Sortir de sa zone de confort peut parfois être une bonne surprise, parfois être une deception. En lisant ce roman argentin, je m'attendais à une histoire avec un peu de suspens, j'y ai trouvé une histoire brouillonne, avec de bonnes choses , certes, mais racontées d'une façon qui ne m'a pas plue.
Pour ce qui est du plan, on était "bien".
Dans une banlieue privilégiée de Buenos Aires, un quartier où il faut montrer patte blanche au gardien pour qu'il vous laisse franchir les hautes grilles, vivent quelques couples , avec ou sans enfants, qui partagent le même état d'esprit : ils sont riches, ils se fréquentent entre eux , ils jouent au tennis entre eux, ils ont presque oublié leur ancienne vie, leurs anciens amis.
Tous les jeudi, quelques spécimens masculins se retrouvent pour jouer aux cartes, refaire le monde , picoler un peu. Et tout ça , sans leurs bonnes femmes, qui se sont (humoristiquement ) baptisées "
Les Veuves du jeudi " ( d'où le titre...).
Jusqu'au jour, où, trois d'entre eux meurent électrocutés dans la piscine du plus gros poisson...
Et là, l'auteure, repart vers le passé, pour raconter de façon non linéaire, non chronologique, comment tout ce petit monde privilégié s'est rencontré, apprécié, ou pas, fréquenté etc...
Ces hommes , pour certains, étaient en train de perdre toute leur fortune dans la crise financière qui a touché leur pays, l"Argentine.
Suicide collectif, suicide assisté, ou meurtres ? Là est la question dont on connaitra l'issue, dans la troisième partie.
Entre temps, l'auteure nous aura brossé le portrait d'un pays et d'une caste sociale: ceux qui ont tout et qui ont peur de tout perdre. C'est intéressant sur le plan social, mais sur le plan "plaisir de lire", je m'y suis ennuyée. Trop brouillon, l'auteure passant d'une anecdote à l'autre, comme au hasard..., d'un personnage à l'autre sans le signaler. Une multitude de personnages (mari et femmes) sont à retenir et leurs liens (à part pour trois couples) difficiles à relier... Cette profusion de personnages fait qu'on ne s'attache à aucun, ce qui est un comble quand on connait dés le début, l'issue tragique.
Claudia Pineiro aurait pu traiter ça de façon humoristique, cynique, pince sans rire, non...
L'auteure aurait pu traiter cette histoire façon roman à suspens, mais non.
Il y a ce début, cette fin explicative (c'est déjà ça, me direz-vous...) et au milieu un gros gloubi boulga.
S'il n'y avait pas eu pour moi, au travers ce roman, la découverte d'un pays que je ne connais pas, je crois que j'aurai laissé tomber mais, vaille que vaille, je me suis accrochée.
♫ Don't cry for me, Argentina♫, je reviendrais, à travers des auteurs visiter ton beau pays...