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Critique de LydiaB


Comme souvent avec Anouilh, on rit et on pleure. Sachant que Roméo et Jeannette appartient à ses pièces noires, le ton est donné ! D'entrée de jeu, le titre prête à sourire, Shakespeare serait content ! On commence donc par sourire. Julia, Frédéric et la mère de ce dernier se rendent dans la famille de Julia avant le mariage. Julia avait envoyé une lettre pour demander à son père, son frère Lucien et sa soeur Jeannette, de tout nettoyer et de préparer un repas. Elle avait joint à sa missive un peu d'argent, sachant que sa famille était toujours fauchée. Bien entendu, à leur arrivée, il n'y a personne et la maison est d'une saleté repoussante. La pauvre Julia s'écroule. Mais son futur époux se montre très réconfortant et belle-maman prend les choses en main.

Le premier "personnage" de la famille de Julia qui fera son apparition est Lucien, le frère. Cynique, négatif, il n'écoute personne et parle sans écouter les autres. Il se trouvait dans la maison mais n'avait pas répondu à l'arrivée des visiteurs. Ayant vécu une douloureuse expérience amoureuse, il tourne tout au tragique, dans tous les sens du terme d'ailleurs puisque ses tirades sont dignes d'une pièce antique ou d'une pièce de Racine. Puis arrive le père, trouvé au bar-épicerie par la belle-mère partie acheter quelques conserves pour faire un semblant de repas. Il semble être un bon vivant que rien n'arrête. Pourtant, lorsque la scène (culte pour moi) du sacrifice de Léon le poulet arrive, le père se transforme, voulant ranimer la volaille. Quant à Lucien, il se révèle comme le plus grand tragédien de tous les temps ! Et c'est à ce moment, bien choisi, qu'apparaît la fameuse Jeannette, sorte de Phèdre sortie de nulle part, jetant un sort à la famille sur 10 générations (je sais, j'exagère !) pour avoir occis Léon, pour avoir fait couler le sang d'un être innocent. Et cette entrée fracassante marque le début des ennuis pour cette pauvre Julia, bien effacée face à cette famille de dingues... le sourire s'efface de nos visages car on comprend dès lors que le côté tragique va prendre le pas.

C'est avec grand plaisir que j'ai relu cette pièce, sans impression d'ailleurs de "déjà lue". Avec Anouilh, on découvre toujours quelque chose qui nous avait échappé.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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