Citations sur Ce qui nous lie (61)
Dans une relation, chacun est entre les mains de l'autre. On peut prendre soin de son hôte, le saisir avec délicatesse, lui prodiguer de l'affection. Parfois, on ne réalise pas à quel point ce que l'on tient est précieux et fragile... On le malmène, on l'écrase. C'est seulement lorsque sa possession est partie, laissant les doigts ensanglantés, que l'on prend conscience de sa propre cruauté. De ce que l'on a perdu.
Il n'y a plus ta silhouette devant le citronnier ou arpentant les couloirs. Ton visage crispé par l'épuisement a retrouvé sa sérénité dans cette chambre d'hôpital.
Quelques jours auparavant, nous étions ensemble. Cette semaine où tout allait bien. Où il ne fallait pas avoir peur.
Tes souvenirs filaient comme le sable entre les doigts. En voici un qui restera quelque part. Celui de cette pièce que nous répétions toutes les deux sans que tu le saches. Où chaque minute était nouvelle pour toi. Où tu me disais de temps en temps avec un sourire : "Je suis contente que tu sois là."
Ta mort me brise le coeur. C'était pourtant la seule solution pour que l'on te tire enfin de ce cauchemar de tous les instants, de cette vie où même le sommeil n'était pas un refuge.
- Tu t'es prostituée, c'est ça ?
J'explose de rire.
- Eh bien, quelle vision tu as de moi...
- Les petites provinciales qui arrivent à Paris, on les connaît.
- Je ne suis pas provinciale.
- Tu as grandi dans le Sud, fait une partie de tes études là-bas. C'est marqué dans ton CV.
- Cette conversation devient malsaine.
Je fais pensivement tourner le liquide dans ma coupe. Il se rapproche. Son parfum me prend d'assaut.
- OK, j'arrête avec mon interrogatoire.
- Merci.
- C'est juste... Je n'ai pas eu d'intuition sur toi. Simplement un sentiment de familiarité. Oui, c'est ça, de familiarité.
- Ah.
- Depuis le début, j'ai cette envie de te protéger.
Je m'esclaffe de nouveau, pour briser les mots, pour les empêcher de m'atteindre.
Amalfi. La mer translucide, qui brasille sous le soleil. Les sentiers tortueux défiant les lois de la gravité et conduisant à des maisons avec des terrasses aux vues imprenables. Sébastien et moi flânons dans une venelle pavée, au milieu de stands débordant de fruits, de légumes, de poissons et de charcuterie. Ce bain d'italien donne des accents de joie, de vitalité. Mon ancien collègue est parfaitement dans son élément, bien implanté dans une ville palpitant de bonne humeur…
… Sébastien est plein de surprises : l'homme à femmes est aussi un ami dévoué, solide, attentionné et passionné de cuisine. Chaque soir, il nous régale d'un plat raffiné avant que nous allions danser jusqu'à épuisement…
On cherche simplement un équilibre entre un homme complètement soumis, sans subtilité, et un salaud manipulateur. Voilà tout.
Tu ne supportes pas que les gens que tu aimes aient un jardin secret. Tu voudrais la vérité, et toute la vérité. Seulement, il n'est ni possible ni conseillé de tout révéler au grand jour. Il faut parfois simplement laisser à l'autre sa liberté.
-Qu'est-ce-que tu as appris?
-A sortir des schémas, je crois. A aller au-delà du noir et du blanc. A saisir toutes les nuances de gris, mais aussi à comprendre qu'il ne sert à rien de rester dans des situations inacceptables.
Il n'y a rien de constant si ce n'est le changement
Travailler, c'est être enchaîne à un immeuble, à une machine à café, à des personnes que l'on verra tous les jours. Plus possible de fuir.
Est-ce qu'il s'appelle vraiment Cyril ? Ou bien est-ce qu'il ment, tout comme moi ? Je n'ai jamais fait ça avant. Tricher. Me déguiser. Cela me semble si facile, en fin de compte. C'est comme être devant l'autre en ayant érigé un mur, une défense qui ne pourra pas tomber. Parce que tout est faux et que rien ne peut plus s'aventurer là où ça fait mal, là où ça brise