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Critique de Leschroniquesdekali


Suite au décès de son père, Bel se voit offrir le poste de secrétaire particulier de Conrad Ravencroft. C'est l'occasion ou jamais de se mettre au vert et de fuir sa vie sur le continent. Il accepte donc ce nouvel emploi et prend la direction d'Heather Rock, une île privée propriété de la famille de son nouveau patron.
Son arrivée est très cinématographique : travelling sur un taxi traversant un bois, le laissant à la grille d'un sombre manoir. Un accueil austère, un personnel méfiant, un froid, une humidité hivernale, une ambiance lourde. Il fait la connaissance du majordome acariâtre de Monsieur, de son intendante et de toutes les petites mains du domaine. Mais il faudra attendre le lendemain pour la rencontre ultime (et oui, il est en avance et le patron n'aime pas que son planning soit bouleversé !).
C'est avec un mélange d'appréhension et de curiosité qu'il découvre enfin Conrad Ravencroft. Arrogant, sûr de lui, désagréable au possible, il n'a rien pour lui. Enfin si, quand même, la Bête est sacrément canon. Face à son autoritarisme, le beau Bel ne se démonte pas et fait preuve d'une cinglante répartie qui, si elle venait de quelqu'un d'autre, lui aurait valu un renvoi immédiat.
Pourquoi Conrad se laisse-t-il aller à ces joutes verbales avec cet inconnu ? de caractère profondément dominant, il ne parvient pas à soumettre son secrétaire impétueux. Un défi. ça l'amuse autant que ça le hérisse, mais surtout, ça lui permet de sortir de son morne quotidien. Coincé sur cette île maudite, il n'a guère de distraction, hormis cette rouquine incendiaire qui lui rend visite. Ce qui ne plait pas vraiment à Bel. Une aura de mystère entoure le maître des lieux et cette interdiction de pénétrer dans l'aile Ouest ne fait qu'aiguiser ses sens, surtout quand des ombres et des cris s'en échappent.
On l'aura compris, les auteurs nous entraînent cette fois dans un huis-clos oppressant pour la revisite du conte de la Belle et la Bête. Les personnages nous présentent à tour de rôle leurs pensées et nous dévoilent leurs secrets au compte-goutte, ce qui nous permet d'émettre des hypothèses quant au mystère qui entoure ce manoir et son propriétaire. Bel parvient à percer la carapace de Conrad pour qu'il puisse se libérer de ses démons, l'affrontement bien vite remplacé par une attirance intense.. L'ambiance est travaillée de telle sorte que le lecteur ressent le malaise ambiant (les courants d'air, le feu qui crépite, les regards soutenus) et de l'obscurité, on voit peu à peu entrer des raies de lumière, discrètes puis de plus en plus intenses, émanant de la personnalité de Bel.
Les personnages secondaires tiennent leur place, couvrant de terribles secrets, fidèles à jamais à leur serment. On retrouve le jovial « Lumière » et la délicieuse « Mme Samovar », mais sous des traits différents, beaucoup plus sévères.
C'est avec plaisir que l'on découvre les codes du conte initial qui sont bels et bien présents, disséminés tout au long du roman.
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