Dans une relation, chacun est entre les mains de l'autre. On peut prendre soin de son hôte, le saisir avec délicatesse, lui prodiguer de l'affection. Parfois, on ne réalise pas à quel point ce que l'on tient est précieux et fragile... On le malmène, on l'écrase. C'est seulement lorsque sa possession est partie, laissant les doigts ensanglantés, que l'on prend conscience de sa propre cruauté. De ce que l'on a perdu.
« Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement. »
Bouddha
Certains ont besoin d’être à deux pour former un tout. Mais il faudrait d’abord que je forme un tout moi-même…
- Tu ne sais pas laisser le silence s'installer. Pourtant, c'est dans le silence qu'on arrive à dire certaines choses.
Il n'y a plus ta silhouette devant le citronnier ou arpentant les couloirs. Ton visage crispé par l'épuisement a retrouvé sa sérénité dans cette chambre d'hôpital.
Quelques jours auparavant, nous étions ensemble. Cette semaine où tout allait bien. Où il ne fallait pas avoir peur.
Tes souvenirs filaient comme le sable entre les doigts. En voici un qui restera quelque part. Celui de cette pièce que nous répétions toutes les deux sans que tu le saches. Où chaque minute était nouvelle pour toi. Où tu me disais de temps en temps avec un sourire : "Je suis contente que tu sois là."
Ta mort me brise le coeur. C'était pourtant la seule solution pour que l'on te tire enfin de ce cauchemar de tous les instants, de cette vie où même le sommeil n'était pas un refuge.
Je me relève toujours. Aussi durs que soient les coups, aussi amères que soient les déceptions... J'ai une boussole, là, contre mon cœur, qui m'inonde chaque jour de sérénité. Rien ne reste jamais noir trop longtemps.
Je grandis.
Et je souris.
Avec toute ma lumière.
Aujourd’hui, j’embrasse les possibles qui se dessinent, mes élans vers les autres sont simples, naturels. Sans faim, sans nécessité.
Pleins de liberté.
Les autres me sauvent.
Par les morceaux de leurs existences saisis au vol, par ces fils qui se nouent et se dénouent.
Le multiple et l’unique.
Ces pensées me bercent. Le sommeil m’emporte.
Dans le monde quantique, une fois que deux choses sont entrées en relation, elles savent toujours ce qui arrive à l'autre. Même quand elles sont très éloignées, elles se comportent comme si elles étaient rassemblées.
Les histoires répétées sont notre faiblesse. La difficulté c'est de les identifier, puis d'en sortir.
Garder son confort et mentir, voila la solution la plus répandue. Ne pas bousculer les habitudes, surtout pas. Mais chercher ailleurs ce qui manque, plutôt que de se demander simplement d'où ce manque peut bien provenir.