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Premier livre écrit par Balzac, 'Physiologie du mariage' est tout à fait déroutant : si on y retrouve avec plaisir l'immense capacité d'observation et la plume ironique et fine du grand écrivain dans cet essai sur le mariage, on se demande aussi sans arrêt si ce livre assez daté et misogyne relève du lard ou du cochon (de la femme honnête ou de la créature, dirait-on plutôt ici).

Car Balzac semble se plaire à brouiller les pistes, à coup de 'Statistiques conjugales' démontrant l'inéluctabilité de l'infidélité féminine, de pages imprimées avec des caractères aléatoires (non, ce ne sont pas des erreurs typographiques à l'impression), d'aphorismes, de conseils péremptoires sur le lit commun, la manipulation ou les méthodes d'espionnage... et d'un style souvent abscons. Malgré une lecture attentive et la notice très bien faite, notamment au sujet du mariage 'exemplaire' de ses parents, je ne sais toujours pas dans quelle mesure il était sérieux en écrivant, ni pourquoi il s'est finalement marié lui-même sans craindre la 'minotaurisation'.

Pour autant, la lecture est plutôt intéressante et amusante, ainsi sa théorie sur la 'force de la crécelle' (répéter sans fin la même chose jusqu'à obtenir gain de cause), les ruses déployées pour nouer ou déjouer un adultère, et tout le vocabulaire imagé de cette guerre amoureuse. Je recommande plutôt une découverte par petits bouts, pour éviter l'indigestion de la police assez désagréable ou de certains développements théoriques pesants, et apprécier tranquillement son humour mordant et juste.
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La Physiologie du mariage est un essai auquel se livre Balzac, jeune auteur encore peu connu : il met à profit ses études de droit pour établir un panorama des relations conjugales, principalement centré sur "comment triompher de cette mauvaise idée qu'est le mariage ?" du point de vue du mari, on aborde souvent la question "un mari peut-il éviter d'être minotaurisé ?", néologisme servant pour l'auteur à exprimer plus poétiquement le vilain terme "être cocu", ou "porter des cornes" (on revient au Minotaure). Honoré de Balzac organise son essai en une trentaine de Méditations : nous y apprenons quel public masculin est le plus susceptible d'être concerné par cet épineux problème, quels dangers extérieurs guettent le mariage, comment reconnaître, après la Lune de Miel, les premiers signes qu'une femme irait bien voir ailleurs, comment la surveiller et tendre des pièges pour la surprendre en flagrant délit, quelle attitude adopter dans ce cas... Quelques chapitres apparaissent davantage comme un recueil d'aphorismes, du reste il se défend dans ce registre de la phrase percutante, brève et pleine de sens.

La lecture de ce relativement long essai est plutôt agréable, diversifiée, car Balzac sait faire alterner considérations générales (sociologiques et psychologiques) sur l'institution matrimoniale avec anecdotes littéraires, et surtout morceaux choisis, mises en situation, qui sont presque de courtes nouvelles dont on se délecte, tant il y met de style et de malice. Je l'aurais lu beaucoup plus vite si je l'avais lu en format papier, et non à des moments perdus sur mon poste de travail. le lecteur y voyage entre conception du code civil, analyse psychologique poussée des causes et effets de différents comportements courants du mari ou de la femme, parfois vus d'une manière irrésistible comme deux ennemis retranchés sur leurs positions et faisant feu de tout bois pour se venger l'un de l'autre. A vrai dire, il m'a considérablement amusée, j'ai ri souvent, lorsqu'il étalait la mauvaise foi et les perfidies des femmes. Son approche peut paraître misogyne, et elle l'est dans une certaine mesure (c'est l'époque, et il est jeune), mais il y montre une si parfaite observation et compréhension des rapports humains que c'est réjouissant. Il faut lire cet essai sans barrières de genre, et cela devient un guide fascinant de ce qui peut entraver une relation, la faire dévier, faire perdre aux partenaires leur confiance l'un(e) envers l'autre. Les projecteurs éclairent en plein la mauvaise foi dans ce qu'elle a de plus éclatant, et les manières d'y réagir lorsqu'elle est dans le camp de la femme, ou de l'assumer lorsqu'elle est dans son propre camp.

Je suis sûre que Balzac ne s'est jamais départi de cet humour pince-sans-rire avec lequel il affecte de se projeter dans les intérêts du mari, pour mieux dire que les femmes peuvent tout lorsque leur coeur les entraîne, voire plaider pour une sorte d'union libre avant mariage (il ne réfute pas le mariage en soi, parce qu'il y voit le sceau d'un ordre social). Il a beau plaisanter sur l'amour qui fait faire des sottises à toutes les parties, il ne se départ jamais de cette distance ironique, mais aussi d'une certaine chaleur avec laquelle il épouse les intérêts de ses amies femmes, qu'il comprend si bien, sans aveuglement et sans complaisance. J'aurais tendance à recommander cet ouvrage étonnant, atypique, moyennant d'avoir du temps à y consacrer, et peut-être l'envie de consulter le dictionnaire Littré ou des encyclopédies, pour y faire connaissance avec des mots savoureux déjà éloignés du répertoire à son époque, ou des références mythologiques, littéraires, historiques... J'en ai appris, et je me suis régalée ici et là, je mettrais 4/5.
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Deux raisons m'ont principalement empêchée d'apprécier la Physiologie du mariage:
- Cet ouvrage a 160 ans et il ne parvient pas à le dissimuler. Il faut donc faire un effort très artificiel pour rire en choeur avec Balzac lorsqu'il dénonce l'hypocrisie religieuse et bourgeoise qui nourrit souvent le mariage –qui n'est même plus une institution importante chez nous.
- Les méditations De Balzac se réfèrent essentiellement à des exemples particuliers et ponctuels. Ceux qui aiment la profusion de l'anecdotique et la forme du fait divers seront ravis, mais le point de vue synthétique aurait été appréciable pour tenir la distance.


La physiologie du mariage trouve cependant grâce à mes yeux par l'alliance de sa fausse prétention didactique à son humour caustique. Honoré de Balzac avait intégré ce livre dans la dernière partie de sa longue série de la « Comédie humaine » : cette section devait regrouper des études analytiques englobant et résumant tous les types passés en revue au cours des romans précédents. Il s'agit du pendant théorique de la mise en scène pratique des situations et des catégories de personnages. Si les trois quarts de la Physiologie sont constitués par la description amusante mais laborieuse de scènes particulières, le quart restant, constitué d'aphorismes et de fulgurances à travers lesquelles Honoré de Balzac se révèle être un destructeur de tous les romantismes, bourreau des jeunes filles à qui il faut conter fleurette et des jeunes hommes proprets qui sont persuadés d'aimer l'amour pour l'amour, a ressuscité mon attention. La forme de l'étude analytique convient finalement bien à cette thématique puisque, de la séduction à la lune de miel en passant par l'enfantement, la lassitude, l'adultère et la vieillesse, Honoré de Balzac n'oublie pas une occasion de réduire la vie amoureuse à ses aspects les plus pragmatiques, qu'il recouvre de son rire graveleux. Et si vous pensez que l'amour ne devrait pas se réduire à des considérations que les plus veules trouveront tristes –alors que l'effet cathartique d'un bon parjure n'est plus à trouver-, Honoré de Balzac se réfère à son bon vieux pote Rabelais :


« Vous, tas de serrabaites, cagots, escargotz, hypocrites, caphartz, frapartz, botineurs, romipetes et autres telles gens qui se sont déguisés comme masques, pour tromper le monde !… arrière mastins, hors de la quarrière ! hors d'ici, cerveaux à bourrelet !… de par le diable, êtes-vous encore là ?… »


Cette affinité lui fait honneur.
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Balzac aborde tous les aspects de la vie conjugale avec un savoureux gout du detail.La multiplicite des sujets et points de vue s'enrichit de nombreuses references rousseauistes et des formules aux profondes resonances sociales et romanesques.L'analyse du coeur humain,des moeurs et de la condition de la femme mariee font de cet ouvrage cynique et provocateur,un livre matrice de la comedie humaine
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Bon... Je n'ai terminé cet ouvrage en entier que parce que mon objectif de finir la Comédie Humaine est bientôt achevé.
Je n'ai pas bien compris le véritable objectif De Balzac en écrivant cet ouvrage - à part gagner de l'argent en reprenant une série de poncifs et d'anecdotes. Cependant, contrairement à d'autres traités rapides qu'il a pu faire dans sa jeunesse quand il manquait d'argent, celui-là est bien de son nom, et est intégré à la Comédie Humaine. Car oui, j'ai dû me forcer pour passer au-delà des premières lignes qui indiquent clairement que les femmes n'ont pas à lire cet ouvrage.
Je passe sur les remarques misogynes sur leurs bavardages, leurs dépenses, leurs coquetteries, leur hypocrisie... qui se veulent drôles en reprenant des clichés qui sont toujours utilisés par certains humoristes actuels. Mais lire des phrases comme "ne commencez pas votre nuit de noces par un viol", ou des autorisations et même des recommandations à battre sa femme, cela ne passe pas. Je ne suis pas le public visé, puisque, en tant que femme, Balzac m'interdit d'ailleurs de lire son livre... de toute façon, les femmes n'ont pas l'intelligence pour le comprendre - il faut aussi faire avec son snobisme, et pire, son mépris des catégories populaires : il ne parle ici que des Parisiennes du grand monde.
Certes, je connais le Code Napoléon qui place les femmes dans le statut d'éternelle mineure, je sais bien qu'il faut juger ces opinions du XIXème siècle avec un regard d'historien et pas un regard féministe actuel. Mais je n'ai pas été séduite par ce texte, trop insupportable pour moi - même si certaines anecdotes sont assez intéressantes et auraient pu donner lieu à des romans, ou du moins à des nouvelles.
Désolée, Balzac, mais ton humour ne marche pas sur moi, ni tes réflexions misogynes, sexistes et méprisantes.
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Avant de créer son édifiante série de romans constituant la Comédie humaine, Balzac s'essayait au théâtre ou encore ici à l'essai philosophique et social. Très opportuniste et conscient de l'intérêt de ses pairs pour cette coutume obscure, il décide de consacrer une étude de moeurs sur le mariage.
A une époque où la plupart des mariages étaient guidés par la raison, la recherche d'alliance ou encore le souci patrimoniale, il est légitime de se demander si une telle lecture n'est pas quelque peu désuète. Et pourtant non. Il est des attitudes ou des comportements typiquement féminins qui ne comportent aucune restriction dans le temps. Une sorte de posture universelle et inoxydable que la gente féminine croit devoir adopter pour faire tourner en bourrique leurs maris : la migraine (ou la simulation de la…) en est un exemple. Tous les hommes mariés ou en couple, savent exactement de quoi il s'agit. Balzac donc analyse ces contraintes, apprend à reconnaitre les signes d'une infidélité ou d'une lassitude menant à une infidélité, développe des stratagèmes pour contrarier les coups pendables (positionner un chien sous la fenêtre de la femme infidèle). Il amuse tout autant qu'il instruit.
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L'un des intérêts d'une liseuse est qu'on peut lire ou relire sans débourser un centime, une fois en possession de l'appareil lui-même, l'ensemble des oeuvres tombées dans le domaine public. C'est pour cette raison triviale que j'ai prévu de me replonger dans le fleuve, long mais pas vraiment tranquille, de la Comédie humaine, grosso modo dans l'ordre chronologique des parutions. Mais les premiers écrits De Balzac ne sont pas des plus palpitants car ce ne sont pas des romans (roman historique à la rigueur pour "Les Chouans") même si le génie du jeune auteur est déjà là : il avait à peine trente ans lorsqu'il publia "Physiologie du mariage" et on sent que la plume court avec aisance sur le papier, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une dissertation de quatre pages issue du cerveau fébrile d'un candidat au bac et qu'on lit en quelques minutes. Non, c'est un essai substantiel et quelque peu polémique sur les déconvenues qui guettent les hommes qui se marient. D'une étude statistique personnelle qui vaut ce qu'elle vaut, Balzac tire la conclusion suivante : la plupart des époux sont destinés à être trompés, un jour ou l'autre, par leur femme. Quels sont les signes annonciateurs puis les indices de l'inconduite des épouses, de quelle armes disposent les maris pour s'en prémunir ? Balzac répond à ces questions de différentes manières, mêlant dans ses "méditations" axiomes et témoignages et composant finalement un plat moins indigeste qu'on pourrait le craindre.
Parmi les idées De Balzac qui ont sans doute fait polémique, celle de l'apprentissage sexuel et amoureux des jeunes filles avant le mariage, à une époque où la virginité constituait un dogme dans les milieux qu'étudie l'auteur, n'était pas la moins moderne, sinon révolutionnaire. Balzac ne prononce jamais le mot "divorce". Institué par la Révolution, justement, il avait été supprimé dès le retour de la monarchie et, en 1830, le sujet était probablement tabou.
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Livre intéressant assez représentatif de l'époque à laquelle il a été écrit. Je l'ai trouvé par endroits comique et pourtant assez juste à d'autres! le contenu se montre de manière générale étonnamment juste, même encore maintenant! le principe du livre, à savoir d'expliquer aux hommes comment éviter que leurs femmes les trompent, car cela leur arrivera tôt ou tard, est assez inédit pour moi et surtout à l'époque. Évidemment, on retrouve des traces de misogynie dans tout le livre, mais ça ne m'a pas dérangée, surtout vu le siècle pendant lequel le livre a été écrit. Un assez bon livre en somme, un peu long pour traiter d'un sujet tel que celui-ci, mais qui je pense est à traiter dans son contexte historique pour en tirer le plein potentiel!
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Un livre à part là encore ou Balzac nous parle du mariage et de ses a cotés : Interressant à lire,ce livre nous donne la conception du mariage du dix neuvieme siecle :un interressant ouvrage pour se rememorer les royanes de l'epoque !
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J'ai été incapable de lire ce livre jusqu'à la fin tellement le sujet est démodé. Ce sont les moeurs des gens mariés à l'époque De Balzac. Ce qui s'appliquait il y a 200 ans ne s'applique plus nécessairement à notre époque.
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