Et, alors que nous étions assis par terre en silence et regardions les flammes dessiner des ombres dansantes sur les murs, je compris encore une chose. Même en sachant qu’il n’y aurait jamais rien d’autre entre nous que de l’amitié, je l’aimais toujours.
j’étais toujours au fond de moi le même gamin déshérité qui habitait dans un mobile home et n’en revenait pas que la jolie petite fille si parfaite de sa classe veuille bien de lui pour ami.
Tu es très belle, Sydney. Est-ce que tu le sais ?
- Joli caleçon. C'est ta mère qui te les as achetés ?
- Non. C'est la tienne.
Parfois, les mots ne suffisaient plus à exprimer ce que l'on ressentait. C'était un de ces moments. Alors, je me rapprochai d'elle et l'embrassai. Je mis dans ce baiser tout l'amour que j'éprouvais pour elle, toutes les promesses que je lui avais faites. Quand je me reculai, ses pupilles étaient dilatées et j'eus envie de balancer cet ours à l'autre bout de la pièce et de me jeter sur elle.
Je ne regretterai jamais ces moments passés avec toi, Syd. Jamais. Je souhaite plus que tout revenir en arrière et revivre ces heures. J'aimerais pouvoir remonter le temps. Au lieu de coucher avec toutes ces filles, j'aurais le courage de te dire ce que j'éprouve réellement pour toi, ce que j'ai toujours éprouvé pour toi. [...] Je t'ai aimé toute ma vie, répondit-il, les yeux au fond des miens. Et je t'aimerai jusqu'à ma mort si tu m'y autorises, Syd.
- Qu'est-ce que je mérite d'autre ?
Un coin de sa bouche se releva.
- Tout, bébé, rien n'est trop beau pour toi.
Le monde s'arrêta de tourner. Les gens disent que c'est ce qui se produit quand on apprend une nouvelle stupéfiante et inattendue, et j'avais toujours cru que ce n'était qu'une façon de parler. Mais c'était la pure vérité. Le foutu monde s'arrêta de tourner pour moi à ce moment-là.
Syd m'aimait ?
- Sydney, tu es loin d'être ennuyeuse. Je n'aurais jamais dû dire toutes ces conneries dans la voiture. Tu es parfaite...
- ... telle que je suis ? Terminai-je pour lui. Elle ne sort pas de Bridget Jones, celle-là ?
- Pas impossible.
- T'es vraiment un con.
Son corps se détendit et il bondit en avant vers l'ouverture de ma fenêtre. Prise de panique, je fermai les yeux, les poings serrés sur la poitrine, et je poussait un cri perçant.
J'entendis le poids d'un corps heurter le sol et je rouvris les yeux. Kyler atterrit dans ma chambre sur ses pieds, comme un chat. Emporté par son élan, il se cogna dans mon bureau, faisant trembler mes livres et mon ordinateur.
Il écarta les bras, s'assurant que rien ne tombait avant de poser les yeux sur moi.
- je suis trop fort.
- oui, répondis-je dans un souffle.
Je pouvais à peine respirer.
On frappa soudain à la porte de ma chambre, qui s'ouvrit aussitôt. Mon père passa la tête à l'intérieur en faisant les gros yeux.
- je venais m'assurer qu'il était arrivé vivant
Je hochai le tête et kyler sourit.
- je suis en un seul morceau.
- j'en suis heureux, dit papa en faisant mine de refermer la porte, mais il s'interrompit. La prochaine fois passe par la porte, kyler.
- oui, monsieur.