AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Arimbo



Pour son deuxième roman de l'Histoire des Treize, Balzac choisit encore une histoire d'amour, « de celles qui finissent mal en général » comme le chantaient les Rita Mitsouko.
En fait de Général, celui-ci se nomme Montriveau, un homme intègre et d'un grand courage, mais, on le verra, décidé dans ses amours et sa vengeance, ainsi que dans l'entreprise de retrouver sa belle.
Sa belle, c'est Antoinette de Langeais, née de Navarreins, l'épouse d'un Duc semble-t-il pas très aimable, mais que l'on ne verra jamais apparaître dans cette histoire, si ce n'est pour nous dire qu'il est mort.
La Duchesse de Langeais, c'est une toute jeune et superbe femme qui aime séduire et faire tourner la tête aux hommes, une allumeuse, en quelque sorte. Mais sa parade de séduction va se faire pour ce Général, qui fait partie de cette Compagnie secrète des Treize, dont le courage et les aventures en Afrique lui donnent un aura dans les salons aristocratiques. Et, patatras, celui-ci va croire à l'amour sincère de la Duchesse jusqu'à ce qu'il réalise qu'elle le mène en bateau; et alors, cet homme qui n'aime pas se faire duper, va se venger, d'abord en faisant enlever Antoinette, et en lui voulant lui faire peur par une mise en scène de marquage au fer rouge, puis en ne paraissant plus dans les salons, et en ne répondant pas aux lettres de la Duchesse, maintenant dévorée par la passion. En dernier recours la Duchesse annonce à Montriveau qu'elle va se rendre à son domicile, mais celui- ci, en retard, n'est pas rentré chez lui. Désespérée, Antoinette fuit Paris pour entrer au Carmel. Alors le Général, repris de passion, va rechercher inlassablement et partout en Europe son ex-bien-aimée.
En somme, un « je t'aime, moi non plus » dont je ne dévoile pas la fin abrupte et cruelle.

Mais Balzac construit d'une façon à la fois très originale et déconcertante son intrigue.
Celle-ci commence par un prologue où le Général de Montriveau découvre, à l'écoute de sa musique et de son chant, son Antoinette dans un couvent situé dans une île près de la côte espagnole.
Suit un « flash-back » sur la rencontre de la Duchesse de Langeais et du Général de Montriveau, et leur histoire d'amour contrariée 5 ans plus tôt, histoire précédée d'un curieux et long préambule dans lequel Balzac nous décrit la perte des vertus morales et le déclin de l'aristocratie de l'époque de la Restauration, dont la vie n'est plus que le paraître dans les salons (un certain Marcel Proust en décrira le déclin et la disparition au début du vingtième siècle).
A l'issue de ce récit enchâssé, vient le dénouement à la fois cruel et cynique.

Le récit est furieusement romanesque et plein de passion. Ici encore, comme dans Ferragus, Balzac se révèle dans sa veine romantique et la peinture sociale passe au second plan.
Et puis, c'est magnifiquement écrit, et les portraits de notre héroïne et de notre héros, ainsi que celle des personnages qui les entourent sont pleins de finesse psychologique et d'ambiguïté.

Commenter  J’apprécie          363



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}