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Critique de Kalgan


Alors qu'il commence l'écriture de la première nouvelle du recueil La mère des mondes, Asimov a déjà écrit 50 nouvelles de SF, certaines perdues, d'autres refusées, mais parmi lesquelles figurent celles qui constitueront une partie du cycle de Fondation.

Les 5 nouvelles de ce recueil, écrites entre septembre 1944 et septembre 1948, permettent de retracer le parcours de l'écrivain à travers des notes en début de récit. Il fut enrôlé dans l'armée à la fin de la guerre après avoir bénéficié d'un poste tranquille durant la guerre, où il fut confronté à l'administration américaine. Il continuera ensuite ses recherches pour son doctorat.

Ces éléments biographiques permettent de comprendre le contexte et le thème des nouvelles du recueil: « Les propriétés endochroniques de la thiotimoline resublimée » est un entraînement à la rédaction de son rapport de thèse, « La course de la reine rouge » aborde l'utilisation de l'énergie nucléaire et la sortie de la troisième guerre mondiale et « Cul-de-sac » ainsi que « Aucun rapport » décrivent les limites et avantages d'une administration trop imposante.

Moins de petits bonhommes verts donc, et plus de réflexion sur différents thèmes. Il pousse sa pensée plus loin au point de toucher un peu à la métaphysique, montre les difficultés d'une administration risquant de s'écrouler sous son propre poids, et oppose notre société à une organisation supposée parfaite dans « Aucun rapport ».

La dernière nouvelle: « La mère des mondes » est une agréable surprise car c'est un prequel au Cycle des Robots, très éclairant et explicatif - bien qu'il fut écrit avant celui-ci, qui à lui seul justifie le lien entre les cycles de Fondation et des Robots bien avant l'idée de les relier.

Que dire d'autre de ce style charmant d'Asimov qui même après une centaine de nouvelles lues ne vous lasse pas. La découverte est permanente et le génie reste.
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