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sur 15940 notes
Oh Jane ! Ma bien chère Jane ! Vous qui savez combien la littérature a ce pouvoir de faire battre les coeurs, par delà les siècles, par delà les mers, par delà les modes, par delà les classes sociales, par delà les sexes, bref, par delà tout ce qui peut empêcher les êtres de vibrer à l'unisson. Jane, à vous, un grand merci. Vous qui êtes morte il y a tant d'années, probablement incomprise ou mal comprise durant l'essentiel de votre vie, vous pourtant qui avez ce pouvoir sublime d'émouvoir et de transmettre des moments de bonheur littéraire chaque jour à de nouvelles gens et ce après des siècles…

Orgueil Et Préjugés. En français, ce titre sonne déjà bien mais c'est sans comparaison avec la superbe allitération de la version originale. Jane Austen est d'ailleurs coutumière de pareilles recherches sonores comme on peut s'en rendre compte en examinant Sense And Sensitivity.

Il m'a rarement été donné de trouver un titre aussi bien choisi par rapport au contenu d'un ouvrage. Permettez-moi de m'attarder quelques instants là-dessus. Instinctivement, on aurait tendance à associer ces deux termes, presque comme deux nuances d'une même notion. Et ce n'est pas illégitime de le faire, l'orgueil, quel qu'il soit, provient manifestement du contraste qui existe entre la façon de se considérer soi-même par rapport à certains préjugés que l'on a sur la façon de considérer autrui. de même, derrière chaque préjugé, aussi minime soit-il, se cache, en embuscade, un petit relent d'orgueil qui nous invite, le plus souvent à nous penser meilleurs ou, à l'opposé, à nous penser très inférieurs, ce en quoi notre orgueil s'en trouve blessé.

Pourtant, à la lecture de l'ouvrage, force est de constater que les deux termes se dissocient de plus en plus, deviennent genrés. L'orgueil étant l'apanage du principal protagoniste masculin et les préjugés, la spécialité de l'héroïne féminine.

Ces termes ne font pas que prendre un sexe, ils prennent également une couleur d'étiquette sociale. L'orgueil étant plus à chercher parmi les représentants d'une certaine aristocratie, tandis que les préjugés seraient plus les fruits gâtés qu'on récolte chez les personnes de condition plus humble.

La force de ces deux mots, Pride & Prejudice, est incalculable. le mot anglais prejudice comporte également une notion non contenue dans sa traduction française, pourtant si proche, car le mot vient de l'ancien français : celle de préjudice subi, celle de conséquence.

Bon nombre de nos actes, de nos attitudes, pour neutres et anodines qu'elles nous apparaissent, peuvent être blessantes pour autrui. Une simple après-midi de jeux de société pourrait vous en persuader. Votre fierté à proposer une réponse exacte ou un peu meilleure que celle des autres participants, fierté qui se voit flattée par sa reconnaissance publique, provoque, dans le même temps, des revers à toutes les autres fiertés des participants. La susceptibilité humaine est ainsi faite que dès lors que quelqu'un réussit quelque chose, par un incoercible soucis de comparaison, d'autres s'en trouvent offusqués. Ainsi, l'orgueil, qui peut, par exemple vous pousser à proposer une réponse exacte à une question donnée, pourra, quoi que vous fassiez pour vous y opposer, être interprétée dans un autre cerveau comme : " Regarde comme elle cherche à nous en mettre plein la vue ! ", " Comme elle se la pète ! " ou tout autre réflexion dans ce genre, fruit, indubitablement, d'un préjugé.

Ce n'est donc pas peu dire que le sujet est pertinent, hier comme aujourd'hui, aujourd'hui comme demain, car il fait appel à une tendance résolument humaine et qu'aucun progrès, même de la technologie numérique, ne semble être en mesure d'endiguer.

De plus, en choisissant ce titre percutant faisant ressortir ce qui est généralement considéré comme deux défauts de la personnalité, l'auteur nous invite forcément à réfléchir aux qualités humaines qui s'opposent exactement à ces deux travers. Et, comme par un fait exprès, j'ai précisément du mal à trouver les termes exacts qui ne soient pas de simples négations. Pour désigner le contraire d'orgueilleux, j'ai toujours tendance à utiliser " pas fier ". Pour désigner le contraire de préjugés, j'utilise le plus souvent " sans a priori ". Bien sûr, les notions d'humilité, de libéralité, d'impartialité recouvre pour partie les notions de " pas fier " et de " sans a priori ", mais très imparfaitement. Mon français peine à trouver deux mots qui soient les exacts antonymes d'Orgueil et Préjugés, or la morale du livre semble nous enjoindre de chercher à les trouver...

Jane Austen nous ressert le couvert de Raison et Sentiments mais dans une mouture, selon moi, nettement améliorée. Elle nous plonge donc dans la Gentry, la société des petits propriétaires terriens du sud de l'Angleterre au tournant du XVIIIè au XIXè siècle. C'est une société très codifiée, très patriarcale, d'apparence très distinguée, mais où, manifestement, les travers humains, de la bêtise, de l'envie, de la médisance, de la cupidité, que sais-je encore, sont aussi développés qu'ailleurs.

La famille qui nous occupe est celle des Bennet : un mari quelque peu cynique et misanthrope, une épouse bête comme ses pieds et agile en société comme un éléphant dans un magasin de porcelaine et cinq filles à marier. Pourquoi cinq filles me direz-vous ? Tout simplement parce que M. et Mme Bennet n'ont pas ménagé leurs efforts pour tenter d'avoir un fils, par la naissance duquel l'avenir du domaine familial aurait été assuré.

Mais les règles du hasard étant ce qu'elles sont et les règles d'héritage à l'époque étant ce qu'elles étaient (usage de la substitution), le domaine familial devait revenir au neveu de M. Bennet à la mort de celui-ci. L'avenir des cinq filles passe donc inévitablement par un mariage réussi.

Imaginez alors l'ébullition, l'effervescence au sein du clan Bennet lorsqu'un jeune gentleman célibataire, Bingley, fait son apparition dans le domaine voisin de Netherfield. Ajoutez à cela que le garçon est séduisant, fortuné et nanti d'excellentes manières, vous imaginerez sans peine qu'il est vite l'objet de toutes les discussions et de toutes les convoitises de ces dames...

À cette figure avenante et bienveillante de M. Bingley, il ne faut pas oublier d'ajouter un point de comparaison édifiant en la personne de son ami intime, M. Darcy, dont chacun a le loisir de souligner la mine sombre, le caractère abrupt, le visible mépris pour de telles demoiselles sans le sou et au port parfois peu digne de la belle société dont il se réclame.

Des cinq soeurs, deux essentiellement nous occuperont, plus une troisième à un moment décisif de l'ouvrage. Tout d'abord Jane, l'aînée, belle, timide, pondérée, sage, bienveillante autant que bienpensante et Elizabeth, sa cadette, sagace, rebelle et clairvoyante... (Ces deux personnages me semblent avoir été largement inspirés par ceux de Clarissa Harlowe et Anna Howe, dans cet ordre, issus du roman de Samuel Richardson dont la traduction française par l'Abbé Prévost a pour titre : Histoire de Clarisse Harlove. On retrouve parfaitement le caractère pétillant et un brin rebelle de Miss Howe dans Elizabeth Bennet.)

J'en aurais presque fini si j'avais pris le temps de vous parler du dernier personnage masculin important en la personne de Wickham. (Lui ressemble également beaucoup au Lovelace de Richardson.) Il s'agit d'un jeune militaire, à la figure accorte et à la tournure plaisante. Lui aussi a vite fait d'activer la circulation cardiaque des demoiselles Bennet.

Le décor est posé de cette superbe, superbe histoire de sentiments et d'amour, du même calibre selon moi qu'une Anna Karénine. Je vous laisse y découvrir, au cas (improbable) où vous n'auriez jamais entendu parler de ce roman, la suite des événements, l'évolution et l'altération des sentiments de chacun à mesure que les masques tombent...

N'oublions pas de mentionner le plaisir que procure le ton du roman, une petite pointe caustique de temps en temps, un peu d'humour et d'ironie distillés dans les personnages secondaires tels que le pauvre cousin des demoiselles, M. Collins, aussi stupide qu'obséquieux, le père d'Elizabeth qui ne rate jamais une remarque pince-sans-rire très british et sa mère qui elle ne manque jamais une occasion de se taire, tandis que la grandiloquente tante de Darcy et elle aussi, du haut de son perchoir, tout à fait risible.

J'en ai terminé pour aujourd'hui, en vous souhaitant à vous comme à quelques millions de personnes qui nous ont précédé, de prendre beaucoup de plaisir à cette lecture, qui en vaut (est-il besoin de le préciser ?) vraiment la peine. N'oubliez pas que ceci n'est qu'un avis, un parmi tellement, tellement d'autres, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Le GRAND classique de la littérature anglaise !
Je ne sais combien de fois je l'ai lu mais il est incontestablement superbe.

Déjà pour l'époque, une femme écrivain était quelque chose de rare et de très mal vue. Jane Austen n'a pas hésité à outrepasser les codes de l'époque pour devenir ce qu'elle avait toujours désiré : romancière.

Orgueil et préjugés est à la fois un roman émouvant et magnifique où la romance entre les différents personnages en fait quelque chose d'attachant... mais c'est aussi une dénonciation de la société anglaise de l'époque.
En effet, prenons les histoires d'héritage où le fait de ne pas avoir de garçon, vous conduit à tout laissé à un cousin... et à espérer sa clémence pour avoir de quoi vivre.... Prenons également les mariages... Charlotte n'hésite pas à épouser Mr Collins pour "épargner" à sa famille des frais... Et oui, à l'époque finir vieille fille était une charge pour la famille... Malheureusement, cette situation était inextricable puisque "travailler" ou "être indépendante" étaient également mal vue. Bref, une époque où la femme n'avait aucun droits.

Les classes sociales sont également dépeintes au travers du regard d'Elizabeth Benett avec une ironie incroyable pour l'époque. Aujourd'hui, on en sourit mais pour l'époque, je doute que les gens aisés appréciaient. Les Darcy, Bingley sont dépeints comme des êtres imbus d'eux-même (notamment Catherine de Bourgh). le contraste entre ces personnages guindés et littéralement "mortellement ennuyeux" est compensé par d'autres personnages plus subversifs comme Whickam ou Lydia Benett.

Une merveilleuse satire de la société anglaise.
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Voilà un livre qui a failli faire de moi une serial-killeuse ! Pourquoi ? Mais parce que j'ai eu très souvent eu envie de commettre des meurtres durant ma lecture, pardi !

Rassurez-vous, j'ai apprécié ce livre dont une connaissance m'avait recommandé la lecture. Bon, les Classiques et moi, cela fait deux... mes penchants naturels m'entraînant plutôt vers les polars, la bit-lit ou la fantasy.

Pourtant, n'écoutant que mon courage, j'ai entamé la lecture, plus sceptique que la fosse du même nom, mais qui ne s'écrit pas pareil...

Conquise, je fus, mais ce fut aussi la part belle pour les pulsions criminelles qui se sont réveillées lors de ma lecture.

La faute à qui ? À certains personnages... Je vous explique :

- Mrs Benner, la mère, souffrant des nerfs de manière imaginaire, mais sortant ce prétexte à tout bout de champ, futile, un peu bêbête, chiante, fofolle, bref, une mère qui me donnait envie de faire irruption dans le livre et de la dézinguer.

- Mr Collins, le pasteur chieur, qui, même avec tous les éléments sous son nez, ne voit rien, confondant les "non" avec les "oui". Plus casse-pied que lui, tu meurs. Un monument de prétention ridicule, de courbettes et de léchage de bottes. Véritable plaie.

À chaque fois qu'il ouvrait la bouche, je l'aurais bien étranglé ou enfoncé un bâillon dans le fond de sa gorge.

- Lydia Bennet, une des soeurs plus jeune, totalement fofolle, prête à tout, écervelée au possible, devenant une véritable chienne en chaleur dès qu'un homme en uniforme passe à proximité...

"Lydia, reviens, stupide cruche, je ne viens pas de dire qu'il y avait un militaire qui passait dans ma critique !!".

Bref, une vraie petite dinde, comme je vous le disais plus haut et elle ne se rendra même pas compte de sa conduite détestable, ni du mal qu'elle aura fait à sa famille... Encore une que j'aurais bien baffé avec grand plaisir et sa mère avec, parce que ensuite, lors du retour de Lydia, elle se comportera encore plus de manière entièrement irréfléchie.

- Lady Catherine de Brough est une pétasse pédante, se prenant pour le nombril du monde, donnant des leçons et des conseils à tous (des ordres, surtout, déguisés en conseils et avis éclairés) comme si elle avait la science infuse et la connaissance ultime. Mâdâme sait tout mieux que tout le monde...

Le genre de personne que nous avons tous connu dans notre vie et qui me donnait envie de passer à la guillotine, rien que ça ! Vieille folle, va, agrippée à ses principes comme une moule à son rocher.

Elle fera l'erreur de trop et... non, je ne l'ai pas éventrée, pour cette outrecuidance ultime, cette ingérence absolue, bien que l'envie ne m'ait pas manquée... mais cela aura eu une conséquence positive.

- Miss Bingley : petite vaniteuse, tournant autour de Darcy comme une mouche autour d'un pot de miel, se prenant, elle aussi, pour le centre du monde, moqueuse, une sale petite peste que j'aurais bien aimé pousser du haut des escaliers... le genre d'amie que l'on ne souhaite pas, hormis à sa pire ennemie.

- Whickam est, quant à lui, un opportuniste qui, telle la chanson de Dutronc, retourne sa veste et drague tout ce qui pourrait lui servir... Juste bon à pendre...

- Jane Bennet, la douce et gentille Jane... non, pas d'envie de meurtre sur elle, je l'aimais bien, même si elle est trop gentille. Incapable d'avoir une langue de vipère, de penser que les gens sont mauvais, même si on le lui met sous le nez, cherchant des excuses pour excuser le comportement de la personne. Cette fille aurait trouvé des excuses aux plus grands bouchers de l'Histoire. Malgré tout, je l'ai bien aimé.

Mes préférences iront à Elizabeth Bennet, à Fitzwilliam Darcy, à Mr Bingley et au pauvre Mr Bennet qui a épousé sa cruche de femme.

Pour ce qui est de ma critique de l'oeuvre, je dirais que même si c'est un livre dans lequel ne règne pas une action trépidante, sans suspense à proprement parler, je ne me suis pas embêtée en le lisant, tournant les pages en rythme.

La société de l'époque y est décrite avec une certaine férocité, une ironie mordante qui n'était pas pour me déplaire.

Et, malgré mes envies de passer certains personnages à la moulinette, sans eux, le livre aurait été moins bon. Ils en sont le sel, les épices, on réagit en les écoutant, bref, ils ont leurs raisons d'être.

Mon seul regret ? Oui, il y en a un et de taille : ne pas avoir lu ce livre plus tôt !!!

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La face de la littérature aurait été changée si miss Caroline Bingley s'était montrée un peu plus entreprenante et si, faisant fi de son éducation, elle s'était jetée au cou de Fitzwilliam Darcy, le compromettant et le contraignant à l'épouser.

Miss Caroline Bingley aurait ainsi pu acquérir une notoriété universelle et atemporelle au lieu de se contenter d'un rôle de second ordre, celui de la garce, de la Nelly Olson sauce Saison londonienne. Elle aurait alors été enviée, jalousée et haïe par les femmes de la terre entière mais bien sûr elle n'a rien fait de tout ça. Elle a préféré se prendre les pieds dans le tapis en « sympathisant » avec Jane Bennet avec l'idée d'en faire son faire-valoir local qui égaierait les heures à venir qu'elle devinait tristes et austères, terrée à Netherfield six mois de l'année ! Ah, l'orgueil, l'orgueil… on croit qu'il vient uniquement de Darcy alors que c'est GRÂCE à l'orgueil de miss Caroline Bingley que tout a été rendu possible !

Je récapitule : si la soeur de Bingley n'avait pas été aussi vaniteuse et imbue d'elle-même, si elle n'avait pas cherché aussi désespérément à attirer l'attention de Darcy sur sa jolie personne en s'agitant et en essayant de s'entourer de jeunes femmes moins sophistiquées qu'elle pour paraître à ses yeux un diamant encerclé de fange ALORS, elle n'aurait sans doute adressé la parole à aucune âme de Meryton et surtout, surtout, elle n'aurait pas invité Jane à déjeuner.

****SPOILER****
Si elle n'avait pas invité Jane à déjeuner, Jane ne serait pas tombée malade et si Jane n'était pas tombée malade, Lizzie n'aurait jamais rejoint la société de Netherfield, révélant ainsi à Darcy un caractère voué à le séduire… Vous m'avez suivi ? Donc, mesdames, mesdemoiselles (et messieurs, ne les oublions pas), au lieu de pester contre miss Caroline Bingley et de la vouer aux gémonies pour son attitude vis-à-vis de Lizzie et de Darcy, dites-lui un grand MERCI ! Moi, sincèrement, je la vénère.

Sur l'Oeuvre à proprement parler…
On vous dira "un classique de la littérature anglaise", ou encore "un incontournable parmi les classiques de la littérature mondiale". Tout cela est vrai mais cette oeuvre est bien plus que cela. Cette oeuvre ne mourra jamais, elle vise à l'éternité. Lue 10 fois, redécouverte 10 fois ; toujours la même et pourtant jamais de lassitude. Un style plus actuel que jamais, une intrigue d'une simplicité émouvante, une passion qui réconciliera toujours avec l'existence, un esprit et une âme uniques.

Jane Austen ! Un auteur, une femme, une célibataire spectatrice des sentiments des autres et metteur en scène de ses propres émotions, peint, dans un cadre d'universalité très humaine, des personnages qui ne sont en réalité que les ambassadeurs de nos propres aspirations.
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Les cinq filles de la famille Bennet, condamnées par leur statut de femmes à ne pas hériter les biens de leurs parents, revenant à un héritier de substitution en l'absence de fils, ont le devoir de trouver un mari, fortuné de préférence.

Rien des moeurs et de la psychologie des notables provinciaux n'échappe à la perspicacité de Jane Austen. C'est avec finesse et ironie qu'elle analyse leur obsession et celle des membres de la gentry, la bonne société anglaise issue de la haute bourgeoisie et de la noblesse, pour le mariage et l'argent.

Dans ce roman, d'abord intitulé Premières impressions, puis Orgueil et préjugés, traduction de l'allitération Pride and Prejudice, celle dont Virginia Woolf a dit qu'elle a permis aux femmes d'accéder à la création littéraire démontre tous les inconvénients qu'il existe à se fier aux apparences.

Un combat contre les préjugés, nés d'un orgueil vain et d'une fierté injustifiée, débordant d'humour, de séduction et de charme qui expliquent le succès intemporel de ce chef-d'oeuvre de la littérature anglaise.
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Jane Austen est définitivement la reine des tirades pleines d'esprit et de l'humour sarcastique qui insufflent dès les premières pages le vent d'un esprit subversif et contestataire.

Orgueil et préjugés ne sort pas de la règle. L'écrivaine excelle plus que jamais dans l'étude des caractères. On est toujours dans l'Angleterre du 19ème siècle où le seul souci des parents est de trouver un bon parti pour marier leurs filles dans la bonne société, le mariage restant la seule situation convenable pour une femme d'éducation distinguée et de fortune modeste.

Du coup, les filles se doivent d'être de petites femmes parfaitement accomplies et pleines de talents : savoir broder, tricoter, jouer du piano, savoir chanter, connaître les langues étrangères et lire des romances ! Savoir dessiner et s'occuper du potager peuvent être un plus.

Eh ben, le problème c'est que Jane Austen n'est pas d'accord avec ces principes qui réduisent les femmes au stade de petites choses fragiles et misérablement dépendantes. Sa vision acérée de la société, son réalisme et son ironie la poussent à remettre en question un modèle sociétal qui méprise et dénigre les femmes. La « coutume » qui veut que la femme, dans le but de devoir plaire, utilise toutes sortes d'artifices pour harponner un bon parti, les dépossède alors complètement de toute valeur.

La jeune écrivaine, bien en avance sur son temps défend le droit de la femme de refuser une demande en mariage, de faire des études et surtout d'avoir une voix, des envies et de faire ses propres choix !


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Papa il faut que tu lises Jane Austen ! Comme je suis un père obéissant et influençable ni une ni deux je cours chez mon marchand de rêve attitré je veux dire chez mon libraire préféré.
Orgueil et préjugés fut mon choix. Depuis le temps que j'entends parler de Jane Austen il fallait bien que je fasse un tour dans cette littérature Victorienne. de l'orgueil je n'en ai pas ou je pense ne pas en avoir, des préjugés j'en avais quelques uns.
Orgueil et préjugés est l'histoire de la famille Bennet et de ses cinq filles, Jane la réservée,Elizabeth l'effrontée, Lydia et Kitty les deux écervelées et Mary.
Ce n'est pas facile quand on est issu de la gentry et que l'on a cinq filles à marier alors quand arrive un prétendant c'est l'effervescence, les esprits s'échauffent.
Il y a deux façons de lire orgueil et préjugés : pour celles et ceux qui aiment les oeuvres romanesques, les amours contrariés, ce livre devrait vous plaire et puis il y a dans ce roman une charge sur les us et coutumes de cette noblesse sans titre qui par tout les moyens essaye de tirer les marrons du feu au détriment de leurs filles, un travail de maquignon pour gagner honneur et argent parce que l'amour n'est pas une priorité.
Résultat j'ai aimé ce roman et mes préjugés ont disparu, ma fille Sarah est contente bref tout est bien qui finit bien.
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Pourquoi ne me suis je pas lancée dans cette lecture auparavant ? Il aura fallu attendre mes 45 ans pour ouvrir ce livre.
Quel bonheur !
Pour excuse, je ne suis pas fan des "classiques". Je trouve en général, je l'avoue, l'écriture rébarbative... Je l'avoue, en sachant que je vais recevoir les foudres de nombreux lecteurs.
Mais là, j'ai adoré. Je n'arrivais pas à me détacher de Lizzy et de Jane.
L'écriture a beau être dans un style ancien, on s'attache aux personnages, aux descriptions, à l'histoire. Et même si on connait la fin de l'histoire, on ne s'en détache pas. Un livre sur les sentiments, d'une beauté rarement égalée. Merci Mme Jane Austen !
Hâte d'arriver à la fin du livre, mais à contrario, peur d'arriver à cette fin et de savoir que le plaisir de lire va prendre fin également.
Bref, un super moment de lecture que je conseille à tous, jeunes et moins jeunes.
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Comment ça cinq étoiles ??
(ça la reprend, elle parle encore toute seule)
En vrai Lolo t'es pas très originale, des étoiles pour Orgueil et Préjugés, Jane en a plein sa musette sur Babelio. Tu pourrais pas faire un peu moins consensuel pour voir ?
Bah non, là je peux pas non. Consensuel ou pas, j'y peux rien, Jane je l'aime, et après ma lecture d'Orgueil et Préjugés c'est pas près de se calmer.

Quelle plume décidément ! Limpidité du propos, évidence des images, impertinente lucidité dans cette habile dissection d'une époque… Comment résister ? Moi j'y renonce, c'est mon troisième Austen et je me délecte comme jamais de ces oeuvres pétillantes et faussement sages.

More please !

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P&P… Ton univers impitoyable…

A Longbourne, riante petite bourgade nichée dans son écrin de verdure , demeure la famille Benett, famille de basse noblesse dont le Patriarche est un gars bien sympa qui a choisi la difficile profession de rentier et qui n'est pas si malin qu'il en a l'air puisqu'il a quand même épousé la plus gourdasse du quartier.

Sue Ellen, la mère est une sorte de savant mélange entre Christine Boutin, Geneviève de Fontenay et Bécassine. du premier au dernier paragraphe, sa seule préoccupation est de marier ses filles. Peu importe avec qui, un beau militaire, un pasteur entre deux âges, un marquis boutonneux… N'importe lequel fera l'affaire. A la limite, même un homme de couleur… Nan , j'déconne ! Elle est pas cruche à ce point…

Bon, Faut dire qu'elle a du boulot, les minettes, elles sont cinq. Enfoncé ce bon docteur Marsh.

L'aînée, la belle Jane part en pôle position, elle est canon, elle est sympa… On devrait la marier assez rapidement…

La deuxième, Elisabeth (Lizzy pour les copains) est intéressante mais moins conventionnelle. Beau p'tit lot (Bah ouais c'est quand même Keira Knightley au ciné… hmmmm), mais qui a la sale manie d'avoir de l'esprit. La donzelle est née quelques siècles trop tôt, mais bon, si elle apprend à se taire, on devrait arriver à la caser parce que quand même elle est bien gaulée.

Vient ensuite une espèce de paire de biches en chaleur, Kitty et Lydia dont on n'a jamais vraiment bien su laquelle était l'aînée des deux. Comment vous les décrire ? Trouverai-je les mots ? On va dire que la Lydia est une chaude bécasse et que la Kitty est à peine plus tiède et un rien moins coconne. Bon pour les deux là ça devrait le faire, le premier bidasse en uniforme qui passe emporte le lot… A la limite, un pompier ça peut le faire.

Il reste la dernière, la Mary dont le passe temps favori est de casser les….. oreilles de ses voisins en s'entraînant au casting de la nouvelle star dès qu'on la laisse s'approcher d'un piano.

Il y a une foultitude d'autres personnages, des très importants et des secondaires, mais toujours assez bien posés par Austen qui montre là une grande qualité d'observation de ses contemporains. Dans le désordre on peut trouver :

Brandon et Dylan, Bingley et Darcy, les deux beaux gosses de l'histoire. Ils sont beaux, ils ont du pognon plein les fouilles, ils sont plutôt malin (enfin, surtout Brandon parce que Dylan, il est un peu paumé sans son copain…) et ils sont sympa. Heu… je rectifie : la moitié d'entre eux est sympa… au début. Pour la deuxième moitié, c'est plus dans l'ignoble au début, le passable au milieu et plus on va vers la fin, plus c'est le gars qu'on a envie d'avoir comme beau frère…

Ha oui, j'allais oublier, il a un autre beau gosse, David Beckham ou un truc comme ça. Mais lui ne court pas dans la même catégorie. Lui, ce serait plutôt un genre de Pervers Pépère dans un costume de Soldat Ryan. Alors lui, au niveau sympa, il a la courbe inverse du Brandon. Au début, tout le monde l'aime et ensuite c'est le vilain petit canard. Heureusement, à la fin, j'ai pas compris pourquoi, tout le monde le re-aime…

Il y a l'autre demeuré,là… le cousin Collins, tellement occupé à faire de la lèche qu'il ne comprend pas ce qu'on lui dit. Hé Couillon, elle te dit non, c'est non ! Me fait penser à jean Claude Dusse, en moins sympa. Enfin il s'en trouvera une quand même…

Il y a aussi des filles, La Miss Bingley, la soeur de Dylan, qui voudrait bien pécho Brandon mais qui s'y prend comme un sac. Il y a sa copine mais elle on s'en fout, elle est déjà maquée avec Dormeur ou Simplet, je sais plus…
Il y a Georgiana, qui a vraiment un prénom à chier mais qui a l'air sympa comme tout et qu'on aurait envie de connaître mieux. C'est la soeur de Brandon… Vous suivez ??
Il y a Les Gardiner (famille de Sue Ellen) qui sont les oncles et tantes qu'on rêve tous d'avoir (surtout qu'ils ont de la thune aussi comme tout le monde dans ce livre sauf Beckam…)

Il y a Catherine, la grande méchante tante, on se l'imagine un peu comme la marâtre de Cendrillon, elle fait un peu peur mais à la fin, elle l'a bien profond parce que Brandon se mariera pas avec sa fille (Oui parce qu'à cette époque, on a le droit de se marier entre cousins comme Christine Boutin déjà citée précédemment, sur laquelle je dois faire une fixette…).

Je vous passe les voisins les Lucas, le Colonel Moutarde qui aidera de son mieux, une autre tante et un autre oncle qui sont là pour la déco… quelques domestiques et femmes de charges, des militaires en goguette etc…

Je vous raconte pas l'histoire, Jane Austen le fait carrément mieux que moi et il y a plein de jolies critiques sur Babelio bien écrites à ce sujet.

Pour finir, je dois avouer que je nourrissais moi-même de forts préjugés par rapport à ce chef d'oeuvre classique…
Je l'ai lu pour faire plaisir à Gwen parce que c'est ma première copine de Babelio et qu'elle a un sourire terrible ;-) (Pourvu que ma femme ne lise pas ma critique…)

Hé bin Gwen, tu peux te vanter de m'avoir convaincu. Jane Austen est un auteur rare qui sait observer ses contemporains et qui a un vrai don pour rendre compte de la condition de la femme de cette époque. Bravo Jane !! Si, si je me suis même promis que j'en lirai un autre si c'est du même tonneau (Nan Gwen c'est pas que pour te plaire :-D).

Ok c'est pas un page turner et on ne se demande pas à chaque page ce qui va arriver (surtout qu'on connaît l'histoire dans les grandes lignes).
N'empêche… je me suis quand même surpris à ne pas le lâcher pour savoir la suite et je l'ai fini en trois jours. Hey Galounette, je l'ai fini avant toi ?

En résumé, même si ça vous dit rien, lisez le… Si vraiment ça vous plaît pas, je vous rembourse… Top là ! C'est dit, c'est dit… Cochon qui s'en dédit…
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