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François Dupuigrenet Desroussilles (Traducteur)
EAN : 9782264023292
174 pages
10-18 (12/09/1999)
3.85/5   97 notes
Résumé :
Elizabeth est une jeune femme anglaise, mariée à un noble Allemand. Elle a trois bébés, et vit en Allemagne.

Mais Elizabeth ne se fait pas à la vie des nobles allemands. Parler "gens de maison", respecter une étiquette trop stricte, tout cela l’ennuie. Aussi a-t-elle décidé, en accord avec son mari, de vivre dans une grande maison à la campagne, ou elle peut cultiver son jardin.

Avec l’aide d’un jardinier, quand même, il ne serait pas d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord, qui est Elizabeth von Arnim? Mary Annette Beauchamp qui portera plus tard le nom d'Elizabeth von Arnim est née en 1866 en Australie dans une famille assez huppée. Elle est d'ailleurs la cousine de l'écrivaine Katherine Mansfield. Elle épouse en 1861 le comte Graf Henning von Arnim-Schlagenthin, un membre de la société aristocratique prussienne qui fréquente Wagner et son épouse Cosima. Très vite, la comtesse donne naissance à trois filles et en 1896, elle part s'installer dans le domaine du comte Von Arnim à Nassenheide. Elle développe alors une passion pour le jardinage et elle y crée son «jardin allemand». À partir de ce moment, Elizabeth von Arnim voit le jour.

C'est sous ce pseudonyme qu'elle écrit son premier livre : Elizabeth et son jardin allemand qui est publié en 1898 chez Macmillan. le succès est tout de suite au rendez-vous. Dans ce dernier qui est rédigé sous la forme d'un journal intime, elle relate son amour pour son jardin, elle parle, entre autres, de ses petites filles, de son époux qu'elle nomme «l'Homme de Colère», des visites qu'elle doit supporter, du temps qui passe et de la nature qui se modifie au gré des saisons. Elle aborde aussi son amour pour la littérature. le livre s'ouvre ainsi :

7 mai.
Que j'aime le jardin où j'écris ces lignes par une belle fin d'après-midi.
Très rapidement, le lecteur comprend qu'en créant un jardin, c'est un monde à son image qu'Elizabeth façonne. Grâce à son jardin allemand, la jeune femme retrouve le paradis perdu. Elle entre en contact avec son Éden. le jardin, c'est son lieu divin, c'est son oasis, c'est son refuge, c'est son royaume céleste.

Nul ne paraît comprendre, ici, combien le coeur me bat en attendant la floraison de mes roses-thés. Il n'est pas un traité de jardinage allemand qui ne relègue les roses-thés dans les serres, les emprisonnant à vie et les empêchant pour toujours d'être touchées par le souffle de Dieu. (p. 35)

Pour avoir un jardin allemand digne de ce nom, la jeune Elizabeth plonge dans des ouvrages de jardinage, achète des bulbes, conçoit des plates-bandes en fonction des couleurs. Elle lit des ouvrages dans sa bibliothèque et y prend un réel plaisir solitaire.

En arrivant dans la bibliothèque une émotion m'a prise-ma chère bibliothèque, que d'heures heureuses j'y ai passées, à fouiner parmi les livres, à imaginer pour mon jardins des plans mirifiques, à écrire, à rêver, à ne rien faire! (p. 82)

Elizabeth comprend parfaitement son bonheur. Ce dernier est indissociable de son jardin et de ses livres. En ce sens, Elizabeth von Arnim apparaît assez féministe pour son époque. Elle se révolte contre les femmes dont les conversations l'ennuient. Elle préfère de loin sa solitude. Elle n'a pas besoin des autres pour se distraire. Au contraire…

Je suis capable de me distraire toute seule pendant des semaines entières, et je ne m'apercevrais même pas de ma solitude, n'était ce sentiment de paix qui m'envahit. (p. 50)

Je me suis retrouvée énormément dans cette femme. Comme elle, je préfère la solitude aux gens dont la conversation et les valeurs m'horripilent, comme elle, j'adore le jardinage et observer le développement de mes fleurs, comme elle, j'aime la paix entourant l'acte de lire. À sa seule différence, je peux bécher la terre!

De tout mon coeur je voudrais être un homme pour pouvoir m'acheter une bèche et jardiner moi-même. Quel bonheur ce serait de m'occuper de mes fleurs sans perdre un temps précieux à expliquer au jardinier ce qu'il doit faire! (p. 91).

Élizabeth Von Arnim possède un sens de l'observation extraordinaire. Elle était une femme intelligente, forte, qui s'investissait dans son bonheur qu'elle savait être simple (le jardinage et la lecture).Dans Elizabeth et son jardin allemand, j'ai pu ressentir un réel plaisir à retrouver des noms de fleurs, de roses… Qu'il me tarde de retrouver mes fleurs!

Elizabeth von Arnim est morte en 1941 aux États-Unis alors qu'elle avait fui la guerre sévissant en Europe. Elle a fait publier vingt et un romans.
Elizabeth et son jardin allemand a été ma première rencontre avec l'univers de cette écrivaine qui a obtenu la nationalité britannique. Ce ne sera certainement pas ma dernière lecture.

https://madamelit.ca/2018/10/23/madame-lit-elizabeth-et-son-jardin-allemand/
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Elizabeth von Arnim ne s'appelait pas Elizabeth, à l'origine, mais le succès de ce double romancé fut elle qu'elle finit par se faire appeler ainsi plutôt que May, son prénom d'origine!

Lassée de la ville et du milieu où son mariage l'a faite entrer, l'Allemagne aristocratique des années 1890, Elizabeth renaît dans la propriété de son mari à la campagne, renaît tellement qu'elle y tombe amoureuse du jardin. Débarrassée de son époux qui n'y met jamais les pieds, elle s'attelle à redonner vie et splendeur au lieu, au rythme des saisons. En forme de journal, ce texte narre à la fois ses pérégrinations horticoles, ses espoirs, ses échecs, les fortunes qu'elle engloutit en semences diverses (tellement qu'elle y consacre l'argent de ses toilettes et est prête à vendre ses parures pour acheter bulbes et rosiers), son manque total d'intérêt pour la chose domestique, qui scandalise d'ailleurs ses employés de maison, qui la trouvent carrément excentrique.

C'est le portrait d'une société disparue, l'Allemagne d'avant 1914, vue par les yeux d'une Anglaise, en même temps qu'une ode superbe aux bonheurs des jardins et de la solitude paisible, un livre à savourer lentement, sarcastique parfois et toujours plein d'esprit.
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Elizabeth von Arnim, de son vrai nom Mary « May » Annette Beauchamp, est une romancière anglaise née en 1866 à Sydney en Australie. A la fin de ses études de musique, elle rentre son mari en Italie, le comte Henning August von Arnim-Schlagenthin.

Cinq ans après leur mariage ils s'installent à la campagne dans la maison familiale et y découvre la joie de s'occuper de son jardin. Elizabeth est son premier roman publié anonymement en 1898. Elle y décrit sa vie en Allemagne du Nord, assez rude ainsi que ses efforts et son plaisir de créer un jardin à l'anglaise.

Très poétique, ce roman a connu un succès considérable qui permettra au couple de vivre malgré la ruine de son époux. Il raconte sa passion pour son jardin qui occupe toutes ses pensées et la majeure partie de son temps. Elle y trouve refuge hiver comme été et laisse libre cours à son imagination pour le créer comme elle aimerait qu'il soit. Ce jardin lui permet de fuir sa vie de femme et les mondanités qui vont avec. La simplicité du bonheur qu'elle ressent dans son jardin lui apporteront la joie et l'amour qu'elle n'a pas connu par ailleurs.

Très belle découverte, d'une auteure remplie de poésie qui nous fait partager ses sentiments profonds avec une fluidité remarquable. En le lisant, on s'évade dans son univers avec un plaisir indéniable et on pourrait presque s'imaginer à ses côtés à profiter de ce beau jardin, et en sentir les douces effluves.
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Mary Annette Beauchamp devenue Elizabeth von Arnim après son mariage avec le comte Graf Henning von Arnim-Schlagenthin, n'est autre que la cousine d'une femme de lettres célèbre elle aussi Kathleen Beauchamp connue sous son nom d'épouse Katherine Mansfield.
Ces présentations faites, que dire de ce livre paru en 1898.
Eh bien, tout y est, la description de la vie des femmes dans la société aristocratique prussienne de cette fin de 19ème siècle où elles sont reléguées au même niveau que les enfants, et encore que les fils de famille avaient plus de droits qu'elles qui vivaient sous le diktat de leur mari seul et unique chef de famille.
Les conventions rigides ont vite pesé sur Elizabeth née dans une famille fortunée établie en Australie, élevée à Londres, qui a étudié la musique, et qui a voyagé à travers l'Europe.
C'est lors d'un voyage en Poméranie au bord de la mer Baltique qu'elle découvre Nassenheide, le domaine de la famille Von Arnim, et qu'elle choisira contre l'avis de son mari de s'y installer avec ses trois très jeunes filles.
Elle va alors tomber sous le charme du jardin à l'abandon et y vouer une véritable passion.
C'est cette passion dévorante qu'Elizabeth nous décrit dans ce livre tenu comme un journal, au fil des saisons, et au fil de ses grandes joies lorsque les fleurs éclosent ou de ses désillusions lorsque ses plantations échouent.
Jardin extraordinaire, jardin confident, jardin refuge.
Superbe description de la nature, un brin d'ironie contre les humains, voilà un bien joli livre tout en poésie.
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Des jardins, on loue surtout les anglais, ibénis par la grâce des dieux de la pluie. Pourtant, c'est en Allemagne que cette Anglaise a trouvé le sien, un peu par hasard. Cinq années de mariage, cinq années de ville, étouffantes, comme gâchées, et au détour d'une visite, la découverte de cette vieille demeure de campagne où personne ne songeait plus à aller. Elizabeth adopte les lieux aussitôt, elle va en faire son nid, son refuge, sa passion, bien loin des contraintes assommantes de la vie sociale et des mondanités. A son jardin, elle se consacre toute entière, avec un enthousiasme jamais entamé malgré les revers de fortune : les rosiers qui dépérissent, les semis qui ne prennent pas, les sécheresses prolongées, le gel mordant de l'hiver, les jardiniers incompétents... sans compter les visiteurs importuns et l'incompréhension de son époux, un comte allemand aussi rigide qu'hermétique aux excentricités de Madame.
Car, bien entendu, une femme qui préfère ses plantations aux potins des salons ne peut être qu'une grande excentrique !

Conté au fil des mois à la manière d'un journal, c'est un petit texte délicieux que ce Jardin allemand. Une ode aux plaisirs simples de la solitude, aux beautés de la nature, mais aussi une chronique pleine d'esprit, qui égratigne sans pitié les maris imbus de leur sagesse, les mondains assommants, les amis envahissants... et, ma foi, la quasi totalité de l'humaine engeance. Elle n'épargne à peu près personne, Elizabeth - pas même elle-même, au fond, sous ses airs de supériorité désinvolte -, et si ses goûts la tournent vers d'autres plaisirs, plus simples, son ton n'est pas sans me rappeler parfois celui De Wilde. Elle en a l'égocentrisme assumé, le mordant raffiné, le badinage faussement frivole, le goût des aphorismes bien tournés, le sens aigu de la beauté, aussi.
Une petite bulle de pur bonheur à savourer au jardin... avant de filer à la jardinerie la plus proche pour rafraîchir de toute urgence vos pots ou plates-bandes. (Je mets au défi l'amateur de jardinage d'y résister !)

Appréciable bonus dans l'édition 10/18 : un intéressant petit texte introductif de Forster, qui en 1905 passa quelques mois chez la comtesse Von Arnim comme répétiteur d'anglais, et quelques photos pour achever de planter le décor.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Quand vous êtes bien nourri, bien vêtu, bien chauffé, et que rien ne vous manque de ce que vous pouvez raisonnablement désirer dans la vie, des désagréments de nature spirituelle vous mettent parfois mal à l’aise, et peuvent vous rendre malheureux. C’en est un, par exemple, de se sentir incapable de communier avec l’âme de son voisin – absurde souci, sans doute, car rien ne prouve qu’il en possède une.
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Tous ceux qui m'entourent sont persuadés que je suis, pour le moins, une excentrique, car le bruit s'est vite répandu que je passe mes journées à lire dans le jardin sans jamais coudre ni faire la cuisine. Mais pourquoi faire la cuisine quand on dispose d'une cuisinière ?
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Ah, ma chère, les familles sont comme les drogues – fort agréables quand on les absorbe en petites quantités, mais redoutables à long terme. La sagesse conseille de les éviter autant que faire se peut.
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Les livres les plus moroses peuvent acquérir des grâces inconnues pourvu qu’on les lise dehors, de même qu’une tartine beurrée, qui paraîtrait insipide au salon, devient un pur nectar si on la mange sous un arbre.
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Que j'aime le jardin où j'écris ces lignes par une belle fin d'après-midi. (...)
Ce jardin, on dirait une jungle. La vieille maison est restée inoccupée depuis vingt-cinq ans, et pourtant elle et si jolie que pour lui préférer délibérément les horreurs d'un appartement en ville, ses anciens propriétaires devaient appartenir à cette espèce d'êtres sans yeux ni oreilles qui semblent aujourd'hui peupler la majeure partie du monde. (Bartillat, 2016, p. 21)
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Videos de Elizabeth von Arnim (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elizabeth von Arnim
La chronique de Gérard Collard - Elizabeth et son jardin allemand
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