Les Aedhs n'étaient pas des romantiques. D'après ma mère et oncle Quinn, ils tiraient leur coup, et taillaient la route.
- Où ira l'âme de la charna quand tu l'auras tuée ? En enfer ?
Azriel me dévisagea.
- Qu'est-ce que te fait penser qu'elle ira en enfer ?
Je haussai les épaules.
- Parce qu'elle a joué avec le mal. Maintenant, elle doit payer, non ?
Il secoua la tête.
- Elle n'a pas joué avec, elle l'a invoqué. Il n'y aura pas de purgatoire pour elle, ni de possibilité de s'amender. Son existence prendra fin.
- Les boucliers sont conçus pour nous protéger des forces du mal, mais techniquement les Aedhs ne sont pas maléfiques, enfin pour autant que nous le sachions. Et les détecteurs de mouvement ne fonctionnent que sur les êtres incarnés. (Elle désigna Azriel d'un signe de tête.) Ils ne se sont pas déclenchés quand notre pas-si-sinistre Faucheur est apparu.
(Ilianna)
- C'est une longue histoire, dis-je en touillant mon café.
- Et ce n'est pas parce que tu nous fais mariner qu'elle va devenir plus courte, commenta Tao en souriant.
A peine avais-je démarré ma moto que la sonnerie du téléphone retentit. D'après la musique, il s'agissait de ma mère.
- Allô, j'étais justement en train de me mettre en rou...
- Ris, m'interrompit-elle d'une voix troublée et particulièrement tendue. Tu dois rejoindre Coppin Street aussi vite que possible.
- Qu'est-ce...
- Fonce, ou Ilianna mourra.
- Je croyais que tu avais arrêté de fricoter avec lui? (Ilianna)
- Mais j'ai arrêté. Enfin, en quelque sorte. (Risa)
- Ce qui veut dire que quand ton carnet de bal est vide et que tu es en manque de sexe, il est plus que disposé à te soulager.
Le métamorphe resserra sa prise, et sa montre s'enfonça plus profondément dans ma chair. Le sang commença à dégouliner le long de mon cou, et si j'avais eu assez de souffle pour jurer je ne m'en serais pas privée.
Il fit un pas en arrière en m'entraînant avec lui.
Son attention était accaparée par l'étranger, et je sus que je n'aurais pas de meilleure opportunité.
Je passai une main derrière, lui attrapai les testicules et les tordis aussi fort que possible. Il poussa un cri et, par réflexe, relâcha son étreinte. Le poing toujours fermé, je me dégageai, fis volte-face et lui envoyai un direct en y mettant toute ma puissance.
- J'ai juste appelé Azriel.
- Le Faucheur?
Soudain, Iliana apparut dans l'embrasure de la porte. Elle regarda derrière moi et resta bouche bée.
- Alors ça! Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais!
- Et vous vous attendiez à quoi? demanda-t-il.
Sa voix grave teintée d'amusement fit vibrer chaque parcelle de mon corps.
- Je ne sais pas. (Elle agita la main dans sa direction.) Mais pas à cette allure... dangereuse.
- J'ai juste appelé Azriel.
- Le Faucheur?
Soudain, Iliana apparut dans l'embrasure de la porte. Elle regarda derrière moi et resta bouche bée.
- Alors ça! Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais!
- Et vous vous attendiez à quoi? demanda-t-il.
Sa voix grave teintée d'amusement fit vibrer chaque parcelle de mon corps.
- Je ne sais pas. (Elle agita la main dans sa direction.) Mais pas à cette allure... dangereuse.
—Des chiens des Enfers ? répéta Tao, incrédule. Genre des chiens noirs enragés tout droit sortis de la bouche des Enfers ?
—Oui, confirma Azriel. Je peux sentir leur force.
Et moi aussi. La sensation qui électrisait l'atmosphère s'intensifiait, et l'air autour de nous commençait à s'agiter, comme si les créatures étaient précédées d'un vent maléfique.
—Est-ce que tu peux les arrêter ?
—Oui. (Il se tourna vers moi.) Mais pour cela je devrai laisser la charna m'échapper. La piste du messager est déjà en train de disparaître.
—Alors que faites-vous encore là ? demanda Tao avec la détermination d'un homme qui n'avait jamais entendu les histoires de tante Riley à propos de ces molosses. Plus vite vous aurez retrouvé et neutralisé la charna, plus vite ces clébards retourneront dans les Enfers, non ?
—Oui.
Azriel soutenait mon regard dans l'attente d'une réponse, tout en m'évaluant.
S'il espérait trouver de la bravoure, il pouvait toujours chercher. J'étais terrifiée, si terrifiée que j'avais le cœur au bord des lèvres et les jambes en coton. Mais si c'était le seul moyen d'arrêter cette horrible femme, je ne pouvais laisser la peur influencer ma décision.
Je serrai le poing.
—Vas-y. Mais dépêche-toi.
Il s'inclina légèrement, et, l'espace d'un instant, je crus voir briller dans ses yeux une lueur de respect. Mais cela pouvait aussi n'être que le reflet des flammes dansant au bout des doigts de Tao.
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