AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de myrtigal


Je me suis toujours demandé ce que pouvait bien signifier l'étrange titre de cette nouvelle. Pendant longtemps elle m'a intriguée. Mais je n'ai jamais cherché car je me suis toujours dit que je le découvrirais en la lisant. Aujourd'hui c'est fait et je dois dire que j'ai eu un petit coup de coeur pour la boutique du chat-qui-pelote et la famille Guillaume !
Ça faisait quelques mois que je n'avais plus lu Balzac, et dès les premières pages, il m'a charmé à nouveau. Il nous entraine dans une petite rue commerçante du vieux Paris, devant la façade de cette boutique longuement décrite, on fait la connaissance de Monsieur Guillaume le drapier qui y exerce, son épouse et ses deux filles Virginie et Augustine. Une honorable famille de commerçant aisée dont évidemment le souci principal, comme toutes les familles, est le mariage des enfants.
L'histoire tournera autour d'Augustine. Un jour un jeune peintre passant devant la boutique s'amourache de la jeune fille et fera tout pour la revoir. Il ira même jusqu'à la peindre et l'exposer au Louvre ! Elle aussi tombera amoureuse de lui au grand dam de ses parents, qui tenteront vainement de la prévenir qu'un mariage de rang inégal ne peut être heureux... L'attachante Augustine va vivre une terrible traversée du désert.
La maison du chat-qui-pelote est la première nouvelle d'un recueil de quatre nouvelle aux côtés du Bal de Sceaux, La Vendetta et La bourse. J'ai lu que c'est Balzac lui même qui avait souhaité réunir ces quatre nouvelle ensemble et lorsqu'on les a toutes lues on comprend pourquoi et surtout on est à même d'apprécier la qualité de chacune et le lien qu'il y a entre elles. C'est dans ces lectures là que je me rends compte, plus vivement encore, que Balzac est un véritable peintre de son temps. Il l'est toujours bien évidemment, mais ici je l'ai ressenti de façon plus forte, car ces quatre nouvelles mises côte à côte forment, je trouve, une sorte de fresque picturale formidable. le thème du mariage au XIXe est un sujet qui me fascine particulièrement, car je le trouve porteur de tant de questions sous jacentes, de tant de vérités sur ce qui définit une société et sur la limite entre l'individu et la société en tant que communauté. En surtout pour les femmes (particulièrement dans les deux premières nouvelles) pour lesquelles le mariage est un prolongement voir un accomplissement de leur identité, véritable carcan dans lequel même lorsqu'elle essaient de faire leur propre choix, celui-ci s'avère entravé ou perdu d'avance par le poids des convenances (de tous bords).
Pour cette nouvelle, Balzac m'a happée du début à la fin, j'ai adoré retrouver sa plume, conséquente oui, bien garnie oui, et pourtant si évocatrice, si douée à nous faire ressentir les moindres soubresauts de l'âme. Ah un génie !

Commenter  J’apprécie          142



Ont apprécié cette critique (12)voir plus




{* *}