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Critique de NovaBaby


Je vais commencer simplement par dire que j'ai tout bonnement adoré ce roman. Mais, malgré tout, je reste persuadée qu'il est vraiment overrated, dans le sens où il est entouré d'une espèce d'aura mystique de chef-d'oeuvre romantique alors que bon, soyons clairs :
- L'histoire d'amour n'est à mon sens pas le premier propos du livre
- D'ailleurs, j'en ai déjà lues de bien plus immersives et passionnées
- Elizabeth ET Darcy sont sacrément têtes à claques.
Vous pouvez me huer, bien entendu.

Que les choses soient bien claires, je reste intimement persuadée que l'espèce d'idéal de romance que tout le monde a en tête en pensant à ce bouquin vient des différentes adaptations que l'on a pu voir. OK, on aura bien droit à quelques passages un peu plus enflammés, mais d'un côté comme de l'autre, on est 90% du temps bien loin de ces préoccupations.


Parce qu'il faut déjà pas mal de temps avant que l'ami Darcy concède qu'il trouve que Lizzie a de jolis yeux. Et franchement, si on ne connaissait pas tous l'histoire, je suis à peu près sûre qu'au final, leur amour arriverait presque comme une surprise dans le récit.
Clairement, pour moi, ce n'est en tout cas pas ce qui m'a plu le plus dans cette histoire.
Ce qui m'a plu tient en un nombre de points encore indéterminé rapport que mon brouillon de chronique est extrêmement brouillon, donc ce sera la surprise.
Jane Austen balance. Dès la première phrase du livre (qui dit en gros que tout homme riche et célibataire cherche à se marier mais sous-entend clairement que ce sont plutôt des jeunes femmes qui cherchent à lui mettre le grappin dessus), puis très vite à travers les discours de Mrs Bennett. Plus tard, Mr Collins et Lady Catherine amèneront encore de l'eau à ce moulin. Ses personnages sont bien souvent ridicules et elle les moque avec délectation (et aussi avec affection). Leurs seules préoccupations : un bon mariage. Et un bon mariage sert à devenir plus riche, à avoir de meilleures relations, à sauvegarder un nom, un domaine, épicétou.


Jane Austen dénonce. Je ne suis pas sûre qu'on puisse parler d'elle comme d'une féministe, mais en tout cas, grâce à son personnage de Lizzie, elle avance des points de vue pas vraiment courants pour l'époque. Non, le seul intérêt des demoiselles ne réside pas forcément dans le mariage. Oui, elles peuvent être aussi intelligentes, cultivées pour elles-mêmes et pas dans un but de séduction.


Non, elles n'ont pas à accepter un mariage sous prétexte qu'elles risquent de finir vieilles filles. Elizabeth se pose également pas mal de questions sur le mariage et la vie qu'un couple peut avoir, le bonheur qu'il peut rencontrer et à juste titre : ses propres parents ne sont pas hyper heureux ensemble.
Jane Austen blague. Son propos (dès sa première phrase, donc) est toujours plein d'ironie. Certains personnages, comme Mr Bennett, sont des as de la pique et de la petite vanne placée l'air de rien. Et c'est à mon avis dans ces moments-là qu'on est au plus près des ressentis personnels de l'autrice.
Bref, Jane Austen défonce. Niveau romance, je confirme : on repassera. Mais par contre, sa critique de la société dans laquelle elle évolue est complète et argumentée. La place de la femme, l'importance du paraître, des relations, au détriment d'un bonheur plus individuel... Mrs Bennett arrive par exemple à élaborer des stratagèmes mettant en péril la santé de sa fille aînée dans l'espoir de lui faire faire un beau mariage. Et si Jane proteste mollement, elle finit par céder aux injonctions maternelles. La seule à s'en offusquer vraiment reste Lizzie. Et comme elle fait le tout avec une bonne rasade d'humour et de caricature de ses contemporains, on en redemande !

Lien : http://delaplumeauclic.blogs..
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