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Critique de lafilledepassage


♫ T'es comme un chat triste perdu sur la liste
Des objets trouvés
La nuit carcérale, tombant sur les dalles
Et ce lit glacé
Aller et venir, soleil et sourire
Sont d'L autre côté
Ces murs, ces grillages, ces portes et ces cages
Ces couloirs, ces clés
Cette solitude, si dure et si rude
Qu'on peut la toucher
[…]
Je te donne ma force, mes mots et mes notes
Pour te réchauffer
Je hais la morale, les prisons centrales
Les maisons d'arrêt
Je n'ai pas sommeil, je fume et je veille
Et j'ai composé
Une chanson d'amour, une chanson-secours
Pour l'autre côté
Pour ceux que l'on jette, dans les oubliettes
Dans l'obscurité
Pendant qu'les gens dorment, au fond du conforme
Sans se réveiller ♫
(Bernard Lavilliers – Betty)

Bon ben je pense à cette très belle chanson de Nanard sur une pauv' ptite tôlarde, mais en fait c'est un peu hors propos, comme d'ailleurs le titre sublime de ce roman, tiré d'un poème de Verlaine. Non vraiment il n'est pas beaucoup question ici de ces gosses qu'on enferme dans nos prisons, et c'est bien dommage parce que je pense que c'est un excellent sujet de roman.

D'ailleurs je me suis interrogé sur le sujet véritable de ce roman. La difficulté d'être parent ? La difficulté d'être l'enfant de ses parents, peu importe qui ils sont ? Les secrets de famille, dont les enfants de Phénix pressentent la douleur et la sauvagerie, et qui risquent de leur exploser à la figure s'ils s'approchent trop du gouffre qui se trouve là dans le jardin, dans le coeur de leur mère ?

Ou peut-être que l'auteure veut nous parler de la nécessité essentielle des gestes de tendresse et d'amour ? Ou plus simplement de solitude … car ce qui m'a surtout marqué dans ce roman c'est l'immense solitude des protagonistes, une solitude délicatement décrite, depuis celle qu'on peut éprouver au sein de sa propre famille ou même de son couple jusqu'à celle tout aussi douloureuse de ce médecin âgé qui se demande s'il a, ne serait-ce qu'une fois, soulagé par autre chose que des calmants la douleur insondable de l'âme…

Cela reste malgré tout un véritable plaisir de retrouver la très belle écriture d'Appanah, toute en pudeur, qui décrit si bien nos fêlures. Et je me réjouis déjà des autres romans qui m'attendent.
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