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Critique de Bazart


Contrairement à la personne qui partage ma vie, je ne suis pas un inconditionnel de Paul Auster, l'auteur, j'ai du lire deux ou trois romans de son immense bibliographie, et notamment l'immense Vertigo lu il y a trois ans dans le cadre d'un roman de quartier.Après avoir lu Excursions dans la zone intérieure, son dernier livre paru en France ( chez Actes Sud il y a quelques semaines) je ne sais pas si je deviendrais forcément plus fanatique de son oeuvre, mais j'ai pu me rendre compte à quel point le type est torturé et cérébral et surtout passionné par la création littéraire.

Ce livre n'est pas un roman mais une sorte d'autobiographie dans laquelle Auster revient sur ses années d'enfance, d'adolescence et d'étudiant, mais toujours à l'aune de la réflexion littéraire ou même cinématographiques.

Toutes les émotions, les croyances, les joies et les chagrins, les pensées, les lectures de l'enfant, puis de l'adolescent, et enfin du jeune adulte, qui l'ont conduit à être la personne et l'écrivain qu'il est aujourd'hui.Le livre est quand même un peu ardu ( austère, pourrais je dire si j'osais) , car il s'escrime à nous plonger dans le paysage mental d'une jeunesse peuplée d'objets doués de vie, d'éclectiques héros de romans, de créatures cinématographiques, de prodigieux joueurs de base-ball qui nous montre à quel point un jeune garçon s'initie au monde sous le double signe de l'imaginaire et de l'environnement socioculturel des États-Unis de la seconde moitié du xxe siècle.


La seconde partie du film n'a pu que me passionner puisqu'elle s'attache à disséquer deux films célèbres ayant construit l'écrivain, L'Homme qui rétrécit de Jack Arnold (1957) avec cette question « comment nous insérons-nous dans un cosmos qui défie notre compréhension ? » et Je suis un évadé de Mervyn LeRoy (1932) et même si je n'ai pas vu ces films, la précision avec laquelle il raconte les films dans les moindres détails force vraiment l'admiration.

Tout au long de cette autobiographie très érudite, Paul Auster y apparait comme un jeune homme très torturé, traversé par des épisodes d'abattement total suivi de moments d'exaltation et c'est à travers les lettres qu'il envoie à Lydia (qui deviendra sa première femme et dont il est séparé géographiquement à l'époque pendant deux ans) qu'il raconte ses années de galère financière et de questionnements intenses.

Bref, si on adore Paul Auster et les journaux intimes et les auto-analyses littéraires, le livre est pour vous...pour ceux qui ne connaissent pas bien l'oeuvre du romancier, commencez plutôt par sa trilogie new yorkaise ou par ce Léviathan, livres bien plus accessibles..
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