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Critique de Chaplum


Shalom et sa femme Orli vont être parents. Un petit garçon. Ca devrait être le bonheur. Sauf que pour Shalom se pose la terrible question de la circoncision : faut-il le faire ou non ? Et lui qui pensait avoir enfin laissé une partie de ses névroses de côté les voit revenir d'un coup. Depuis son enfance passée dans une famille juive orthodoxe où il a commencé à douter de Dieu, ne cessant de le défier en commettant des actes interdits tout en redoutant sa colère, Shalom a toujours cru que Dieu le punirait de ses mauvaises actions en tuant ses proches. Et aujourd'hui, il redoute à tout instant de voir sa femme ou son futur enfant subir Son Courroux.

Avec beaucoup d'humour, Shalom Auslander évoque son enfance et son adolescence au sein d'une famille juive orthodoxe très pratiquante. Mais si il raconte ces anecdotes de manière drôle, on sent combien il a été marqué par cette éducation religieuse stricte. le petit garçon a été dans une école ultra-orthodoxe où tout le monde était habillé de la même manière et portait une yarmoulka (kippa) noire. Il croit ce que les adultes lui disent : s'il allume la télé le samedi, jour du shabbat, les rangers vont perdre le match et si il ne mange pas casher, il provoquera de terribles malheurs. Mais tout se gâte à l'adolescence, quand Shalom intègre une école plus modérée, où il y a des filles et où l'habillement est plus libre. Il pose des questions auxquelles il n'obtient pas de réponses satisfaisantes et commence à commettre des actes interdits sans pouvoir s'en empêcher. Cela va de la découverte des magazines pour adultes à l'orgie de hamburgers et de saucisses de porc. le comportement caché de Shalom, qui se rebelle contre la religion de ses parents, lui inspire en même temps de la honte et de nombreuses névroses. Il ne cesse de défier Dieu, tout en le craignant et s'attend à chaque instant à subir son courroux. Il discute souvent avec Lui, l'insultant, l'accusant d'être mesquin et de faire sans cesse des mauvais coups.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, très autobiographique. Il m'a bien évidemment fait rire à plusieurs occasion, car l'auteur possède un vrai sens de l'auto-dérision et a choisi la voie de l'humour pour faire sa propre thérapie. J'ai également appris beaucoup de choses sur la religion juive, dont les orthodoxes sont parmi les plus pratiquants (ce sont ceux qui ont les petites bouclettes et le chapeau) Et je peux vous dire que respecter toutes les obligations et les interdits est un véritable défi ! Par exemple, le samedi, jour du Shabbat, il est interdit de faire quoi que ce soit, y compris allumer la télévision car cela équivaut à produire de l'électricité. Il est interdit de faire quelque effort que ce soit, donc pas de vélo, interdit de cuisiner. Il est aussi interdit de marcher ou de s'asseoir dans l'herbe car si vous enlevez des brin d'herbes, cela peut être considéré comme labourer ou si vous avez des tâches vertes sur votre pantalon, ça peut équivaloir à teindre. Manger casher n'est pas aisé non plus, car sans parler de la méthode de préparation, cela implique aussi de ne pas manger de veau et de lait, si ce n'est à plusieurs heures d'intervalle. Bref, ce livre divertit et érudit à la fois !
Il est seulement dommage que Shalom Auslander exploite parfois un événement un peu trop en long et en large, particulièrement au début.

A conseiller à ceux qui aiment l'humour juif new-yorkais.
Lien : http://www.chaplum.com/la-la..
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