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Critique de DragonLyre


Londres, 1920 — À peine rentré de mission, le père d'Amy, éminent archéologue, s'apprête à repartir à l'aventure du côté de l'Honduras. Pourtant, cette fois, sa fille ne l'entend pas de cette oreille et revendique son droit à l'accompagner dans ses voyages à l'étranger, avide de découvrir le monde et ses merveilles autrement que par le biais des livres ou des expositions. Sur place, le mythe du crâne de cristal ressurgit, guidant père et fille sur les possibles traces de la civilisation perdue de l'Atlantide.

Avec une chevelure digne de Raiponce, Amy va vite découvrir que loin du confort de sa tour d'ivoire en Angleterre, la réalité de ces périples n'est pas toujours aussi palpitante que leur version fantasmée. Présentée à la bonne société, Amy flirte avec les Chroniques de Bridgerton et appréhende déjà l'avenir terne et soumis que les hommes lui réservent. L'oeuvre se teinte d'un courant féministe particulièrement approprié dans ce contexte post Première Guerre Mondiale, les femmes ayant joué un rôle prépondérant dans la résolution du conflit. Les disputes que ces différents points soulèvent entre Amy et son père, encore très formaté, sont compréhensibles, pertinentes même, il n'empêche que leur réconciliation m'a paru chaque fois trop facile, trop rapide. Ce qui peut s'expliquer par la tranche d'âge visée autant que par la volonté des auteurs à faire avancer l'histoire sans se perdre dans des sous-intrigues, au vu du nombre de pages disponibles limité.

Entre Tikal, un natif qui aime la faire tourner en bourrique en se moquant de ses airs de princesse, son petit singe facétieux et les insectes qui ne lui laissent aucun répit, Amy va persévérer dans la voie de la rébellion, la crise d'adolescence n'étant plus très loin à treize ans. Bien décidée à affirmer sa personnalité, à s'émanciper et à prouver qu'elle vaut plus que ce que l'on croit, elle va se détacher du groupe pour se lancer à sa manière à la recherche d'indices.

L'ensemble reste gentillet. Cette Indiana Jones en culottes courtes n'a pas froid aux yeux, mais les dangers qu'elle affronte n'en sont pas moins fort relatifs. Si le mythe de l'Atlantide et la civilisation maya ont déjà été maintes fois exploités dans romans, films, dessins-animés et bandes-dessinées, les autrices abordent toutefois des thèmes encore trop peu courants comme le colonialisme et le pillage archéologique que cela a entraîné à travers le monde, à l'heure où les musées sont de plus en plus souvent sollicités afin de restituer à leurs peuples d'origine les pièces acquises illégalement par le passé. J'ai trouvé que c'était là belle matière à sensibiliser les plus jeunes au problème de l'appropriation culturelle.

Côté illustrations, le seul point négatif que j'ai pu trouver concerne quelques légers soucis de transition. de petits sauts dans le temps pas assez mis en évidence pour que l'on comprenne naturellement d'une case à l'autre que quelques heures/jours se sont écoulés sans que ce ne soit mentionné. Les dessins sont d'un esthétisme moderne et vivant, avec des jeux d'ombres et de lumières impressionnants, et un réel souci du détail. On y ressent une légère influence manga, à travers les grands yeux brillants d'Amy et ses expressions faciales exacerbées. Les poses dynamiques des personnages, les couleurs vibrantes, l'humour de Tikal et les décors soignés finissent assurément de nous conquérir et si ce n'était pas déjà fait, le journal de bord d'Amy en fin d'ouvrage saura vous aider à refermer ce premier tome avec un goût de reviens-y !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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