Lu à haute voix en juillet 2018
Une mystérieuse villa perchée au sommet d'une falaise vertigineuse, un groupe d'enfants intrépides, une porte dissimulée, une série d'énigmes à déchiffrer, une présence planant sur l'ensemble… Tous les ingrédients d'une aventure digne du Club des Cinq sont réunis par
Pierdomenico Baccalario dans ce premier tome de la série Ulysse Moore. J'ai acheté ce roman par curiosité, ayant lu quelque part que son auteur était l'un des plus lus en littérature jeunesse en Italie : nous n'avons malheureusement pas été convaincus.
L'objet livre est attrayant : belle couverture aux motifs sibyllins dont les rabats renferment cartes et indices invitant à la chasse au trésor, mise en scène du récit avant même la première page, jolies illustrations donnant l'impression de dissimuler des indications qui pourraient se révéler cruciale pour l'enquête.
Le problème, c'est qu'au-delà de cette belle présentation, le livre ne propose rien de plus que ce qu'offraient déjà les fameux romans d'
Enid Blyton : un décor pittoresque sommairement esquissé, des personnages lisses ne rencontrant pas de dilemme particulier (certains, comme l'antipathique Olivia Newton qui rôde dans les parages, sont à peine introduits sans que l'on puisse saisir leur rôle dans le cadre de ce premier tome), une enquête appréhendée et résolue de façon linéaire par les jeunes héros qui se trouvent toujours commodément disposer des informations pertinentes pour trouver la solution… le style littéraire et les dialogues ne présentent que peu d'intérêt, l'intrigue est rapidement résolue et apparaît rétrospectivement comme une sorte de préliminaire à la véritable histoire : de fait, on découvre à la dernière page que l'histoire commence à peine et qu'il faudra acheter les tomes suivants (dix-huit à ce jour à près de onze euros chacun…) pour connaître la suite qui s'annonce comme réminiscente de la série La Cabane Magique. Certains lecteurs ne manqueront pas de se sentir floués !
Ulysse Moore ne me semble, en somme, pas pouvoir tenir la concurrence avec d'autres sagas de littérature jeunesse – que l'on pense par exemple à celles de
J.K. Rowling, de
Pierre Bottero ou de Sophie Audoin-Mamikonian qui imaginent des univers et des personnages beaucoup plus travaillés. Mes enfants ont perçu, je crois, cette différence de qualité puisqu'ils n'ont pas été captivés (en dépit du recours systématique aux cliffhangers en fin de chapitre et d'ouvrage) et n'ont pas demandé à poursuivre cette série. Cela dit, je peux concevoir que le style et le format très accessibles puissent être attractifs pour de jeunes lecteurs souhaitant se lancer dans la lecture de romans d'aventures qui ne soient pas trop ardus. Pour notre part, nous passerons notre chemin et ne suivrons pas la quête de Julia, Jason et Rick.
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