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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Nathalie s'est prise d'une fascination pour le code ! Il faut bien choisir, ce sera Python. Elle veut comprendre, apprendre, appréhender cet univers.

Si l'idée est plutôt sympa, le bouquin finit par devenir laborieux lorsqu'il se perd à retracer l'historique de l'informatique.

Et de l'éblouissement, il ne reste finalement que quelques miettes entremêlées aux pensées et relations de l'autrice
Lien : https://www.noid.ch/python/
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La narratrice,  romancière d'une cinquantaine d'années, est un jour fascinée par la concentration avec laquelle le fils d'un de ses amis est penché sur son ordinateur, en train de coder. Intéressée par ce nouveau langage, elle se met en tête d'apprendre à coder, tente la "piscine" pour intégrer la fameuse école 42 de Xavier Niel, échoue, évidemment, mais se met à fréquenter , en observatrice tout ce petit monde de geeks.
Si on apprend plein d'informations intéressantes sur cet univers qui trop souvent dépasse ceux qui ne sont pas nés avec Internet, très vite, on se demande où va le roman et quel est son réel intérêt. Pourquoi évoquer tout à coup son ami d'enfance qu'elle ne voit plus ? Pourquoi débusquer cet étudiant de l'école 42 jusque chez lui ? le récit se termine de manière abrupte et peu satisfaisante.




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Etant un développeur Python dont la première passion est la littérature, j'ai naturellement reçu ce livre en cadeau. Même si j'étais sceptique par rapport à l'approche autofictionnelle, j'étais tout de même emballé par la promesse de départ, qui est d'explorer les liens et différences entre la pensée littéraire et la pratique informatique.
Le problème du livre, c'est que cette promesse, pourtant sans cesse réitérée, n'est jamais tenue. Car ce qui intéresse vraiment l'écrivaine, ce sont ses propres fantasmes et rien de plus. L'histoire démarre par un trouble érotique suscité par un jeune homme qui a passé la nuit à coder (alors que tout jeune homme normal devrait boire et faire la fête selon elle), elle se termine sur l'idée que le nerd est quand même une forme de bad boy (d'où l'érotisme ?), et à la fin, l'autrice ne sait toujours pas programmer en Python.
C'est l'hypocrisie de ce projet littéraire : l'autrice fuit sans cesse l'apprentissage du langage de programmation, malgré ses pédagogues d'une patience infinie. On lui dit d'emblée que la programmation est une forme d'artisanat, d'école de l'humilité où la moindre erreur fait tout planter, un processus addictif de résolution de problèmes. Pourtant, entre deux fantasmes sur Marlon Brando habillé en peau de serpent dans un film de Lumet, elle s'obstine à craindre un monde trop rationnel où les gens penseront comme des machines à force de programmer. Si elle avait pris la peine d'apprendre à programmer, elle se serait rendu compte que la résolution de problème demande beaucoup de curiosité et de créativité.
Personnellement, ça ne m'intéresse pas de voir comment une écrivaine transforme un langage de programmation en fantasme, d'autant plus que ce fantasme fuit la réalité et cherche au contraire à s'accrocher aux clichés. Certains sont d'ailleurs particulièrement insultants sur les introvertis, chose étonnante pour une écrivaine qui admire Proust et Kafka. Pourquoi imaginer une haine du monde perverse chez celui qui reste dans sa chambre à programmer, et pas chez celui qui lit ou écrit?
Ce livre est l'histoire d'une rencontre manquée entre une autrice et son sujet. C'est dommage, car encore aujourd'hui la technique, l'ingénierie et les mathématiques restent des impensés de la littérature blanche, et les bons écrivains-ingénieurs sont rares. Pour de vraies réflexions sur la technique, il faut mieux se tourner vers Les Désarrois de l'élève Törless de Musil, ou bien le Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes de Pirsig.
Et pour finir, sachez qu'il n'y a aucune honte à avoir à apprendre un langage informatique, quelque soit votre âge!
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Ce récit d'une écrivaine à la découverte du code a la fraîcheur du béotien qui va à la rencontre d'un monde qu'il ne comprend pas où qu'il prétend ne pas saisir. Dans "Python" (P.O.L., 2024), la romancière Nathalie Azoulai s'interroge sur cette langue vivante "qui pourtant ne se parle pas", sur cette révolution graphique et la fascination qu'elle provoque. Que ce soit pour ces jeunes codeurs, absorbés dans leur monde, comme de la puissance de la science sur les lettres. Azoulai multiplie les saillies, les réflexions que lui inspirent ce monde et ces gens. Souvent avec une belle pertinence, comme quand elle pointe que le langage humain semble être devenu secondaire... Cette défaite des lettres sur la science, semble être aussi pour Azoulai, la défaite d'une génération sur une autre. le code incarne à la fois la jeunesse et le futur. Une autre forme d'art qui ne parle plus qu'aux machines ou un nouveau pouvoir sur le monde, capable de le façonner, de l'exécuter, sans qu'on sache si c'est pour le transformer ou pour le terminer. Coder, c'est comme le contraire de la littérature, puisque c'est tenter d'enlever son ambiguïté au monde, en réduire le sens pour mieux le dominer.

Le livre de Nathalie Azoulai n'est pourtant pas sec comme une page de code, au contraire. L'écrivaine va à la rencontre des jeunes humains de ce monde, tente de les entendre, même si la "daronmancière" semble plus fascinée par la portée érotique de leur jeunesse que par ce qu'ils produisent. C'est peut-être la limite de l'exercice : Azoulai ne parvient pas entrer dans le vide que construit ce monde, que ce soit le flow du codeur, mais plus encore, à regarder la pauvreté de ce que les data assemblent. Leur puissance en reste au niveau du fantasme romantique... Et celui-ci, faute d'avoir percé le code, ne parvient pas à sortir d'une fascination déçue, à l'image de la convocation finale de ChatGPT, bien trop convenue.

Avec sa naïveté feinte à la Xavier de la Porte, elle nous embarque pourtant. Azoulai regarde avec désir le monde qui vient, comme pour assouvir ou retrouver un instant la puissance perdue des lettres. Elle oublie (tout en ne cessant de le montrer) que cette puissance n'est que jeunesse. Qu'elle est aussi feinte que l'a été la puissance des lettres. de la figure du poète à celle du codeur, nous sommes confrontés à un même héroïsme feint, celle d'une puissance à dire le monde, à le réduire, à l'instrumentaliser plus qu'à le libérer.
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