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Critique de fnitter


Un roman qui fait son boulot : Divertir.

Ancien de chez Fleuve Noir, repris par J'ai lu et enfin Diable vauvert. Qu'elle est courtisée ce petite série datant de 1992 (pour le premier et 2003 pour le dernier).
Il est à noter que un petit nouveau Kwak, doit sortir incessamment sous peu chez Diable Vauvert.

Premier tome : Cybione :
Elya Nahm est parfaite. C'est une Cybione pour Cybernétique Biologique Clone. Plus rapide, plus forte et immortelle (elle renaît dans sa cuve à chaque mort, qui seront nombreuses). Elle travaille au profit d'Ender, une société qui assure l'inassurable et notamment les constitutions de plusieurs milliers de mondes. Envoyée en dernière chance, là où les autres ont échoué, elle oeuvre donc à la stabilité et à la préservation de la démocratie, du moins en apparence. Mais Elya est une rebelle et son employeur est souvent obligé d'envoyer des assassins à ses trousses pour la faire revenir au bercail une fois son job effectué.
Dans ce premier opus, Elya est envoyée sur Cheur où une entreprise criminelle tente de déstabiliser les institutions de la planète. Action, réaction, meurtres et enquête seront les credo de cette première histoire.

Une farce. Tout du moins au début, c'est ce que devait être ce roman. Une application à la « presque » lettre d'une règle non-écrite en matière de romanesque : Les 3 S, pour Sexe, Sang et Sueur. Mais finalement le texte plaît et remanié, il atterrit chez Fleuve Noir.
La prise en main est aisée. Très rapidement on nous donne les clés de l'univers et des personnages crées (on est dans le format court, rappelons-nous).
Le style est familier, volontairement vulgaire, et franchement, pour ce premier tome, exagéré (cela s'améliorera nettement dans les tomes suivants).
Cela étant, malgré un début que je qualifierais volontiers de bâclé, à grands renforts d'analogies vaseuses sur la plomberie et les chiottes à déboucher, le récit est plus complexe, intelligent et fouillé que ne le laissait supposer cette intro. Nous avons donc un technothriller politique bien ficelé. Sang et Sueur sont bien présents (un peu moins le troisième S, mais c'est sans conséquence). Ayerdhal critique violemment au passage l'ultralibéralisme, poussé à son paroxysme, où police et justice sont privatisées (Hein les USA ? Vous croyez ?).

Si on aime le genre et l'héroïne, on pourra se pencher sur Vendredi de Heinlein qui présente des similitudes troublantes (mais écrit en 1982. C'est qui qu'a copié qui?)

Second tome : Polytan :
Après une petite explication de qui est qui et qui fait quoi dans l'univers crée par l'auteur, Elya Nahm est envoyée cette fois sur Cinq-Tanat où le Polytan, un système politique anarchique est en passe de renaître de ses cendres, menaçant la démocratie de tout un pan de la galaxie.

Toujours très orienté politique et manipulations des institutions par les grands (élus, financiers, industriels et mafieux) on passe cette fois du technothriller légèrement politique du premier tome au thriller politique légèrement techno.
Moins de sexe, beaucoup moins de vulgarité, plus de « sérieux ». L'auteur a trouvé sa vitesse de croisière dès ce second opus, où son personnage commence à prendre conscience qu'elle n'oeuvre pas forcément pour le bien des masses. En même temps, Ender est un assureur. Qui a dit que ces derniers étaient des entreprises philanthropiques ?

Troisième tome : Khelsoom Jahnaïc
Toujours selon le même schéma, Elya Nahm est envoyée cette fois sur le monde de Jahnaïc. Petite particularité, elle y est déjà morte à plusieurs reprises, légère indication que cette mission-ci ne sera pas de tout repos.

Une petite satire amusante du pays presque éponyme, footballistique, chamanique, ésotérique et bien sûr politique.
Si la trame du roman reste la même, avec les ingrédients 3S (Sang Sexe Sueur pour mémoire), Ayerdhal fait évoluer son personnage et son environnement. Elya prend conscience qu'elle est plus manipulée que manipulatrice et qu'il serait peut être temps de prendre son envol du nid (de vipère) que représente Ender, mais il faut pour cela échapper aux Spads, ces assassins dont l'unique but est de s'assurer du retour de l'enfant prodige.

Dernier tome : L'oeil du Spad
Dernier tome à l'heure actuelle édité des aventures d'Elya Nahm.
Plus qu'un tome indépendant (comme l'étaient les trois premiers), c'est un prolongement du troisième, avec réminiscence du premier.
Elya poursuit sa quête de redresseur de torts des mondes en danger et Ayerdhal poursuit sa critique désabusée des systèmes politiques « démocratie-méritocratie » à l'américaine soutenue par ses services secrets.
Retour du sexe pour le sexe. (Du volume à remplir ?)

Un tome qui aurait pu servir de conclusion tout en laissant suffisamment d'ouverture pour le cinquième. Douze ans après quand même.

Lu et critiqué dans le cadre d'une opération Masse critique. Merci à Babelio et à Diable Vauvert.
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