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Christine Le Boeuf (Traducteur)
EAN : 9782253139072
317 pages
Le Livre de Poche (01/02/1996)
3.89/5   1440 notes
Résumé :
Comment et pourquoi Benjamin Sachs, jeune écrivain talentueux des années Reagan, est-il devenu le poseur de bombes qui plastique l'une après l'autre les multiples statues de la Liberté ornant les villes américaines ?
C'est à cette question que cherche à répondre son ami Peter Aaron dans ce récit traité à la manière d'une biographie, réponse anticipée aux enquêteurs du FBI, à la légende médiatique qui s'est déjà emparée de Sachs.
Et le romancier du Voya... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
3,89

sur 1440 notes

LÉVIATHAN a peine refermé, je sais que j'ai adoré même si je n'ai pas saisi toute l'étendue de ce roman (et qu'il me faudra le relire encore plusieurs fois pour espérer en comprendre toute la portée).

Dans ce que j'ai compris, Paul Auster nous parle de la création littéraire en se dédoublant littérairement : Peter Aaron, n'est autre que Paul Auster dans son rôle d'écrivain et Benjamin Sachs (dont le prénom est aussi le nom du pseudo de Paul Auster pour son tout premier livre publié) représente la création.

Selon Wikipédia, "le Léviathan est un monstre colossal. Il peut être considéré comme l'évocation d'un cataclysme terrifiant capable de modifier la planète, et d'en bousculer l'ordre et la géographie, sinon d'anéantir le monde"... Et dans mon interprétation, le Léviathan de Paul Auster n'est autre que la création qui peut détruire l'écrivain quand il en manque mais qui peut bouleverser et changer la vie des lecteurs à travers ses livres.

"Parce que mes livres sont publiés, ai-je expliqué. Des gens les lisent, et je ne sais pas du tout qui ils sont. Sans même m'en douter, j'entre dans la vie d'inconnus, et aussi longtemps qu'ils ont mon livre entre les mains, mes mots sont la seule réalité qui existe pour eux." (p18*)

"Nul ne peut dire d'où vient un livre, surtout pas celui qui l'écrit. Les livres naissent de l'ignorance, et s'ils continuent à vivre après avoir été écrits, ce n'est que dans la mesure où on ne peut les comprendre." (p68*)

Encore un très grand livre de Paul Auster. En plus, j'adore quand il se sert d'éléments biographiques pour mieux nous perdre : "...et que même si ce sont des histoires vraies, elles sont aussi inventées. Ou que, même si elles sont inventées, elles sont vraies." (p212*)


LÉVIATHAN de Paul Auster
Traduit par Christine le Boeuf

Editions Actes Sud (GF) / Babel (poche)


* Édition Babel de 1994
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Après Joyce Carol Oates, Stefan Zweig , F Scott Fitzgerald, Faulkner je poursuis mon périple en terre inconnue.
Ouvrir un livre c'est un peu comme découvrir un nouveau monde, jouer les explorateurs. Cette fois je suis parti à la découverte de Paul Auster et son "Léviathan ".
Cet auteur m'a séduit tant par le style que par la trame de l'histoire.
Ce roman est pour moi un hommage à l'amitié; pas l'amitié virtuelle comme Facebook non je veux dire l'amitié avec un grand A.
Le roman commence par la mort de Ben Sachs dans l'explosion de sa bombe.
On va découvrir sa vie grâce à Peter Aaron autre écrivain. Leurs rencontre dans un bar, leur amitié naissante, le même désir de partage .
Au fil des chapitres la psychologie de Ben devient plus complexe laissant Peter dans le désarrois. Léviathan c'est l'Amérique, l'Amérique des coups tordus l'Amérique des années 80 de Ronald Reagan.
Sachs va devenir terroriste et s'attaquer au symbole de l'Amérique la statue de la liberté. Dans ce roman tous les personnages sont intéressants, ils vont apporter au fil du récit un morceau de la vie de Ben, leurs joies, leurs souffrances.
Je voulais terminer cette critique par une citation de Paul Auster : "ma mission d'écrivain c'est de faire ressentir ce qu'est un être humain."
Je voulais saluer mon ami FX qui m'aide à élargir mon univers littéraire.
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Dire que j'ai lu tant de livres de Paul Auster et jamais ou pas encore : Léviathan, pourtant il sera( je n'ai pas encore lu toute son oeuvre) certainement un de mes titres les plus chers avec notamment : Chronique d'hiver.
" Tes pieds nus sur le sol froid au moment où tu sors du lit et vas jusqu'à la fenêtre. Tu as soixante -quatre ans . Dehors, l'air est gris, presque blanc, pas de soleil en vue.Tu te demandes: combien de matins reste-t-il ?

Une porte s'est refermée.Une autre porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie. "

Si je cite cet extrait de Chronique d'hiver, c'est parce qu'il me semble en corrélation étroite avec le roman : Léviathan.
Tout comme d'autres lecteurs, j'ai cherché naturellement qui était Léviathan, surtout que ce nom est le titre de plusieurs romans de différents auteurs. Léviathan serait un monstre marin.
Mais alors qui est le monstre dans ce roman ?
La littérature, le fait et le pouvoir d'écrire ?
Léviathan met en scène deux écrivains : Peter, le narrateur et Ben Sachs qui devient l' ami indéfectible du premier.
On est un peu tenté d'ailleurs de se demander qui est qui ? Il y a tellement de l'un dans l'autre où de l'autre dans l'un qu'on se demande si les deux ne font pas qu'un. Un qui vit sa vie, un qui la rêve ?
Ben Sachs est d'une certaine façon le mentor de Peter, leurs vies se brouillent, s'entrecroisent autour de livres, de femmes, d'histoires parallèles.
Les deux hommes écrivent, Peter met longtemps à démarrer tandis que Ben est brillant, jusqu'au jour où il comprend qui il est et ce qu'il veut être réellement.
Paul Auster a l'art et la manière de nous balader dans ces histoires , d'un personnage à un autre, d'un homme à un autre homme, d'une femme à une autre sans jamais nous ennuyer, ni provoquer d' appitoiement
Les fêlures de l'âme sont magnifiquement mises en lumière , elles captent tous les non-dits de l'existence, tous les rejets d'enfance enfouis dans les mémoires.
On ne peut que s'attacher à ces hommes : Ben, Peter, ces femmes: Lillian, Maria et Fanny..
Vous l'avez compris, un livre qui nous ébranle, qui nous fait douter pour se dire un matin:

Une porte s'est refermée..Une porte s'est ouverte.

Tu es entré dans l'hiver de ta vie et as-tu réussi à être toi-même ?

Léviathan : Un nom qui résonne comme le cadran du Temps.
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Une fois de plus, le miracle Auster fonctionne : Dès la première ligne, on se coule dans les mots comme dans une rivière paisible et l'on se laisse porter par le récit. D'où qu'il parte et où qu'il aille, le plaisir vient de la traversée et de l'exploration des méandres.

Méandres qui nous entraînent cette fois-ci dans les errements de Benjamin Sachs, jeune écrivain taraudé par la quête de sens et le besoin d'agir contre la violence inhérente à son pays, l'Amérique, et que cette obsession conduira à la mort. Errements racontés par son ami Peter narrateur du livre, qui cherche à transcrire au plus près la vérité de Benjamin par-delà les accusations de terrorisme qui ne manqueront pas d'entacher son souvenir.

En contrepoint de cette sorte d'ascèse politique relatée à travers les yeux naïfs et compatissants de Peter, se dessine la brutalité du monde en cette fin de décennie 80 avec la chute du mur de Berlin et le ras de marée libéral aux Etats-Unis, sous le regard d'une statue de la Liberté mise en scène dans le roman comme le symbole d'un idéal perdu.
Et toujours l'incontournable New York, personnage préféré de l'auteur qui perd dans cette histoire son essence de cocon protecteur.

Miracle Auster: je n'ai pas cru une seconde à cette histoire à laquelle je n'ai pourtant pas cessé d'adhérer, tant est naturel le processus de métabolisation de la nourriture littéraire que propose l'auteur.
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Un homme est mort, déchiqueté par une bombe artisanal qui lui a explosé entre les mains. Très vite, l'écrivain Peter Aaron devine qu'il ne peut s'agir que de son ami Benjamin Sachs, lui-même écrivain, disparu depuis quelques années. L'auteur décide alors de relater la vie de Sachs dans un livre auquel il donne le titre d'un ouvrage inachevé de son ami, Léviathan. Aaron y dévoile tout se qu'il sait, pour l'avoir vécu avec lui ou parce qu'on le lui a raconté, du parcours de son ami. Il dispose de beaucoup d'informations dont les enquêteurs du FBI ne disposent pas encore, mais qu'ils finiront par découvrir. le moment venu, il leur remettra le manuscrit pour éclairer la quasi totalité des zones d'ombre de l'enquête.

A travers ce livre, Auster décrit le parcours de jeunes gens, nés à la charnière des années 1940-1950, qui pnt été plus ou moins traumatisés par la guerre du Vietnam. Certains s'en sortiront bien, d'autres sombreront dans les errements de l'alcool, de la prostitution ou de la violence.

J'ai retrouvé dans cet ouvrage, le second que je lis de cet auteur, le style d'écriture que j'avais peu apprécié dans son dernier livre 4321. Je pense avoir compris ce qui me dérange dans ce style : des JE, ici 3, imbriqués : l'auteur, Paul Auster, écrit à la première personne (le premier JE) pour raconter l'écriture d'un livre par son héro Peter Aaron, qui lui même écrit à la première personne (le deuxième JE) l'histoire de son ami Benjamin Sachs, en citant le plus souvent à la première personne (le troisième JE) Sachs et les personnes qui l'ont connu racontant les épisodes que Aaron n'a pas vécu. Assez déroutant !
La première partie est lente et très descriptive. le triple JE la rend plutôt aride. La seconde partie, après l'accident qui aurait pu coûter la vie à Sachs, et qui le fera basculer dans la violence, est plus rythmée, et d'un abord plus facile
J'ai lu ce livre, considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de Paul Auster, pour me réconcilier avec son écriture après la lecture de 4321 que j'ai peu apprécié. Objectif pas totalement atteint...
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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critiques presse (1)
LesEchos
06 février 2023
Le narrateur retrace l'histoire du poseur de bombes, qui prend pour cibles les répliques des statues de la Liberté qui décorent l'espace public américain de l'Ohio au Massachusetts. Ses recherches visent à donner une vérité différente de celle du FBI et le poussent à s'interroger sur les différentes conceptions de l'identité américaine, de la Loi et de la démocratie.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
Cligner des yeux ne m'était d'aucun secours, et secouer la tête ne faisait que me donner le vertige. Sachs était devenu un homme à deux têtes et à deux bouches, et quand enfin je me levai pour partir, je me souviens qu'il m'a rattrapé dans ses quatre bras juste au moment où j'allais m'écrouler. C'était sans doute une bonne chose qu'il fût si nombreux ce soir-là.
(p.46)
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L'époque Reagan commençait. Sachs continuait de faire ce qu'il avait toujours fait, mais dans le nouvel ordre américain des années quatre-vingt, sa position tendait à se marginaliser. S'il ne manquait pas de lecteurs, leur nombre se réduisait néanmoins et les revues qui le publiaient devenaient de plus en plus obscures. De façon presque imperceptible, il en vint à être considéré comme dépassé, comme décalé par rapport à l'esprit du temps. Le monde autour de lui avait changé, et dans le climat ambiant d'égoïsme et d'intolérance, d'américanisme débile et triomphant, ses opinions rendaient un son étrange de raideur et de moralisme. Il était déjà assez inquiétant que la droite fût partout en pleine progression ; l'écroulement de toute réelle opposition à cette droite paraissait à Sachs plus inquiétante encore. Le parti démocrate s'était effondré ; la gauche avait pratiquement disparu ; la presse était muette. L'autre bord s'était soudain approprié tout les arguments, et élever la voix contre lui passait pour de mauvaises manières. Sachs continuait à exprimer ses idées, à affirmer haut et fort ce qu'il avait toujours cru vrai, mais de moins en moins de gens prenait la peine de l'écouter. Il prétendait que cela lui était égal, mais je voyais bien que le combat l'épuisait et qu'alors même il tentait de trouver un réconfort dans la conviction d'avoir raison, il perdait peu à peu confiance en lui.
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Depuis cent ans, transcendant la politique et les idéologies, [la statue de la Liberté] se dresse au seuil de notre pays comme un emblème de tout ce qu'il y a de bon en nous. Elle exprime l'espoir plus que la réalité, la foi plus que les faits, et on serait bien en peine de découvrir une seule personne qui veuille dénoncer les valeurs qu'elle représente : démocratie, liberté, égalité devant la loi. C'est là ce que l'Amérique a de meilleur a offrir au monde, et si peiné soit-on de l'échec de l'Amérique à se montrer digne de ses idéaux, les idéaux eux-même ne sont pas en question. Ils ont été la consolation de multitudes. Ils ont instillé en nous tous l'espérance de pouvoir un jour vivre dans un monde meilleur.
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Un mur me sépare de mes propres pensées, je me sens coincé dans un no man's land entre sentiment et articulation, et en dépit de tous mes efforts pour tenter de m'exprimer, j'arrive à mieux qu'un bégaiement confus.
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Le pénitencier fédéral de Danbury, Connecticut. J'ai résidé dans cet hôtel pendant dix-sept mois (...) Vous n'avez aucun souci à vous faire là-dedans. On vous sert trois repas par jour, vous n'avez pas besoin de vous occuper de votre lessive, toute votre vie est planifiée d'office. Vous seriez étonné par la liberté que ça procure.
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