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Critique de LaBiblidOnee


L'histoire d'un amour brûlant, pour ceux qui n'aiment pas les romances.
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J'ai passé un excellent moment avec ce roman : assez prenant pour me remettre à la lecture après une période de fatigue, mais assez léger pour ne pas m'en décourager malgré ses 760 pages. Un peu comme dans Les Veuves du jeudi de Claudia Pineiro, j'y ai trouvé un équilibre entre la noirceur, inhérente ici au milieu carcéral et aux narco-trafiquants, et le divertissement, émanant de l'histoire d'amour et de l'humour perçant la narration. L'ensemble m'a donné de nouveau l'impression d'un Desperate Housewives sauce mexicaine, relevée bien comme il faut.
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J'y ai également trouvé avec un plaisir immédiat une belle écriture, des mots précis et un rythme sensuel, entrainant qui, de divertissant, deviendra vite urgent et vital. Cette sensation émerge autant des phrasés que des paragraphes alternés : Marina, le frère de JC, les écrits de prisonniers, de-mistériouss-bro-of-JC-qui-écrit-en-funcking-italique (mais pourquoi diable est-ce le seul en italique ?! se demande-t-on jusqu'au dénouement…), Marina de nouveau et ainsi de suite jusqu'à l'étourdissement, jusqu'à ce que toutes les voix se mêlent dans une même urgence lorsque l'histoire s'accélère, et nous laisse de moins en moins de temps pour nous permettre de deviner dans la peau de quel personnage la narration nous glisse, tellement les transitions sont subtiles et réussies entre chacun d'eux.
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L'alternance est pourtant tranquille au départ, qui nous permet d'assimiler beaucoup d'informations sur le contexte à la fois du pays et des personnages, mais aussi de l'histoire de cette rencontre et du scénario qui suivra. Marina, la belle desperate-housewives des quartiers bourgeois et directrice d'une compagnie de danse, est sollicitée par de riches mécènes amis pour animer des ateliers dans une prison des quartiers chauds. Elle y rencontre José Cuauhtémoc, ses cinquante ans de réclusion pour crimes multiples et son sex-appeal charismatique irrésistible. L'attirance est immédiate ; Leur amour impossible. du moins, c'est ce que tout le monde croit. Mais au moment où Marina hésite à envoyer valdinguer sa sécurité, sa réputation, son mari aimant et ses deux enfants, les narco s'enflamment et foutent le feu à la prison. Tout fout le camps et tout le monde aussi. Pour comprendre ce qu'il se passe et savoir comment une telle histoire peut bien finir entre ces personnages auxquels on s'attache assez vite, le lien entre les trafiquants, les prisonniers, Marina - et le fameux frère écrivant en italique ! - il faudra patiemment écouter chaque voix raconter ce qu'elle vit de l'intérieur. C'est ce qui donne toute l'humanité à ce roman et, associé à la jolie plume, son intensité.
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Un peu avant la moitié du roman, les alternances s'accélèrent : les points de vue et sentiments de Marina, JC, Marina, JC s'interposent, s'entrecoupent et s'entremêlent pour finir dans une danse virtuose et folle, séduisante et bestiale, nous impliquant de plus en plus profondément, corps et âme, dans cette lecture et dans leur drame. Soufflant le chaud et le froid, mêlant le blanc et le noir, ce livre à la couverture grise et aux lettres de feu est délicieusement envoûtant. « Puisque notre maison est en flamme, profitons-en pour nous réchauffer »…!
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Aussi prenant que divertissant.
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