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Critique de latina


C'est difficile d'être une maman.
Difficile parce qu'on a tout le temps peur. Peur de mal faire, peur de ne pas assez aimer, peur d'étouffer. Peur aussi d'une toux persistante, peur d'une poussée de fièvre, peur de laisser son enfant prendre le vélo pour la première fois, peur qu'il tombe, qu'il se fasse mal, qu'on lui fasse mal, qu'il ne soit pas aimé, pas reconnu. Peur que son amoureux/se le laisse tomber. Peur qu'il ait peur.

Sonia sait tout ça. Sonia est mère célibataire, et aujourd'hui elle marie sa fille Anna.
Elle est mauricienne, a habité Londres quelques mois où elle a connu le jeune homme qui deviendra, sans le savoir, le père d'Anna. Un amour fou, tendre, vrai, mais libre. Et puis elle déménage à Paris avec sa petite fille où elle essayera tant bien que mal de l'éduquer le « mieux possible ».
Mais qu'est-ce qui est bien ? Qu'est-ce qu'une mère parfaite ? Est-ce que cela existe, les mères parfaites ? Jamais, par exemple, elle ne voudra entamer une relation suivie avec un homme de peur que sa fille ne se sente délaissée.
Et pourtant, en grandissant, Anna se montre beaucoup plus rigide, beaucoup plus carrée qu'elle. Ses « maman ! » désobligeants la clouent, souvent. C'est vrai que Sonia est romancière, son esprit s'échappe souvent, flirte souvent avec les nuages. Anna, elle, préfère les chiffres ...

Sonia marie aujourd'hui sa fille Anna.
D'heure en heure, son esprit s'échappe et revit le passé. Elle repense à l'enfance d'Anna, à sa propre enfance, à sa manière de voir la vie. Et elle a peur. De la solitude proche, inévitable. De n'avoir pas assez aimé sa fille. Et puis elle voudrait tant être aimée par elle, et plus jugée continuellement.

« Combien de temps passons-nous à compliquer notre vie ? Combien de temps gaspillons-nous à nous occuper du monde, de notre image, des semblants et des faux-semblants et oublier, ainsi, de regarder ceux qui nous sont chers ? »

Avec une immense tendresse, une immense douceur, une immense franchise, Natacha Appanah met en scène une maman pleine de désarroi, à un moment crucial de sa vie.
Ce petit roman sensible m'a ébranlée, m'a bousculée.
Parce que je suis une maman.

Merci à Canel et à Rabanne pour la proposition de lecture commune, une lecture qui restera ancrée en moi, une lecture qui puise dans les racines de la vie.
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