Les Anges, tome 2 : Affronter

Avec moi (...) c'est tout ou rien. Je suis peut-être pas cap de sauter d'une cascade rocheuse, mais je suis suffisamment fou pour me lancer dans un truc dingue avec toi.

Il me faut une minute pour me reprendre. Ca va aller. Il faut que je me remette de mes émotions.
Il faut que je me remette de lui.
Il faut que mon cœur cesse d'être aussi malléable et élastique.

- C'est toi qui es cinglé, je murmure à mon tour.
- C'est possible. Mais alors, nous faisons la paire.

- Pas doué pour embrasser hein ? M.J. n’est pas du même avis que toi. Je crois qu’entre nous, c’était un accident. Je me suis trompée d’Ange. Ma langue est mieux dans sa bouche. À lui.

Être amoureux ne veut pas dire connaître la personne depuis longtemps ou la connaître par coeur. Aimer quelqu'un signifie vouloir s'endormir en pensant à cette personne, se réveiller en pensant à cette personne, manger en pensant à cette personne, et penser à des choses qui te paraîtraient anodines chez une autre, penser à son sourire, à la façon dont elle marche, à celle dont elle te parle...

Toi, t’es pas comme les autres. T’as un truc qui change, ce truc qui transperce l’âme, tu vois de quoi je parle ? Puis t’as ce regard, qui interpelle les gens, celui qui dit que t’as besoin d’aide et que t’es complètement à côté de la plaque. T’es pas normale, mais vraiment pas normale. T’as ce putain de sourire qui a l’air de dire, « j’emmerde tout le monde, puis j’emmerde la vie aussi », t’as cette façon de marcher aussi qui trahit ton sourire. Et t’as beau faire la dure, la forte, l’insensible, l’orgueilleuse, l’insolente, l’intouchable, ça se voit au premier coup d’oeil, et à force, t’es plus crédible. Ça se voit que tu ne vas pas bien, qu’à tout moment tu peux t’effondrer. Qu’il suffit qu’on te bouscule un peu fort pour que tu finisses par tomber. Mais toi, t’es inoubliable. T’es pas le genre de fille qu’on oublie comme ça, en claquant des doigts. Toi, t’es un ouragan. Tu laisses des séquelles et des traces de ton passage, et ça, partout où tu vas. Puis toi, t’es comme la pluie aussi. T’es belle à regarder, ça en devient même tout drôle parfois. Tu sens l’espoir et tu sens la vie. Et t’es là, tu débarques, et tu sèmes tes petits bouts de toi, puis tu t’en vas. Bordel. T’es tellement de choses à la fois… T’es comme un vieux souvenir qu’on n’arrive pas à effacer. Et putain, ça me fait peur tout ça.

Je t'a(b)ime

Sa chaleur m'enveloppe, sa douceur me transporte et me fait encore plus culpabiliser.
- Arriver à quoi ? Je ne t'ai rien demandé, bébé...
Tendrement, il essuie mes larmes du pouce et s'allonge de côté contre le dossier du canapé en refermant sa main sur ma hanche pour me forcer à me tourner vers lui.

- Toi aussi, tu as peur ?
Je me contente de hocher la tête.
Je ne sais pas ce qu'on est en train de faire. Mais ce qui est sûr, c'est que je n'ai jamais autan crevé de trouille de ma vie.

Oh non ! Tu ne m'auras pas comme ça, chérie ! Personne ne me traite comme ça. Personne.
Brutalement, je la repousse et elle lève les mains en l'air et ferme les yeux vivement en allant cogner le mur.
Je fais demi-tour aussi sec et sors en claquant la porte.
Il faut que... que je réfléchisse à tuot ça. Merde !