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Critique de gerardmuller


le Moine
Roman de Matthew Gregory Lewis (1775-1818) raconté par Antonin Artaud (1896-1948) à partir de la traduction De Wailly.(Publié en 1931)

du point de vue de la forme, il s'agit là d'un roman gothique, satanique, publié en 1796, et écrit dans sa jeunesse par l'écrivain et diplomate anglais Matthew Gregory Lewis, né en 1775. Il a alors 19 ans et poursuit des études à Oxford.
Lewis est mort en 1817 à l'âge de 42 ans sur le bateau qui le ramenait de la Jamaïque.
Les thèmes abordés dans ce livre très bien écrit dans un style très classique et très bien traduit ont dû faire scandale à l'époque : viol, inceste, matricide, sorcellerie. Il fut maintes fois censuré après avoir fait sensation. Lewis fut même poursuivi et contraint d'expurger son oeuvre.
La version due à Antonin Artaud est légèrement remaniée par rapport à l'original et également par rapport à la version plus proche de l'original de Léon de Wailly publiée en 1840.
La fluidité du style rend la lecture de ce roman captivant très agréable. Les 400 pages sont « avalées » avec plaisir.
Pour ce qui est du fond, on découvre dans ce roman fantastique trois femmes qui vivent à Madrid au temps de l'Inquisition :
Antonia, nièce de Léonella, promise de Don Lorenzo, mais que convoite le moine prieur Ambrosio que le péché de chair ne rebute pas.
Agnès, soeur de Lorenzo, jeune nonne mise enceinte par Don Raymond et dont le sort funeste rend fou son frère.
Mathilde dont je ne dirai rien de plus sur l'identité pour respecter l'intrigue.
Un homme domine le scénario de cette histoire : Ambrosio, un moine pour le moins étrange, chez qui le sens moral est battu en brèche à tout coup quand par ailleurs ce religieux professe foi et vertu, et de fait est vénéré comme un exemple de probité et d'intransigeance. Les amours interdits du prieur Ambrosio avide de chair fraiche occupent une bonne part du récit : il franchit les barrières morales et physiques allègrement uniquement porté vers l'assouvissement de ses pulsions érotiques : « La belle impudique mit à profit son abandon, et l'aurore les surprit dans un spasme et rougit de leur impudicité…Ivre de plaisir, le moine abandonna la couche de la pécheresse. » Et Mathilde de dire : « Pour vous je me damnerai avec joie et une minute entre vos bras dans ce monde vaut bien une éternité d'expiation dans l'autre. »
Un bijou de la littérature classique. Amoureux d'Halloween, de violences et d'atrocités, n'hésitez pas.
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