Un peu déçue, après mon enthousiasme pour "
Avril enchanté" et "
Mr Skeffington "."
La bienfaitrice " reprend les thèmes chers à Elisabeth von
Arnim, l'indépendance tant désirée par les femmes, du moins certaines, nous sommes au début du 20ème siècle, avec ce paradoxe que tout est bien qui finit bien en général par un mariage.
Anna, l'héroïne, vit avec son frère et sa belle-soeur qui désire absolument la marier pour s'en débarrasser. Anna est sans le sou, lorsqu'une demeure lui est léguée avec des revenus conséquents dans un coin perdu d'Allemagne. Les descriptions de ce pays, du modus vivendi des habitants est certainement autobiographique, les anglais se sentant un peu plus civilisés, raffinés que les prussiens. La jeune Anna est néanmoins séduite par cette vie simple, sans prétendant à ses trousses, d'autant qu'elle échappe à sa redoutable belle-soeur, en trouvant une autonomie financière inespérée. Elle se met dans la tête de faire le bien autour d'elle, puisqu'elle en a les moyens. Mais tenter de faire le bonheur d'autrui à tout prix lui apporte bien des revers et les personnes qui l'entourent ne sont pas forcément ce qu'elles prétendent être. Tout est bien qui finit bien grâce à l'amour d'un jeune voisin, de bonne famille et noble également de caractère. L'auteur se livre alors à l'apologie du mariage pour les femmes.
On retrouve dans ce roman son l'impertinence, l'ironie et la causticité ainsi que la belle plume d'Elisabeth von
Arnim. Toutefois, le rythme est un peu mou et bien des longueurs finissent par lasser.