AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de colimasson


Deux raisons m'ont principalement empêchée d'apprécier la Physiologie du mariage:
- Cet ouvrage a 160 ans et il ne parvient pas à le dissimuler. Il faut donc faire un effort très artificiel pour rire en choeur avec Balzac lorsqu'il dénonce l'hypocrisie religieuse et bourgeoise qui nourrit souvent le mariage –qui n'est même plus une institution importante chez nous.
- Les méditations De Balzac se réfèrent essentiellement à des exemples particuliers et ponctuels. Ceux qui aiment la profusion de l'anecdotique et la forme du fait divers seront ravis, mais le point de vue synthétique aurait été appréciable pour tenir la distance.


La physiologie du mariage trouve cependant grâce à mes yeux par l'alliance de sa fausse prétention didactique à son humour caustique. Honoré de Balzac avait intégré ce livre dans la dernière partie de sa longue série de la « Comédie humaine » : cette section devait regrouper des études analytiques englobant et résumant tous les types passés en revue au cours des romans précédents. Il s'agit du pendant théorique de la mise en scène pratique des situations et des catégories de personnages. Si les trois quarts de la Physiologie sont constitués par la description amusante mais laborieuse de scènes particulières, le quart restant, constitué d'aphorismes et de fulgurances à travers lesquelles Honoré de Balzac se révèle être un destructeur de tous les romantismes, bourreau des jeunes filles à qui il faut conter fleurette et des jeunes hommes proprets qui sont persuadés d'aimer l'amour pour l'amour, a ressuscité mon attention. La forme de l'étude analytique convient finalement bien à cette thématique puisque, de la séduction à la lune de miel en passant par l'enfantement, la lassitude, l'adultère et la vieillesse, Honoré de Balzac n'oublie pas une occasion de réduire la vie amoureuse à ses aspects les plus pragmatiques, qu'il recouvre de son rire graveleux. Et si vous pensez que l'amour ne devrait pas se réduire à des considérations que les plus veules trouveront tristes –alors que l'effet cathartique d'un bon parjure n'est plus à trouver-, Honoré de Balzac se réfère à son bon vieux pote Rabelais :


« Vous, tas de serrabaites, cagots, escargotz, hypocrites, caphartz, frapartz, botineurs, romipetes et autres telles gens qui se sont déguisés comme masques, pour tromper le monde !… arrière mastins, hors de la quarrière ! hors d'ici, cerveaux à bourrelet !… de par le diable, êtes-vous encore là ?… »


Cette affinité lui fait honneur.
Commenter  J’apprécie          225



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}