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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout commence comme dans un rêve coloré.
Anthéa une fillette de 12 ans vit dans un petit village du pays bamiléké au Cameroun.
Théa n'est pas brillante à l'école malgré toute sa bonne volonté mais la nature l'a dotée d'une imagination débordante, en plus de sa beauté fascinante.
Depuis peu, Théa est devenue conteuse. Mue par une force mystérieuse, celle que l'on surnomme désormais « la petite mère » a découvert le pouvoir des mots qui se révèle à travers les histoires qu'elle raconte avec passion devant des enfants subjugués, à l'ombre du kolatier.
Sous son impulsion, la magie opère et les personnages prennent vie, se matérialisent sous la forme de figurines qu'elle sculpte dans la terre rouge qu'elle affectionne tant.

Tous les mardis, Théa aide sa mère sur le marché. Une étrangère, une « dame blanche » aisée qu'elle croise régulièrement, s'apprête à rentrer en France avec son mari et ses deux enfants. Christine propose de l'emmener pour lui offrir une meilleure éducation, en échange d'un peu d'aide et de baby-sitting.

Cela aurait pu être un merveilleux conte de fées, une chance inespérée mais le titre est sans équivoque : Théa devient une proie.

Dès son arrivée à Paris, tout change.
Au mal du pays, s'ajoute la morsure de l'exil et le choc des cultures.
Tout va trop vite dans cette nouvelle vie au coeur d'un foyer instable sous la domination de Stéphane, le père de famille.
Le sentiment de ne pas être à sa place et surtout la honte de décevoir sa famille la tétanise et la réduit au silence. le piège se referme inexorablement.

Dans la première partie, Théa évoque avec innocence et naïveté son enfance au Cameroun, peuplée de ses histoires extraordinaires, de l'amour de ses parents, du rire de sa meilleure amie Diane, du regard énigmatique de Samuel, son amoureux discret.

Le temps de la liberté et des rêves est bien révolu avec son arrivée en France qui marque un tournant brutal. le ton change radicalement. C'est l'engrenage et la chute progressive dans l'esclavage domestique. Théa doit affronter les remarques insidieuses sur son devoir de « payer son voyage », la privation de liberté, le racisme. Sa beauté est loin d'être une alliée face à la violence des enfants et des adultes. Que l'Afrique lui parait lointaine et inaccessible !

Classé roman jeunesse, ce roman s'adresse néanmoins aux adolescents avertis et aux adultes. Dur et poignant, il frappe surtout par son réalisme et par le courage de la jeune Théa qui affronte seule son destin.

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Encore un livre que j'ai dévoré (qu'est-ce que ça va être pendant mes vacances 😂). On suit le parcours d'Anthéa, jeune fille heureuse et pétillante qui grandit avec insouciance dans un Cameroun chaleureux et qui se retrouve arrachée à son pays par une famille en apparence bien sous tout rapport, mais qui se révèle malsaine une fois arrivée en France. Cette histoire qui fait froid dans le dos est une fiction, mais n'oublions pas que l'esclavage moderne est bien une réalité en France.
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Un livre poignant, remuant, dérangeant.
Vous l'aurez compris, voici une nouvelle histoire dont on ne ressort pas indemne et pour cause, on s'identifie complètement au personnage d'Anthéa dont on partage les préoccupations et les interrogations.
Mais qui est cette Anthéa?
Il s'agit d'une jeune et jolie camerounaise qui déserte l'école le mardi, jour de marché, pour assister sa mère et contribuer ainsi au travail de la famille. C'est là qu'elle va rencontrer Christine, une française qui vit pour quelques temps au Cameroun avec son mari et ses enfants. Lorsque l'heure de leur retour en France aura sonné, ils vont naturellement proposer à la famille d'Anthéa de l'emmener avec eux afin qu'elle trouve sa place en France pour par la suite être en mesure d'aider sa famille.
Mais les intentions de ce couple aisé sont-elles aussi honnêtes qu'elles y paraissent? Anthéa trouvera-t-elle sa place? La France est-elle le "remède" à la "misère" camerounaise?
Ce roman nous interroge et nous touche. J'en suis personnellement ressortie bouleversée tant l'écriture de Philippe Arnaud a gommé les frontières de la fiction me transportant dans le quotidien d'Anthea et me forçant à ouvrir les yeux sur ce qu'est réellement la misère humaine.
J'en conseille vivement la lecture.
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Anthéa vit une enfance paisible et heureuse dans un village bamiléké, au Cameroun. Des parents aimants, sa cousine, Diane, avec qui elle passe le plus clair de son temps. Seule ombre au tableau : l'école au coeur de laquelle elle ne trouve pas sa place. Elle peine pour apprendre, ne comprend pas tout ce que son professeur dit. Heureusement, le mardi, elle ne s'y rend pas. Fille aînée d'une fratrie de quatre enfants, elle doit aider sa maman à vendre les quelques légumes au marché. Elle se sent utile et sait vendre avec le sourire. C'est ici qu'elle fait la connaissance de la dame blanche. Pendant des mois, elle vient lui acheter des avocats qu'elle trouve si bons. Des sourires, des bonbons offerts... par petites touches, elle s'approche gentiment de la jeune fille. Un soir, alors qu'elle n'a que 12 ans, ses parents tiennent à lui parler. La dame blanche veut l'emmener en France avec elle afin de lui offrir un meilleur avenir. Une proposition que les parents d'Anthéa ont acceptée...

"La proie", voilà un titre explicite qui ne fait aucun doute quant au devenir d'Anthéa... Car la proie, c'est bien elle. Promise à un avenir meilleur dans un pays industrialisé, au sein d'une famille à l'apparence gentille et bienveillante, la jeune fille va découvrir, petit à petit, l'envers du décor. Si elle accepte volontiers, dès le début, de prêter main forte à toute la famille en s'occupant des deux enfants ou aidant à la cuisine, la liste des tâches va peu à peu s'allonger. Comment se sortir de ce gouffre ? Comment s'imposer ? Comment ne pas briser les doux rêves qui peuplent son enfance au Cameroun et l'espoir de ses parents ? À une première partie très lumineuse, où insouciance, rires, histoires et chants s'entremêlent, s'ensuit une autre beaucoup plus sombre où règnent la tension, la violence, l'enfermement. Si le sujet de l'esclavage domestique, auquel s'ajoutent également le racisme et le néocolonialisme, est peu commun dans la littérature jeunesse, Philippe Arnaud le traite ici avec beaucoup de réalisme et d'émotions. Il rend parfaitement palpables les sentiments qui habitent Anthéa. Un roman fort et bouleversant...

D'après les estimations du Global Slavery Index, 129 000 personnes sont victimes d'esclavage moderne en France en 2018. On estime à plus de 150 millions le nombre d'enfants soumis au travail forcé.
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« La proie »est une histoire poignante qui aborde l'esclavage moderne, à la fois physique et psychologique.

Anthéa, une jeune camerounaise vit de manière simple avec sa famille et ses amis . Un jour , une famille française, dont Anthéa a déjà rencontré la mère au marché, propose aux parents de la jeune fille de la ramener avec eux en France, lui offrant ainsi une opportunité de mieux étudier. Mais une fois en France, commence pour Anthéa une longue descente en enfer. Entourée d'une femme dépressive, d'un homme « Pervers narcissique » et de leurs 2 enfants, chacun réagissant de manières différentes, Anthéa ne peut que subir la situation.

J'ai trouvé ce livre fort et d'une réalité crue qui m'a plusieurs fois pris aux tripes lors de la lecture.
C'est pour cela que je le recommande au publique jeunesse/adulte.
chloé
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Coup de coeur!
Snif snif snif…
Ce roman jeunesse met très mal à l'aise. Je ne suis pas sûre qu'il peut être lu par tous les adolescents ou un tranche d'âge un peu avancée.
Certes le roman reste subtile mais on subit toute la souffrance d'Athéa.
Un roman qui décrit une triste réalité. Une réalité qui dérange.
La proie est un roman qui frappe fort. Un roman qui tisse sa toile doucement. J'ai eu beaucoup de mal d'ailleurs au début de ma lecture. L'héroïne nous décrit son pays d'origine avec beaucoup de candeur, un pays idyllique…. et petit à petit cette vérité va nous déranger. Partir en France pour étudier est une aubaine et cela sous la bienveillance d'une gentille petite famille française.
Mais la réalité est tout autre et Anthéa va nous décrire son calvaire. L'étau se referme autour d'elle…
Je ne m'attendais pas à un tel récit. J'en suis sortie meurtrie. L'auteur dénonce une réalité glaçante. Un gros coup de coeur!
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Au fur et à mesure des pages, l'ambiance devient de plus en plus pesante et angoissante. Les personnages se raréfient, les décors aussi. D'une lecture feel-good sur la découverte de la jeunesse africaine, de ses rêves et de ses envies, on passe à un huis clos malsain et sordide. Philippe Arnaud a su amorcer ces changements de genre de manière subtile et avec fluidité faisant de la proie un de ces livres qu'on ne peut pas lâcher. On stresse pour Anthéa, on est outré de la manière dont elle est traitée et on se demande sans cesse quand les choses vont déraper. Philippe Arnaud nous offre ici un livre tout bonnement captivant qui terrifie, indigne, mais surtout lève le voile sur l'esclavage moderne. Une vraie claque !
Lien : https://minimouthlit.com/202..
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Dans ce récit, on découvre la vie d'Anthéa, 12 ans, qui va quitter son Cameroun natal pour aller en France, dans l'espoir de connaître une vie meilleure et de donner de l'argent à sa famille. Lorsqu'elle arrive à Paris, elle déchante vite: le couple qui l'accueille se déchire, il la retire de l'école, lui confisque ses papiers et l'enferme dans l'appartement. Elle devient peu à peu l'esclave domestique de l'épouse et l'esclave sexuelle du mari. Une descente aux enfers qui va réveiller l'instinct de survie de l'adolescente. Gros coup de coeur pour ce roman coup de poing!
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La proie est un ouvrage bouleversant qui traite d'un sujet peu abordé en littérature jeunesse, l'esclavage moderne. On suit le parcours d'Anthéa, petite fille camerounaise qui n'aime pas l'école mais qui se découvre divers talents. Son papa souhaite qu'elle soit libre et qu'elle puisse vivre librement sans avoir besoin d'un mari. Elle aide sa mère au marché une fois par semaine au lieu d'aller à l'école. C'est là qu'elle va rencontrer Christine, une dame blanche dont le mari a une mission au Cameroun. Son destin bascule le jour où on lui propose d'aller en France, avec la famille de Christine qui promet de lui offrir un bel avenir en contrepartie de baby sitting. Ses parents la laissent partir à contre-coeur mais ils savent que la laisser partir lui permettra d'aider les siens au Cameroun une fois qu'elle aura une bonne situation. Sauf qu'Anthéa n'a rien choisi : elle voulait rester dans son pays qu'elle adore. le départ est donc difficile. La voilà déracinée en France où là, rien ne se passe comme prévu : subrepticement, la situation dérape. Elle est scolarisée au collège en 4e et s'occupe des enfants le reste du temps. Elle est amenée à faire de plus en plus de tâches ménagères dans une famille où tout explose. le glissement s'opère lentement et la chute paraît interminable : on la déscolarise, on l'isole, on la malmène, on la surveille, on l'emprisonne, on lui fait subir des violences tant psychiques que physiques... Elle endure et essaie de ne rien montrer à sa famille. Jusqu'au jour où elle comprend que si elle ne fait rien, elle finira par en mourir. Elle s'échappe à un moment d'inattention mais se demande alors ce qu'elle vaut encore : elle a des idées suicidaires. Elle est sauvée par des personnes qui essayeront de la sortir de son calvaire. C'est un roman poignant, difficile à lire à cause des sujets traités qui écoeurent le lecteur. L'intrigue montre habilement la manipulation psychique qui conduit à une forme de déshumanisation jusqu'au moment où on pose des mots sur ses maux : le calvaire qu'elle a vécu n'est rien d'autre qu'une forme d'esclavage.
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Anthéa vit au Cameroun. Si elle a des difficultés à l'école, elle est douée pour le dessin, le chant et pour conter. Au marché, où elle aide sa mère, elle croise une famille de français expatriés. Ils proposent de l'emmener en France pour la scolariser et lui offrir « un meilleur avenir ». Croyant bien faire ses parents consentent. Au début elle doit s'occuper des enfants puis des tâches ménagères, puis viennent les brimades et les reproches incessants. L'auteur nous décrit avec talent l'angoisse et la peur qui montent jusqu'à l'insupportable. Anthéa va puiser sa force dans ses souvenirs mêlés de contes, d'esprits, de senteurs… pour endurer le pire. Un roman fort sur l'esclavage moderne.
La Proie est LE roman à lire pour s’informer et comprendre un sujet aussi fort que l’esclavage moderne. Loin d’être larmoyante au contraire, l’héroïne Anthéa est combative : sa culture camerounaise, sa famille et ses souvenirs sont sa force. Philippe Arnaud a construit son récit comme un thriller, la tension est progressive et nous tient jusqu’à la dernière page.
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