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Critique de ChDu


C'est un roman où les personnages sont constamment en “état limité” ou pour utiliser un terme anglais borderline. J'ai apprécié le style savoureux de Pierre Assouline et la réflexion que cette fiction suggère sur la réalité de l'identité des personnes.
Le héros de ce roman, François-Marie Samson, est un généalogiste, il est invité à un cocktail chez chez les “de Chemillé” une famille aristocratique qui vit à Paris dans un immeuble du XVI ème, square Alboni, juste au-dessus de la station Passy et la ligne 6 du métro. Beaucoup de scènes se passent sur cette ligne 6 que le généalogiste emprunte pour se rendre à son rendez-vous mondain: la soirée commence par une altercation dans le métro, un orage violent qui arrête un moment le métro sur le pont de Bir-Hakeim. Cette première partie du roman donne déjà à l'auteur l'occasion de brosser le portrait savoureux de voyageurs, dont les comportements révèlent hypocrisie, bassesse, sang-froid ou indifférence. Mais le sens de l'observation de François-Marie Samson va donner tout son cours lors du cocktail où il fait la connaissance de la femme Tanneguy de Chemillé, Inès, cadre supérieure, artistocrate issue de la famille des Créances Vantoux. Une famille sur laquelle Tanneguy, qui travaille au Quai d'Orsay et attend sa nomination à un poste d'ambassadeur, demande au généalogiste d'enquêter. La chute inattendue du roman lèvera le voile sur l'objet de cette commande.
François-Marie Samson est séduit par Inès, en tombe amoureux, et découvre peu à peu les failles de ce monde aristocratique décrit de façon truculente avec des phrases telle que celle-ci :« Chez eux, on ne devait ni se suicider, ni divorcer car ça ne se fait pas ; si nécessaire, dans le premier cas on évoquait un malencontreux accident de chasse, dans le second on assurait qu'un si sot mariage avait d'ores et déjà coupé les liens de famille. » le généalogiste observe ce qui se cache sous le tapis pour décrypter les secrets bien cachés de ces familles. Comme d'ailleurs, le fils des Chemillé, obnubilé par le dessin d'une tapisserie, comportement étrange et répétitif qui inquiète sa mère, la fin inattendue du roman en forme de thriller nous donnera l'explication.
Pierre Assouline a un style plutôt brillant, caustique, parfois un brin cruel pour décrire ce monde aristocratique où l'origine familiale se confond avec identité,des « gens qui n'avaient pas seulement un curriculum vitae mais une biographie que leur conférait leur origine ». La chute inattendue du roman montre à quel point cela peut-être illusoire.

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