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Critique de Woland


Rien à voir, vous vous en doutez, avec la mythique "Maison Hantée" de Shirley Jackson En fait, ce livre, dont certains, à l'époque de sa parution, trouvèrent le ton sensationnaliste - ce n'a jamais été mon impression - relate des manifestations paranormales qui se seraient déroulées entre le 18 décembre 1975 et le 15 janvier 1976, au 112 Ocean Avenue, à Amityville. La maison avait déjà eu les honneurs de la presse et de la toute-puissante T. V. américaine puisqu'elle avait été le théâtre d'un sextuple meurtre au matin du 14 novembre 1974. Seul survivant de la famille DeFeo, le fils aîné, 23 ans, prénommé Ronald comme son père, finit par admettre qu'une "voix" lui avait "ordonné" d'assassiner ses parents, sa soeur et ses frères. La "voix", matérialisée en une silhouette encapuchonnée, lui aurait aussi confiée l'arme du crime - de fait, bien que les DeFeo Père et Fils eussent possédé tout un tas de carabines et de fusils, l'arme qui tua n'a jamais été retrouvée par la police.

Même si l'agence immobilière est obligée d'évoquer l'Affaire DeFeo afin de justifier le prix très bon marché de la demeure, ces faits ne vous sont pas relatés dans le livre. Celui-ci s'en tient à "l'aventure" des nouveaux habitants, les Lutz. On doit l'admettre : depuis l'antique campement où les Indiens locaux enfermaient, paraît-il, leurs "fous" au puits nauséabond et glacial sur lesquels reposeraient les fondations de cette maison de style colonial hollandais, en passant par la petite pièce secrète, dans la cave, entièrement peinte en rouge avec le visage de Ronald DeFeo Jr en relief sur l'un des murs, sans oublier : l'inévitable prêtre catholique qui vient bénir la maison (que feraient les auteurs et les cinéastes américains si le Catholicisme romain n'avait pas prévu le rituel de l'exorcisme, voilà une question que, malgré mes bientôt cinquante-cinq ans d'existence, je n'ai toujours pas résolue ), une espèce de cochon aussi haut et fort qu'un homme, pourvu de deux horribles yeux rouges (l'amateur pensera bien sûr à William Hope Hodgson et à sa "Maison au bord du monde"), lequel représentant de l'espèce des suidés bavarde avec la toute petite Missy, la benjamine de la famille, avec le même naturel que si tous deux se trouvaient aux fins fonds du Terrier du Lapin, chez Lewis Carroll, etc, etc ... toutes, je dis bien ABSOLUMENT TOUTES les caractéristiques d'une bonne maison hantée made in USA et surtout made in Hollywood, sont réunies. Il y a même un certain John Ketchum, qu'on aurait, dit-on, enterré sous la maison (mais où exactement, c'est une autre affaire car la propriété est vaste) il y a de cela plusieurs siècles puisque Ketchum s'était vu chassé de Salem pour cause de sorcellerie.

En un mot comme en cent, n'en jetez plus, la cour est pleine.

Alors, on passe un bon petit moment (surtout si on a déjà lu le livre et si l'on a vu le premier film "Amityville). Mais on n'y croit guère. Trop, c'est trop. de plus, depuis le temps, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et nombreux sont ceux qui affirment que ce livre ne fut qu'une manipulation financière, imaginée par Jay Anson et par les Lutz, afin de se faire un peu d'argent et de publicité. Une chose est indéniable : si l'on en croit la version donnée par George Lutz lui-même, quand il se vit contraint de quitter Amityville, il avait un contrôle fiscal sur les bras et beaucoup de problèmes financiers.

Ceux qu'intéressent l'Affaire DeFeo dénicheront sur le Net une foule de sites, francophones comme anglophones, qui les intéresseront certainement. (Quelques livres sont aussi sortis, en anglais.) Tous rappellent que les Lutz furent les seuls à être "importunés" par ce qui "hantait" le 112 Ocean Avenue.

La vérité ? ... Bah ! N'épiloguons pas bêtement. Contentons-nous de nous détendre un peu. le style - en tous cas, celui de la traduction - n'est pas gore, il n'est pas non plus excessif. Il se veut même plutôt cartésien et objectif. Ne boudons donc pas notre plaisir et pour le reste, si d'aventure, vous avez l'occasion de passer par les Etats-Unis, allez visiter le 112 Ocean Drive, à Amityville. En 2011, soit-dit en passant, la maison était à nouveau en vente. ;o)
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