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Critique de kielosa



Dans ma critique de l'ouvrage d'Aharon Appelfeld "Katerina" du 24 octobre 2019. j'ai qualifié l'auteur, ensemble avec quelques autres écrivains tel Amos Oz, comme une "conscience". Malheureusement, l'année 2018 aura été marqué par le décès d'Aharon Appelfeld en janvier et d'Amos Oz en décembre.

Deux consciences donc que le maître actuel de l'endroit, Benyamin Netanyahou, n'a manifestement pas lues, à en juger par sa politique agressive dans les territoires occupés. Pas plus d'ailleurs que ce petit rigolo de Jared Kushner, l'expert du Moyen-Orient autoproclamé, et beau-fils de Trump, qui lui, faute de temps, n'arrive qu'à lire ses propres tweets d'un niveau évidemment incomparable avec l'oeuvre d'Appelfeld et Oz.
Chaque fois que j'ai vu ce Jared déambuler à Jérusalem à côté de son pote l'immuable Benyamin, mon sang n'a fait qu'un tour... de dégoût !

L'ouvrage a été traduit de l'Hébreu en Français par Valérie Zenatti, la talentueuse auteure d'entre autres "Jacob, Jacob".

Chaque été jusqu'à ses 10 ans et le début des troubles, le petit Aharon qui se prénommait encore Ervin, passait un mois avec ses parents dans une isba (chalet en bois) située sur la rive de la rivière Prout dans les Carpates. le Prout ou Pruth trouve son origine dans l'actuelle Ukraine, forme la frontière avec la Moldavie pour se jeter en Roumanie dans le Danube.

L'auteur est né en 1932 à Tchernivtsi, à l'époque de sa naissance dans la Bucovine roumaine, où environ la moitié de la population était juive.
Avec sa mère Bounia, aimée de tous, et son père homme de raison et de rigueur, Aharon Appelfeld a passé un temps merveilleux, fait de nage dans la rivière et de promenades à cheval (pour le petit un poulain) dans la montagne environnante.
Cet épisode idyllique fera vers la fin des années 1930 progressivement place à une ambiance antisémite de plus en plus menaçante. On entend déjà des : "Les Juifs n'ont rien à faire au bord de la rivière."

À travers quelques personnages-types qui fréquentent cet endroit, comme l'éternelle amoureuse P. ("qui n'est pas en paix avec ma judéité"), le cynique homme à la jambe coupée et l'écrivain Karl Koenig les propos d'inquiétude parmi les Juifs se manifestent dès l'été 1938. le père de l'auteur estime aussi que "le bon sens voudrait qu'on déguerpisse sans plus attendre ". Et l'homme à la jambe coupée va même jusqu'à consulter Rosa Klein, la liseuse locale des lignes de la main.

Puis un jour, une meute de paysans s'attaque avec des bâtons aux vacanciers juifs. Bien que le père Appelfeld qualifié cet incident de "pogrom de petite envergure", il est indéniable que les Juifs sont devenus anxieux et nerveux.

Bientôt, ce sera la guerre qui va se terminer tragiquement pour les 3 membres du ménage Appelfeld et pour Aharon, après un long et dangereux périple, son départ définitif pour la Palestine, en 1946.

J'ai été émerveillé par l'exposé de l'auteur tout au début de son ouvrage sur la qualité unique d'observation par les enfants. Pour lui " un regard d'enfant est indispensable à tout acte créateur". C'est guidé par cette constatation fondamentale qu'il a conçu le souvenir de ses parents et de ses propres jeunes années, en 2013, trois quarts de siècle plus tard.

Le duo Appelfeld-Zenatti vous garantit une littérature d'une qualité rare.
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