Un livre qui m'a fait penser à beaucoup d'autres, avec son intrigue assez classique d'ascension et de chute - puis de rédemption.
Il y a tout d'abord du Monsieur Jourdain dans
César Birotteau, brave commerçant enrichi par le travail mais qui reste ignorant en-dehors de tout ce qui concerne son métier. Brave, oui, car s'il est parfois ridicule par ses côtés casaniers et rangés, ses phrases toutes faites, son mépris pour la littérature, il est un personnage sympathique, avec ses innovations commerciales, son amour intact pour sa femme après 20ans de mariage.
J'ai aussi pensé au Bonheur des Dames dans cette description des commerçants de
Paris, mais ceux de la génération précédent les grands magasins. Birotteau invente la publicité, le commis voyageur.
Mais l'apogée est suivi d'un déclin, comme
Gervaise la blanchisseuse de
Zola qui est montée trop haut et trop vite. Cependant, Birotteau connaît une rédemption, et même une ascension au sens premier, puisque ce nouveau martyr meurt sanctifié.
Les personnages cyniques et cruels sont en retrait dans ce roman, ce qui est assez rare chez
Balzac, et c'est la vertu qui triomphe, avec les personnages de Popinot et de Césarine notamment.
En revanche, je reconnais avoir eu du mal avec les passages très juridiques.