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Critique de Pecosa


Quand on a adoré les aventures de Roland de Valgéneuse et des Mohicans de Paris, on ouvre avec curiosité le premier volume des enquêtes de Hyacinthe et Narcisse Roquebère dans le Paris de 1830. Qui nous emportera aussi efficacement que Dumas auprès de la jeunesse de la Restauration?
Le très prolifique George J. Arnaud a consacré six romans aux deux jumeaux avoués, Hyacinthe et Narcisse. le premier a le goût des mystères et des énigmes, le second une appétence certaine pour la bonne chère et la chair féminine.
Faisant fi des dangers qui les guettent, les infatigables jumeaux n'ont de cesse de parcourir les rues de Paris, des beaux quartiers aux impasses les plus sordides.
L'époque est trouble. S'y côtoient nostalgiques de l'Ancien Régime, fervents bonapartistes, républicains, modérés, partisans de Charles X ... La Révolution puis les guerres napoléoniennes ont bouleversé le pays et les familles. Les temps sont à l'imposture et toutes les classes sociales sont atteintes par une vague de mensonge et de tromperie, de quoi attiser la curiosité de Hyacinthe.
Les ombres de Dumas et De Balzac planent au dessus de l'étude des Roquebère. On ne sera pas surpris de retrouver dans leur première aventure intitulée L'homme au fiacre, le "Saint-Simon du crime", Vidocq en personne, à l'époque propriétaire d'une manufacture de cartons et de papiers. Nos deux avoués ne dédaignent d'ailleurs pas lui "emprunter " ses méthodes d'investigation: des archives inépuisables, un réseau d'informateurs chez les avoués et les mouches de la rue, la coopération de Parturon, policier qui a jadis oeuvré auprès de Foucher, et celle de Séraphine, intrépide saute-ruisseau, des enquêtes menées sur le terrain, et l'art du déguisement (ouvriers, vieillards de l'Ancien Régime...).
Georges J. Arnaud nous offre ici trois enquêtes pleines de charme, et de discrète érudition. L'un des personnages, Chazal, plumitif payé à la ligne déclare dans le Rat de la conciergerie: "Chaque matin, je m'embarque pour un merveilleux voyage avec mes créatures. Je vis leurs drames, leurs amours, leur jalousie, leurs crimes et leurs morts. Oui, monsieur, il m'arrive de mourir deux , trois fois dans la même journée, mais de renaître ensuite, d'avoir pour maîtresses les plus belles femmes et de plonger avec délice un poignard dans la poitrine du traître ou du méchant". Et bien nous aussi nous embarquons pour un beau voyage dans un Paris où l'on croise des allumeurs de réverbères, des porteurs d'enfants, d'anciens forçats, des petits ramoneurs, des aristocrates fourbes et des avoués surprenants.
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