoins les ont vu tirer à froid sur des personnes âgées, des malades et menacer des enfants, soi-disant pour faire parler des résistants. Ces charognes de miliciens ont une morale de dépravés.
P 254 Préludes
Commenter  J’apprécie          80
Nous coulerions des jours heureux, tous les quatre, sans cette guerre aberrante. Notons que nous ne sommes pas les plus à plaindre. Nous n’avons pas d’enfant au front ; Germain, notre jardinier, fait pousser les légumes qui constituent une grande partie de nos repas ; notre cadre de vie est confortable. Et nous ne sommes pas juifs… Cela paraît extravagant de dire « c’est une chance, nous ne sommes pas juifs! « , mais c’est l’inconcevable réalité. C’est le résultat de l’entente entre notre cher Maréchal et cette raclure de Hitler. Des personnes irréprochables sont inquiétées sous le seul prétexte qu’elles sont juives ou simplement d’ascendance juive. Je les vois en consultation, ces personnes-là. Elles ne comprennent pas ce qui leur arrive. Je me sens bien impuissant en tant que médecin à les apaiser. D’autant que les nouvelles n’ont rien de rassurant. Outre-rhin, les juifs sont des parias. Il y a fort à craindre qu’ils le deviennent ici aussi. Qu’est devenue notre souveraineté nationale ? À quel titre devons-nous nous soumettre à cette politique abjecte sur notre sol ? Moi qui étais d’un naturel assez calme, cette guerre a déclenché chez moi une violence rentrée qui me mine et dont j’ai du mal à me départir. Elle se manifeste de plus en plus à l’égard de mes patients et de ma famille, ce que je suis le premier à déplorer. Parfois, je parle mal à Noémie. Elle encaisse sans rien dire, mais je vois bien qu’elle en souffre.
Commenter  J’apprécie          20

Video de Reine Andrieu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Reine Andrieu
Apprenez-en plus sur Reine Andrieu, lauréate du concours "Les Talents de demain" 2020 avec "L'Hiver de Solveig". Quelles ont été ses sources d'inspiration pour écrire ce roman ? Comment s'est-elle documentée ? Autant de questions auxquelles elle nous a fait le plaisir de répondre dans cette vidéo !
https://preludes-editions.com/lhiver-de-solveig-9782253080855
autres livres classés : seconde guerre mondialeVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (715) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3180 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..