Citations sur Les Chroniques de Nezubse, tome 1 : Le Sceptre Nythahâne (15)
Reclus dans l'infinité agonisante de l'astre, l'homme patiente sereinement,
Il attend que tout savoir soit en sa détention
Par delà les flots et montagnes, dans les courants du temps
Se méprenant sur sa nature propre, il distillera son impétueuse imagination.
Il semblait évident que son compagnon aimait s'abandonner au flot des sentiments. Ses récits en étaient tellement imprégnés qu'il ne pouvait en être autrement. Seule une âme d'une extrême sensibilité, capable d'une grande empathie, pouvait ainsi se projeter suffisamment dans les rôles des personnes qu'ils jouaient au point de les faire littéralement prendre vie. C'est en cela que le barde excellait vraiment. Il vivait pleinement chacune des scènes, chacun des protagonistes, tant et si bien qu'il parvenait à en incarner et à en transmettre toute la substance et la complexité.
Ses pensées l'envahirent un bref instant, puis il revint au moment présent. La phaëne était toujours là, assise, mais ne disait pas un mot. Il la contempla.
Sa tenue ample avait quelque chose de captivant. Une luminosité à peine perceptible semblait en émaner sans pour autant qu'il soit possible de la saisir du regard. C'était comme essayer de recueillir de l'eau ou de capturer de l'air dans le creux de ses mains. Le liquide s'échappait inexorablement. Comme un halo brumeux, vaporeux et scintillant...
Au delà de ses vêtements, l'aura semblait plus largement envelopper son corps, son être.
Etant de la même filiation, nous avons reçu une éducation, nous avons grandi dans un environnement propre à nous-mêmes. Tu peux observer n'importe quelle société ; tu trouveras toujours des traditions, des coutumes transmises de génération en génération. C'est un phénomène normal. quelque part nous sommes le fruit d'une équation qui n'a rien de divine.
- Vous ne croyez donc pas aux forces de la nature ? Ni en leur influence sur nous ?
- Je ne dis pas cela, je pense que notre psychologie est au moins aussi influencé par notre vécu que par notre naissance et les dons que l'on a acquis côtoient ceux qu'on a toujours possédés.
Totalement libérée de son enveloppe charnelle, son âme était à présent comme aspirée, transportée par ce tourbillon qui, au fur et à mesure de son ascension, se drapait de paysages inconnus, de pensées nouvelles, de voix étrangères, de sensations mystérieuses.
Le garçon n'eut pas le temps de réagir. Avec une rapidité incroyable, une vague de chaleur se déversa en lui ! Cette sensation était vraiment surprenante : elle possédait une âme... et, aussi étrange que cela puisse paraître, elle avait également une force ! Minon percevait clairement l'origine de cette énergie. Il ressentait un amour profond, universel. D'une certaine manière, il avait l'impression d'être envahi par l'amour originel, incommensurable et inconditionnel.
Du haut de ses onze ans, il ne parvenait pas à comprendre toutes les subtilités dont le monde était témoin sans même sembler s'en rendre compte ; comme si tous les hommes étaient devenus aveugles. Mais aveugles à quoi ?
Je pense que notre psychologie est au moins aussi influencé par notre vécu que par notre naissance, et les dons que l’on a acquis côtoient ceux que l’on a toujours possédés.
Au commencement était
L’espace infini, le vide incommensurable.
Surgissant du néant, les astres et la lumière s’étreignirent ;
Les ténèbres se muèrent, les ombres s’astreignirent
Et, dans son immense bienveillance, Shara se fit architecte,
Et façonna son fils.
Dans un geyser de matières, les éléments déferlèrent.
La terre et le ciel ; le feu et la mer,
Tous quatre s’enlacèrent alors que Nezubse naissait.
Plus chaude que la braise, plus sombre que la nuit,
Des astres vint d’échoir une pluie.
Celle-ci heurta Nezubse de plein fouet,
Lui arrachant des portions de matière
Qui, à leur tour fusionnèrent et en quatre lunes se constituèrent.
Des guerres il y en a toujours eu et il y en aura toujours. Il faut croire que notre nature est telle qu’en tout temps il y aura des hommes pour en haïr d’autres.