AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bigmammy


Ainsi de termine la saga des Florio dont la dynastie industrielle et commerciale n'aura pas échappé à la malédiction de la troisième génération. Comme nombre de ces familles ayant bâti un empire en surfant sur la vague de la révolution industrielle, la première génération a créé, la deuxième développé et la troisième ruiné l'empire familial.

Il faut dire que Ignazio junior, le chef de clan en ce début du 20ème siècle, n'a pas exactement la carrure de ses ancêtres fondateurs Paolo et Vincenzo, ni surtout l'énergie de son père Ignazio senior, trop tôt disparu.
Certes, il a pour lui la légitimité dynastique mais c'était son frère aîné Vincenzo - dont le décès prématuré l'a profondément marqué - qui avait vraisemblablement les capacités intellectuelles et morales pour poursuivre l'oeuvre familiale.
Ignazio, lui, est fantasque, la gestion d'un groupe si tentaculaire l'ennuie profondément. Il est beau, c'est un jouisseur qui dépense sans compter son immense fortune, a la folie des grandeurs propre à cette Belle époque, prend de mauvaise décisions sur de mauvais conseils, et la conjoncture internationale est difficile, la politique italienne favorise systématiquement les industries de nord. La profitabilité du groupe s'effrite, pour la première fois, il s'endette …

Ignazio a épousé par amour la sublime Franca, qui en reste follement amoureuse elle aussi, mais il ne peut résister à entretenir compulsivement d'autres liaisons, des femmes - artistes ou grisettes - qu'il console en leur offrant des bijoux … et souvent aussi les mêmes à son épouse pour se faire pardonner. Elle sait tout, elle souffre. Mais cela ne suffit pas à leur malheur : en l'espace de quelques mois, leur fille aînée puis le petit Baby Boy, seul héritier mâle, disparaissent.

On mesure mal aujourd'hui combien la maladie pouvait irrémédiablement toucher les familles et en particulier les jeunes enfants sans que nulle fortune ne puisse rien pour les sauver. Ignazio et Franca assistent au déclin de leur empire, eux qui furent la famille la plus riche d'Italie, au point qu'après le décès de Franca en 1950, Ignazio soit contraint de se réfugier chez son jeune frère Vincenzo, dandy passionné d'automobiles et de vitesse – sponsor de la célèbre course Targa Florio … C'est sans doute la seule chose dont on se souvienne de cette illustre famille aujourd'hui !

La vie est un roman. Mais ici, cette saga a pour sources des documents et des témoignages fiables. La dernière descendante des fondateurs, Giovanna, est morte en 1995, et le récit évoque furtivement une foule de personnages historiques – Garibaldi, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Gabriele D'Annunzio et la Duse, Crispi, Giovanni Boldini …

A travers le destin des femmes de cette illustre famille, on parcourt l'histoire mouvementée de toute l'Italie, et on comprend mieux la résilience de ce peuple travailleur, inventeur et séducteur …

Une trilogie passionnante ! Mais aussi une remarque : le mot "mafia" n'est cité que trois fois au cours des trois volumes ....
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}