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Critique de Bequelune


Voilà un texte assez court et abordable (aussi bien au niveau de prix du livre que de son écriture) qui s'en prend, comme son nom l'indique, au site de "réseau social" Facebook. Ce livre reprend en fait deux articles, en les développant, initialement paru dans le journal libertaire "Rodez la rouge".

Le livre commence par une adresse aux "dépassés, déconnectés et inadaptés au monde actuel" où il rapelle le jargon Facebook et son fonctionnement. Bien utile pour comprendre exactement de quoi l'on parle.

Le propos s'articule ensuite sur plusieurs thèmes. D'abord une critique virulente du modèle économique Facebook, à savoir la concentration, l'utilisation et la vente des données personnelles de ses utilisateurs à des fins commerciales et publicitaires.

Azam élargit ensuite son analyse : il veut penser Facebook comme un "idéal type" et se sert donc de l'exemple du site pour montrer l'émergence d'u nouveau rapport au monde et rapport à soi, marqué du sceau de la réification/marchandisation. L'auteur cite Guy Debord, Anders comme Karl Marx pour montrer que Facebook participe à une "neutralisation du monde", soit la mise à distance de situations réellement vécues au profit d'une mise à distance permanente qui est aussi mise en spectacle permanente.

Les dernières parties du livre, fort appréciables, contestent l'idée selon laquelle c'est Facebook qui a permit les révolutions arabes, rappelant trés justement que pour qu'il y a ait renversement de pouvoir il faut d'abord qu'il y ait des hommes et des femmes dans la rue, aux prises violentes avec les gardiens de l'ordre.

Voilà donc un livre court et assez exhaustif du problème Facebook. On appréciera particulièrement que l'auteur ne s'est pas contenté d'une prose du type "Facebook c'est le mal parce qu'il nous espionne" mais qu'il ait peaufiné son analyse sociologique pour penser le site de rencontre comme une technologie sociale produisent une subjectivité déterminée.
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