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Mais où veut-il en venir, me suis-je dit à l'issue des 5 courts premiers chapitres du roman. J'ai tout : les tenants, les aboutissants, je connais la fin, inéluctable, et je n'en peux plus de ce gamin qui s'exprime ( à la première personne ) comme, et bien comme un très jeune gamin ( et malheureusement comme quelques auteurs sans aucun talent qui me poussent à abandonner mes lectures tant c'est convenu, trop simpliste et bourré de clichés caricaturaux et poussifs ). J'ai poussé un OUICH !
Voila donc où j'en suis à la fin du chapitre 5. Voilà mes toutes premières impressions et je me demande alors si je vais poursuivre.
Mais qu'est devenu le style
Alexis Arend que j'avais tant aimé à la lecture de
Josh dont je me souviens encore plusieurs années après ?
Roulements de tambour…
Chapitre 6 : le narrateur omniscient prend le relais et les commandes et un vent de poésie vient effacer en quelques lignes mes premiers impressions. Et bing ! La magie opère. Et bing ! je ne lâcherai plus le roman jusqu'à la dernière page.
Un jeune enfant, vif, sensible et à la curiosité inextinguible est condamné par la maladie. Il voit sa famille perdre pied au fur et à mesure que ses forces l'abandonnent. Quelques heures avant de passer de vie à trépas, un étrange phénomène se produit.
Entre conte et récit onirique, l'auteur nous propose une odyssée très singulière qui m'a séduite par la finesse de son écriture, toute en délicatesse, douceur et esthétisme. Je me suis laissé emporter par ce récit fantastique aux frontières du drame humain. On ne versera plus une seconde dans le drama et si Alexis n'avait d'autre ambition que de nous raconter une jolie histoire, c'est déjà réussi mais j'irai un peu plus loin dans ma perception tout à fait personnelle. La mort comme on me l'a appris me fait peur, mon éducation, le milieu, la société dans laquelle j'ai évolué, mes propres croyances me poussent à me dire que mon paradis est ici-bas, sur terre, entourée des personnes qui me sont chères, et si elle fait partie du cycle de vie, puisque tout élément naît, se transforme, vie et meurt, penser à la mort me flingue, la sénescence encore davantage ( un truc me dit qu'elle me cueillera avant la dégradation, mais bon ), oui j'en ai la trouille.
De toutes les façons, quand c'est l'heure, c'est l'heure, ce n'est hélas pas Gaspard Ulliel qui me contredira. Ce bouquin qui n'a évidemment pas l'ambition d'embrigader le lecteur dans de quelconques croyances, m'aura le temps de quelques pages, permis de faire ami-ami avec la mort, la côtoyant sous un profil différent de ce que j'imagine, et c'est finalement apaisée que je clôturerai ce très beau récit en dépit du malheur qui s'abat sur cette famille.
Si je pense toujours que les 5 premiers chapitres cassent l'harmonie de ce qui suit, j'ai vraiment apprécié le roman. Les dialogues sont nombreux, vifs et bien menés. Et l'adjectif Ineffable est souvent ( trop ) présent héhé.