AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Laureneb


"Le crime de rêver, je consens qu'on l'instaure".
Le rêver est le seul échappatoire quand le pays est dans la nuit, que "les blés sont sous la grêle" ["la Rose et le Réséda"], que les prisonniers sont déportés, que l'Occupant dirige le pays. La Diane française avec un d majuscule, ce peut donc être la déesse de la Lune, celle qui va apporter un peu de lumière aux milieux des ténèbres. La métaphore de la lumière est très importante dans le recueil, dans les deux recueils même, la lumière de l'aube, du printemps qui vient après l'hiver aussi.
La diane avec une minuscule, c'est aussi le cor qui appelle à la chasse, qui rassemble les participants de la battue pour leur donner du courage et de l'entrain, ce dont ont besoin ces combattants de l'armée de l'ombre. le cor, c'est aussi celui de Ronceveaux, du cor au fond des bois d'Alfred de Vigny... Cette image permet elle aussi de convoquer tout un imaginaire médiévalisant, de preux chevaliers, de belles dames à sauver - la "belle prisonnière des soldats" dans la Rose et le Réséda, d'exploits héroïques.
Aragon utilise l'alexandrin, avec de nombreux vers qui reviennent comme des refrains, une forme classique qui permet de mieux mémoriser, tout en s'inscrivant dans une tradition d'écriture "française" pour reprendre l'adjectif du titre : de la chanson de gestes à la préciosité, du lyrisme De Lamartine à l'engagement de Hugo - qui est d'ailleurs cité nommément, qui apparaît comme personnage.
C'est beau, émouvant, fort, merveilleusement beau ; intelligent aussi comme en témoigne le texte en prose où Aragon analyse sa propre écriture. Je dois cependant avouer que j'ai préféré le premier recueil, moins symbolique, plus explicite justement.
"Puisque les peseurs d'or ont fermé leurs comptoirs
Et que toute grandeur a passé son chemin
Je te reprends Légende et j'en ferai l'histoire".
Commenter  J’apprécie          80



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}